Covid-19

Sud-Ouest du 18 décembre 2021

Sud-Ouest du 18 décembre 2021 

Six gestes simples pour profiter des fêtes et braver le Covid 

En pleine cinquième vague de l’épidémie, les fêtes de Noël ne doivent pas générer de nouvelles contaminations. Le professeur Charles Cazanave nous délivre ses conseils

Les repas de fêtes sont soumis à quelques règles de base pour ne pas se laisser piéger par le virus. SHUTTERSTOCK 

Rappelons-nous Noël 2020. Le Covid, déjà ou encore, ruinait nos fêtes de famille. Le gouvernement avait levé exceptionnellement le couvre-feu et les repas de famille furent autorisés à six, pas plus. À l’époque, seule Mauricette, 78 ans, avait reçu une première dose de vaccin sous les flashs des journalistes et, devant nos chapons aux marrons, nous étions fort démunis. 

Un an après, nous courons tous après notre dose de rappel, le virus d’origine a été remplacé par un variant, le Delta, encore plus contagieux, lequel est en passe de se faire doubler par l’Omicron. Mais foin de couvre-feu, confinement et autres restrictions. Nous avons cessé de nous embrasser et de nous serrer la paluche. Les écouvillons dans le nez ? Même plus mal ! L’humain est incroyablement adaptable. À l’approche des fêtes, le chapon, toujours lui, nous observe. Un Conseil de défense sanitaire ce vendredi a délivré son ordonnance (lire cicontre), soit des consignes de bonne tenue des tables familiales. 

Le professeur Charles Cazanave, infectiologue au CHU de Bordeaux, a bien voulu nous donner ses recettes pour laisser le virus à la porte et profiter des fêtes de fin d’année, sans se prendre la tête. 

1 Maintenir la convivialité 

« Le Delta prédomine chez nous, commence-t-il. Donc, le maintien de la stratégie vaccinale s’impose, à savoir la dose de rappel pour les plus de 18 ans, quelques mois après la dernière injection. L’effet booster pour l’immunité est conséquent et rapide, car même chez les jeunes, nous avons observé une baisse de l’immunité. Le Delta est plus contagieux. Une personne infectée peut en contaminer quatre ou cinq si elle n’est pas vaccinée. Le virus d’origine n’en contaminait que deux à trois… » 

Les gestes barrières ne doivent pas cependant faire barrage à la chaleur humaine, et aujourd’hui, plus personne n’emploie cette expression insupportable de « distanciation sociale », le professeur Cazanave l’admet. « Je préfère parler de gestes simples, de messages simples pour maintenir les barrières au virus, mais pas à la convivialité », déclare-t-il non sans fierté, car la formule est de lui et semble lui convenir. 

En préambule, il va de soi que la protection des aînés est primordiale. Le médecin conseille de les installer sur des places où ils bénéficieront d’une bonne ventilation. 

2 Ne pas hésiter à faire un test antigénique 

«Il ne faut pas hésiter à faire un test antigénique avant de se rendre à une soirée, surtout s’il y a autour de la table des personnes vulnérables, reprend le professeur Cazanave. On peut acheter une boîte en pharmacie et le faire à la maison, c’est simple et ça rassure tout le monde. » 

3 Penser à aérer les pièces 

« On le répète et ça n’a l’air de rien, mais c’est très important. Aérer la pièce où l’on se retrouve en groupe est essentiel, car le virus est aéroporté, il est dans l’air et en renouvelant cet air, on limite le risque de contamination. 

Donc, mieux vaut garder une fenêtre un peu ouverte. La chaleur humaine compensera la fraîcheur… », ajoute-t-il. 

4 Ne pas oublier le gel hydroalcoolique 

« On ne lésine pas avec le lavage des mains, ni sur le gel hydroalcoolique, préconise le médecin. À voir la recrudescence de l’épidémie de gastro-entérite, il est évident que nombre d’entre nous a abandonné le rituel du lavage des mains. 

Mieux vaut avoir un flacon de gel hydroalcoolique à tous les coins de table, pendant les repas. » 

5 Attention à son verre et aux cacahuètes 

« Éviter les bols de cacahuètes et de chips à partager, c’est un nid à virus… Chacun son ramequin s’il le faut. Dans mon entourage, je vois que c’est entré dans les mœurs, indique le médecin. Bien entendu, il n’est pas interdit de grignoter avant le repas. Idem pour les verres, mieux vaut les personnaliser pour éviter de boire dans celui de quelqu’un d’autre et, ainsi, risquer une contamination. Je préconise de coller une étiquette mentionnant le nom du propriétaire du verre. » 

6 Garder le contrôle malgré l’alcool 

« Évidemment, après deux verres de vin ou de champagne, on est tous tenté de relâcher les gestes barrières, de se rapprocher, de s’embrasser, voire d’oublier dans quel verre on a bu, remarque Charles Cazanave. L’alcool est un puissant désinhibant. Mais il faut garder le contrôle, et conserver les gestes essentiels jusqu’au bout de la nuit. Et quand on éternue, c’est dans le coude, même avec un coup dans le nez ! » 

L’infectiologue tient aussi à rappeler qu’il faut protéger les plus jeunes pendant les fêtes de fin d’année. « La bronchiolite sévit et les bébés la contractent par le contact physique. Pas de bisou aux bébés. » Après la soirée, si des symptômes apparaissent, un nez qui coule, une perte d’odorat, direction la pharmacie pour faire un test. S’il est positif, on avertit tous les convives.