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GIRONDE VIGILANTE
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9 janvier 2022

Réchauffement climatique

Sud-Ouest du 8 janvier 2022 

Environnement : Quel plan face au risque de montée des eaux ? 

Comment le Syndicat intercommunal du bassin d’Arcachon se prépare-t-il au risque de submersion dû au réchauffement climatique ? Que pense-t-il des projections du Giec ? Éléments de réponse

2022 01 08 planLocalement, les autorités prônent la « culture du risque » et ont déjà mis en place des systèmes de surveillance de la montée des eaux. ARCHIVES SUD OUEST 

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) publiait en septembre 2021 son dernier rapport assorti de cartes modélisant la montée des eaux due au réchauffement climatique. À la sonnette d’alarme tirée, une fois de plus, par le GIEC, ces cartes interactives mises au point par l’institut de recherche américain Climate Central ont redéfini à différentes échelles de temps et d’aléas, les limites du littoral. Mondial et hexagonal. 

Les dix communes du pourtour du bassin d’Arcachon sont toutes impactées. Selon la prospection, Mios est aussi dans le rouge. En effet, pour faire « parler » ces cartes, il faut choisir entre différentes méthodes de calcul « legacy data » ou « Coastal Idem », considérée comme la plus précise) et ensuite varier, à l’aide d’un curseur, les critères de temporalité, de hauteur du niveau marin, de température, de pollution ou encore d’optimisme ou de pessimisme… Mais globalement, que l’on raisonne en termes d’années ou de hauteur du niveau marin et que l’on choisisse de voir le verre à moitié plein ou à moitié vide, la déferlante est bien là. 

Localement, qu’en a pensé le Syndicat intercommunal du bassin d’Arcachon (Siba) qui s’occupe notamment de l’assainissement des eaux usées, de la gestion des eaux pluviales et des risques littoraux ? Sabine Jeandenand, sa directrice et Hugues Bijoux, chargé de mission submersion marine, répondent à nos questions. 

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Que vous a inspiré la diffusion des cartes de Climate Central ? 

Ces cartes n’ont rien induit de plus chez nous. Elles ne sont pas nouvelles non plus chez le Giec. Elles reposent sur une approche statique et ne prennent pas en compte la topographie locale. Ce qui est retenu, c’est la hauteur du niveau de la mer, considérant que tout ce qui se trouve en dessous est inondé. 

A contrario, comme nous l’avons fait lors de l’élaboration du Plan de prévention des risques inondation par submersion marine (PPRSM), nous nous basons sur une propagation dynamique qui prend en compte ce que va rencontrer un évènement lors de sa propagation sur terre. À savoir les particularités des différents terrains, les vitesses d’écoulement, l’existence ou non d’ouvrages de protection… D’ailleurs, les auteurs de Climate Central précisent bien que les cartes sont à apprécier à une échelle géographique. 

Le plan de prévention des risques inondation par submersion marine (PPRSM) prend-il déjà en compte le réchauffement climatique ? 

Oui. Le PPRSM calcule les risques en fonction d’un événement majeur de référence, centennal, qui va bien au-delà de Xynthia (tempête de 2010) et auquel a été rajoutée une hausse du niveau de la mer de 40 centimètres. 

Quelles sont les actions concrètes déjà engagées ? 

Le but est de commencer à préparer les habitations situées en zones bleues (là où le PPRSM prévoit des prescriptions) en remontant notamment les seuils. Le PPRSM prévoit aussi, concernant les zones rouge et grenat (correspondant à un aléa fort) que des zones refuge soient aménagées. Dans le cadre du Papi, le programme d’actions de prévention des inondations, des études de vulnérabilité sont obligatoires. Quatre sites témoins ont été choisis : le port d’Audenge, le village vacances de la Lagune à Arès, la Canelotte à La Teste-de-Buch et le village de Grand-Piquey à Lège-Cap-Ferret. 

Clairement, quelle est la stratégie ? Défensive ou adaptative ? 

Ici, on a une culture de l’eau. À chaque gros coefficient, on a de l’eau dans les bottes. C’est ce que les nouveaux arrivants ont parfois du mal à comprendre… En revanche, les ostréiculteurs ne nous ont pas attendus, sur les ports, les prises électriques sont en hauteur. La stratégie est en fait celle de la culture du risque. Il s’agit de déclencher une vigilance sans dramatiser. Notre travail repose sur la résilience du territoire. Plutôt que de ne pas laisser entrer l’eau à travers des ouvrages défensifs, on va développer des projets de « transparence à l’eau ». 

Comment surveillez vous la montée des eaux ? 

On a développé un outil, le Tritem, des ouvrages sont physiquement présents sur les ports de La Hume, d’Audenge, Claouey, Andernos-les-Bains et Cassy. Sur la plateforme « Seamafor », développée depuis 2017 dans le cadre du programme d’actions de prévention des inondations, un modèle de prévision dédié au Bassin, nous surveillons la hauteur de l’eau, la surcote, les vents, la pression et ce, heure par heure. Nous pouvons nous projeter trois jours en avance. À titre indicatif, ce délai est de 24 heures avec Météo-France. 

Quel est, selon vous, le plus gros risque ? 

C’est la conjugaison des risques, le concours de circonstances. La tempête Xynthia était moins forte que Klaus sauf qu’elle s’est produite sur un gros coefficient à marée haute. Nous travaillons donc sur la concomitance, la saturation de la nappe phréatique, les eaux pluviales, les coefficients, etc. Nous avons entamé un travail énorme : celui de la cartographie de la nappe phréatique, à la parcelle.

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