Europe1 du 17 novembre 2021
Covid-19 : un risque "12 fois supérieur" d'être en soins intensifs pour les non-vaccinés
Les cas de contaminations au Covid-19 repartent à la hausse en Europe et en France. Invité de Sonia Mabrouk sur Europe Matin mercredi, le professeur Alain Fischer est revenu sur la situation sanitaire et a exposé les risques qu'encourent les personnes non-vaccinées. Il a estimé que la situation serait "dramatique" à l'heure actuelle sans la vaccination.
La menace d'une cinquième vague se précise en France alors que les cas de coronavirus flambent. Mardi, 20.000 personnes ont été testées positives dans le pays où la situation est suivie de près par les autorités. Invité sur Europe Matin mercredi, l'immunologue chargé de la coordination de la stratégie vaccinale du pays, Alain Fischer, a rappelé les risques qu'encourent les personnes non-vaccinées contre le Covid-19.
"Des dizaines de milliers de morts supplémentaires" sans la vaccination
"Si l'on n'est pas vacciné, le risque d'être hospitalisé et d'aller en soins intensifs est 12 fois supérieur à celui des personnes vaccinées", a-t-il affirmé en se basant sur une étude de Santé publique France. "C'est la réalité de ce qu'il se passe en France et il faut le répéter pour essayer de convaincre ceux qui ne sont pas encore vaccinés", a poursuivi le professeur.
Selon lui, sans la vaccination la situation serait bien différente à l'heure actuelle. "Il y aurait des dizaines de milliers de morts supplémentaires, nous en serions à notre je ne sais combientième confinement avec les conséquences économiques que cela entraîne. Le système de santé serait de façon chronique en situation de grande tension... Ce serait un drame. Comme le vivent certains de nos voisins européens."
Un reconfinement des non-vaccinés pas "justifié"
Concernant le cas de l'Autriche, qui a décidé de reconfiner les personnes non-vaccinées, Alain Fischer a rappelé que la France n'est pas dans la même situation sanitaire. "Malheureusement pour les Autrichiens leur couverture vaccinale est significativement moindre que la notre. Chaque pays peut être amené à prendre des décisions pragmatiques pour le bien public et pour protéger les gens d'un virus qui tue. Mais je ne pense pas qu'une telle mesure puisse se justifier aujourd'hui en France", a estimé l'immunologue.
"Quand on parle de maladies extrêmement graves - qui indirectement affectent le système de santé pour toute la population - il y a des bénéfices collectifs qui peuvent l'emporter sur les libertés individuelles", a-t-il encore posé avant de nuancer. "Ceci doit être contrôlé mais de temps à autre cela peut être justifié".
Pour le professeur, qui parle là "en tant que citoyen", il faut en effet suivre de très près les restrictions de libertés, "sous le contrôle du Parlement". "Il ne s'agit pas de laisser un gouvernement faire n'importe quoi, c'est une évidence", a-t-il affirmé avant d'étayer ses propos par un exemple concret. "La vaccination des nourrissons est une obligation, donc on peut dire que c'est une petite privation de libertés, mais elle est au bénéfice de la collectivité et est démocratiquement admise."
Sud-Ouest du 17 novembre 2021
Sud-Ouest du 17 novembre 2021
Troisième dose de vaccin : nos réponses à vos questions
La campagne de rappel du vaccin contre le Covid ne va pas aussi vite que l’espèrent les autorités sanitaires. Pour répondre à une sélection de vos questions, « Sud Ouest » a sollicité trois experts du CHU de Bordeaux
La campagne de rappel anti-Covid a démarré timidement, puis s’est renforcée depuis l’allocution du président de la République. AFP
On croyait en avoir terminé. Et puis, les premiers frimas ont soufflé sur les braises de l’épidémie de Covid-19 qui ne demande qu’à flamber. Au fur et à mesure de la connaissance scientifique, des études épidémiologiques qui se pratiquent en temps réel, il a bien fallu accepter un fait : le vaccin, que l’on pensait archi-protecteur, se révèle perdre de son efficacité au fil des mois. Les premiers vaccinés, les plus âgés et les personnes malades ou immunodéprimées, sont aujourd’hui les plus exposés et sont invités expressément à une troisième injection de vaccin. Une quasi-obligation puisque l’exécutif a choisi de conditionner, pour les plus de 65 ans à partir du 15 décembre, la validité du passe sanitaire à cette troisième dose, que l’on ne peut même pas qualifier d’ultime.
