Covid-19
Europe1 du 18 janvier 2022
Covid-19 : vers la fin de la cinquième vague ?
"Le scénario du pire s'éloigne, la décrue a commencé", a dit l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique. Les chiffres de contaminations sont en légère baisse par rapport à la semaine dernière. Si le pic de l'épidémie devrait être atteint rapidement, d'autres scientifiques appellent à la prudence.
Pour la première fois depuis mi-octobre, les contaminations quotidiennes sur une semaine sont en légère baisse. En moyenne, on compte 19.000 malades de moins chaque jour. Autre amélioration sur le front de l'épidémie de Covid-19 : le taux d'incidence, c'est-à-dire le nombre de cas pour 100.000 habitants, diminue dans certaines régions comme l'Île-de-France, la Corse ou encore le Grand-Est. D'autres régions pourraient observer une diminution de la circulation du virus dans les prochains jours. Au niveau national, les entrées en soins critiques ralentissent : 6% d'admissions en moins sur les sept derniers jours.
Le creux de la cinquième vague attendu en mars
Cette ribambelle de bons chiffres laisse espérer une fin proche de l'épidémie, selon certains scientifiques. "Le scénario du pire s'éloigne, la décrue a commencé", a même déclaré l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique. Mais il faut rester prudent, argue l'épidémiologiste Didier Pittet sur Europe 1. "Ces diminutions peuvent être temporaires", explique-t-il, recommandant la prudence. "Nous sommes toujours amenés à continuer à respecter les consignes même si les chiffres sont un peu meilleurs que ce que l’on pourrait attendre", poursuit l'épidémiologiste.
Malgré tout, le nombre d'hospitalisations quotidiennes, hors soins critiques, est toujours en hausse et continuera de grimper dans les prochains jours. Les hôpitaux devront donc faire face à l'afflux de nouveaux patients pendant quelques semaines encore. Certains épidémiologistes évoquent le mois de mars avant d'arriver au creux de la cinquième vague.
LCI du 17 janvier 2022
Covid-19 : sans ARN messager, le vaccin Novavax peut-il convaincre les réticents ?
VACCINATION - La Haute autorité de santé a autorisé un cinquième vaccin en France : celui de Novavax. Disponible au mois de février et sans ARN messager, pourra-t-il convaincre les réfractaires ?
Un nouveau vaccin dans la stratégie de vaccination française. Depuis vendredi, la Haute autorité de santé (HAS) a délivré son feu vert au vaccin de Novavax contre le Covid-19. Celui-ci ne repose pas sur l'ARN messager, à la différence de Pfizer et Moderna, une technologie régulièrement au cœur des arguments des non-vaccinés. Il pourra être administré aux personnes qui ne peuvent recevoir d'ARN messager pour des raisons médicales, tout comme aux "personnes réticentes à ce type de vaccins", selon l'avis de la HAS.
La France compte encore un peu moins de cinq millions de non-vaccinés, selon les chiffres officiels du ministère de la Santé. Une partie va-t-elle franchir le pas avec Novavax ? C'est ce qu'espère Vincent Enouf, virologue à l'Institut Pasteur. "C'est un vaccin plus classique", reconnaît-il sur LCI (voir vidéo en tête de cet article). "Vous avez un adjuvant qui permet stimuler le système immunitaire. Peut-être que les personnes non-vaccinées aujourd'hui vont avoir plus confiance dans ce type de vaccins."
Les premières doses doivent arriver en France début février. "C'est une opportunité, une alternative pour toutes les personnes qui ont une phobie de l'ARN messager", analyse pour LCI Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille. "Nous avions déjà des vaccins qui n'étaient pas ARN messager - AstraZeneca et Johnson&Johnson - mais qui ont acquis une mauvaise réputation et sont très peu utilisés."
Pour conférer l'immunité, Novavax utilise une protéine recombinante. Une technologie déjà utilisée "pour la coqueluche ou l'hépatite B", indique le Pr Amouyel. "C'est beaucoup plus classique. Beaucoup de monde procrastine, veut un vaccin français, non ARN messager mais tout de même efficace… Novavax pourrait répondre à certains critères."
Si certains non-vaccinés pourraient franchir le pas, ce ne sera sans doute pas le cas de tous. Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes aiguisent déjà leurs arguments contre ce vaccin. "Il est fabriqué où ? Aux États-Unis. Alors pas pour moi", peut-on par exemple lire. "Le nouveau vaccin Novavax est financé par Bill Gates", est-il encore écrit.
D'autres sont plus directs : "je refuserai définitivement un vaccin contre ce virus" ; "je ne m'injecte rien sur ordre du gouvernement." Pour Novavax, la partie semble donc loin d'être gagnée.