Covid-19

Sud-Ouest du 9 janvier 2022

Sud-Ouest du 9 janvier 2022

Bordeaux : Le grand ras-le-bol des tests Covid 

Hier, les Bordelais étaient encore nombreux dans les pharmacies pour se faire tester ainsi que leurs enfants. Une certaine lassitude s’installe

Au centre de dépistage de la pharmacie de la cour Mably comme dans de nombreuses autres officines bordelaises, il fallait faire la queue, hier, avant de pouvoir être testé. LAURENT THEILLET / « SUD OUEST »

«C’est comme une grosse chatouille et ça va un peu piquer dans le nez. » Jérémie Demontoux, pharmacien de l’officine Lafayette, rue Sainte-Catherine, explique à Zoé comment un test antigénique se déroule. La petite fille de 7 ans écoute attentivement puis gigote à peine lorsque le pharmacien introduit l’écouvillon dans sa narine. 

Comme beaucoup d’autres enfants, ce week-end, c’est la première fois que Zoé se fait tester : synonyme que les cas de Covid augmentent aussi bien à l’école que partout ailleurs. Tout comme le nombre de tests réalisés, depuis la mise en œuvre des nouveaux protocoles qui ont agacé les parents toute la semaine (1). 

Accompagnée par son père, la fillette attend patiemment son résultat. « Elle est cas contact. Sa garderie m’a prévenue vendredi, mais c’était impossible de prendre rendezvous pour le jour même », raconte-t-il. Le père de l’enfant remarque un changement d’atmosphère ces derniers jours : «Je n’ai jamais autant ressenti le Covid que maintenant. On est vraiment dans une pandémie, ça se voit notamment avec les queues devant les pharmacies. » 

« C’est le bazar total » 

Jérémie Demontoux confirme : « Il y a de plus en plus de demande de tests, surtout depuis l’apparition du variant Omicron. Ici, on fonctionne sur rendez-vous, mais on essaye de s’organiser pour recevoir ceux qui sont cas contacts. » Le pharmacien de la rue Saint-Catherine se désole de ne pas pouvoir dépister toutes les personnes qui se présentent. « Ce n’est tout simplement pas possible », souffle-t-il. Les contaminations ne cessent d’augmenter. Selon Santé publique France, il y a eu plus de 300 000 cas positifs vendredi. 

À quelques mètres de là, dans une autre pharmacie, Emad accompagne sa fille de 5 ans, cas contact. « J’ai reçu un e-mail de sa maîtresse pour m’indiquer qu’elle devait se faire tester », explique le quadragénaire. Un peu perdu avec le protocole sanitaire des établissements scolaires, il avoue : « J’ai trois enfants, je ne vais pas pouvoir les accompagner à chaque fois, plusieurs fois par semaine. » 

Un ras-le-bol que ressentent beaucoup de parents. Veronica et son fils de 9 ans, cas contact lui aussi dans le cadre scolaire, attendent plus d’une heure à la pharmacie des Capucins. « C’est le bazar total en ce moment. Ça commence à être lourd », confie-t-elle. « S’il est négatif, il doit se refaire tester lundi et mercredi. Je pense que je vais prendre des autotests parce que je travaille, je ne peux pas l’emmener et c’est plus rapide. » 

« Huitième fois ! » 

Sous son parapluie, Veronica se met à discuter avec une autre mère, présente dans la file d’attente. Cette dernière est énervée : « Avec mes trois enfants, c’est au moins la huitième fois qu’un d’eux est cas contact à l’école ! » Derrière son agacement, on devine de la fatigue, qui se retrouve chez un grand nombre de personnes vaccinées. 

Comme ce couple de retraités encore positifs au coronavirus. « Il faudra ressayer lundi », annonce le pharmacien. « Merci pour la bonne nouvelle », ironise l’un alors que l’autre commente : « Quand on est vaccinés, qu’on a les trois doses mais qu’on a quand même le Covid, c’est lassant. » 

(1) Le protocole prévoit que lorsqu’un élève est cas contact, il doit réaliser un test PCR ou antigénique le plus vite possible, puis confirmer qu’il n’est pas positif par deux autotests à J + 2, et J + 4.