Pour répondre à toutes les inquiétudes et lever les doutes, comme au mois de janvier dernier, puis au mois de mai, « Sud Ouest » a ouvert une foire aux questions, via son site internet (www.sudouest.fr), une initiative encore une fois très plébiscitée. Des dizaines de questions pertinentes ont été posées, qui attestent du sens de la responsabilité des citoyens que nous sommes. Nous avons sélectionné les plus représentatives et écarté les plus personnelles. Trois professeurs, une virologue, un infectiologue et un pharmacologue, Marie-Edith Lafon, Charles Cazanave et Mathieu Molimard ont répondu.
Gabriella, 72 ans, Bègles (33) : Quel délai faut-il respecter au minimum pour la troisième dose de Moderna ? En sachant que dans mon cas, j’ai eu la première dose du vaccin russe Spoutnik et la deuxième de Moderna.
Si vous avez plus de 65 ans ou bien des fragilités, vous êtes dès à présent éligible à la troisième dose et vous devez respecter un délai de six mois après la deuxième injection de vaccin. N’importe quel vaccin à ARN fera l’affaire.
Myriam, 57 ans, La Teste-du-Buch (33) : Pourquoi je suis éligible au vaccin de la grippe gratuitement en raison de ma pathologie et non à la troisième dose du vaccin Covid-19 ?
Le champ de la vaccination anti-Covid est en pleine évolution : au fur et à mesure de l’acquisition de données scientifiquement valables, les indications sont élargies. Vous serez éligible dès le 1er décembre comme tous les plus de 50 ans.
Alain, 65 ans, Arcachon : J’ai 65 ans, pas de problèmes particuliers, vacciné deux fois avec AstraZeneca, ai-je besoin d’une troisième dose ?
La dose de rappel est conseillée quel que soit le schéma vaccinal initial : elle permet de stimuler de nouveau les réponses immunitaires pour une meilleure protection contre toutes les formes de l’infection, y compris, bien sûr, les formes graves.
Jocelyne, 77 ans, Saintes (17) : Est-il préférable d’espacer les deux vaccinations (grippe et anti-Covid-19) et y en a-t-il une que l’on doit faire en priorité ?
Une étude récente montre que l’injection simultanée de ces vaccins est aussi efficace et sans différence en termes d’effets indésirables par rapport à des injections séparées de trois semaines. Il n’y a donc pas de délai à respecter entre les deux injections. La Haute Autorité de Santé (HAS) autorise l’injection simultanée des deux vaccins à condition de respecter une injection dans deux bras différents pour des questions de traçabilité de pharmacovigilance.
Monique, 70 ans, Saint-Palais-sur-Mer (17) : Atteinte du Covid en mars 2020, une dose du vaccin Pfizer en mai 2021. Faut-il faire une deuxième dose ?
Ou faire faire un test sérologique ? Un test sérologique n’est pas recommandé à l’heure actuelle. Selon votre âge et vos éventuels facteurs de risque, un rappel est recommandé six mois après votre dernière injection.
Amélie, 62 ans, Pessac (33) : Femme en situation d’obésité modérée, hypertendue, vaccinée deux fois il y a six mois, est-il plus prudent pour moi de faire la troisième dose ?
Vous allez être éligible début décembre et il est recommandé chez vous de réaliser l’injection de rappel dès que possible et bien sûr de conserver les mesures barrières qui restent essentielles en cette période de forte circulation virale (SARS-CoV-2, VRS, autres viroses hivernales…).
Philippe, 68 ans, Bordeaux : Il est recommandé de changer de vaccin pour la troisième dose, dans mon cas, troisième dose du vaccin Pfizer après deux doses Moderna. Dois-je le mentionner à mon vaccinateur ?
Il n’est pas spécialement recommandé de changer de vaccin pour le rappel. Pour ce qui concerne le Moderna, une demi-dose est recommandée, ce vaccin semblant légèrement surdosé.
Danièle, 64 ans, Bordeaux : Deux doses du vaccin AstraZeneca, une troisième dose Pfizer, quels effets secondaires ?
Les effets indésirables sont très variables d’une personne à l’autre, allant d’une douleur localisée légère à une fièvre avec fatigue importante pour quelques jours. Les études et les données de pharmacovigilance montrent que les effets indésirables de la dose de rappel sont comparables à ceux de la deuxième injection d’un vaccin ARNm. Le bénéfice de l’injection de rappel, qui diminue considérablement le risque d’infection y compris des formes sévères, reste très supérieur aux inconvénients liés à l’injection du rappel. De plus, l’injection d’un vaccin ARNm, qui semble un peu plus efficace contre le variant Delta, sera tout à fait intéressante dans votre cas.
Marie-Thérèse, 70 ans, Dax (40) : Je viens de terminer le traitement de 10 jours avec un antibiotique, dois-je attendre avant de faire ma troisième dose de vaccin Covid, associée avec le vaccin contre la grippe ?
Je ne souffre pas de comorbidités et ne suis pas atteinte d’une pathologie à risque. Pas de souci pour faire l’un ou l’autre vaccin après un traitement antibiotique. Pour ce qui concerne le « timing », si vous êtes éligible dès à présent à la troisième dose Covid, vous pouvez réaliser le même jour les deux vaccins. Dans le cas contraire, faites le vaccin grippe dès à présent et la troisième dose Covid dès que vous serez éligible.
Christian, 74 ans, Lons (64) : Les personnes âgées de plus de 65 ans ayant reçu deux doses de vaccin (AstraZeneca) et contaminées par la suite au variant Delta (forme relativement modérée de la maladie) sont-elles éligibles à une troisième dose ?
Il n’y a pas de réponse définitive à cette question, mais l’on peut considérer qu’un rappel avec un vaccin ARNm pourrait renforcer plus sûrement l’immunisation que l’infection dite modérée. Ce rappel devrait être réalisé au moins six mois après la dernière vaccination et deux mois après l’infection. Une fois de plus, dans ce cas de figure, la réponse reste encore au conditionnel et il faudra suivre l’évolution des recommandations vaccinales et ne pas hésiter à en reparler avec votre médecin traitant.
Jean-Marc, 70 ans, Gujan-Mestras (33) : Savez-vous quand la Haute Autorité de santé autorisera le vaccin Moderna pour la troisième dose de rappel ?
Cela fait plus d’une semaine que l’autorisation a été donnée par l’Agence européenne du médicament. La HAS recommande dès maintenant l’utilisation à demidose du vaccin Moderna pour le rappel, mais seulement chez les personnes de plus de 30 ans. De plus, l’utilisation du vaccin Moderna n’est plus recommandée pour les personnes de moins de 30 ans du fait d’un surrisque de myocardite dans cette population par rapport au vaccin Pfizer.
Romain, 33 ans, Périgueux (24) : Ou peut-on trouver une étude montrant les bénéfices de la vaccination croisée (Janssen puis Pfizer par exemple)
Il existe plusieurs publications dans de grandes revues scientifiques («Nature », « Lancet ») montrant que de telles vaccinations croisées, dites hétérologues, sont au moins aussi efficaces que des vaccinations ARNm de même nature.
Chantal, 69 ans, Pouillac (17) : Après le vaccin Pfizer ont été décrites des recrudescences de maladies dormantes virales, comme herpès, zona… Doit-on faire la troisième dose si c’est le cas ?
La réactivation du virus du zona est effectivement observée chez certaines personnes, mais, sauf s’il existe un déficit profond de l’immunité, cette réactivation renforce l’immunité contre ces virus de la famille des Herpèsvirus (virus de l’herpès, virus de la varicelle et du zona) et il n’y a pas de contre-indication à faire l’injection de rappel. Les données de pharmacovigilance sont rassurantes sur les injections de rappel dans ces cas.
Marie-Paule, 69 ans, La Rochelle (17) : Je suis vaccinée avec deux doses d’un vaccin à ARN messager. Si je possède des anticorps suffisants pour une protection efficace, est-il nécessaire d’effectuer la troisième dose de rappel ?
À terme, nous serons tous éligibles à une dose de rappel. Pour l’instant, cela dépend de votre âge et des fragilités que vous présentez, quel que soit le résultat de votre test sérologique. Les sérologies Covid ont quasiment aucune utilité, excepté chez des patients très particuliers (patients immunodéprimés notamment).
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