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4 octobre 2021

Le Samu de la Dordogne mis en cause

Sud-Ouest du 4 octobre 2021

2021 10 04 SO Né sur l'autoroute leur bébé n'a pas survécu

Sud-Ouest du 3 octobre 2021 

« C’était trop tard… » Né sur l’autoroute, leur bébé n’a pas survécu

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La maman de Milo a accouché dans les pires conditions possibles, alors que le petit prématuré demandait une prise en charge rapide. La famille pointe la responsabilité du Samu de la Dordogne

Un couple d’habitants de la Dordogne sort d’une terrible séquence : ils ont vu naître leur bébé, Milo, et lui ont dit adieu deux jours plus tard. Aujourd’hui, les parents, meurtris, veulent comprendre ce qui s’est passé pour en arriver à un tel drame.

Dimanche 12 septembre, Magali Chauvet et Dorian Richard sont chez eux, à Saint-Sauveur-de-Bergerac, lorsque les premières contractions surviennent. Magali est à six mois d’une grossesse compliquée. Elle a été hospitalisée plusieurs semaines pour des saignements et doit rester allongée pour éviter une fausse couche. Son bébé présente un laparoschisis : une partie de l’intestin est restée à l’extérieur de son ventre et baigne dans le liquide amniotique.

Magali est donc suivie à l’hôpital Pellegrin de Bordeaux, qui dispose d’une maternité de niveau III, capable de la prendre en charge. « Tout est sous contrôle », pensent les parents. « L’intervention est bénigne, mais nécessite le placement du bébé dans un environnement stérile dès la naissance. » Mais rien ne se passe comme prévu.

« Ne vous arrêtez pas »

Dans un long courrier envoyé au parquet de Bergerac, à l’hôpital de Périgueux, à l’Agence régionale de santé (ARS) et à « Sud Ouest », ils détaillent le déroulé des événements.

Dimanche 12 septembre au matin, le travail commence pour Magali. Son conjoint se résout à composer le 15 pour demander une intervention des pompiers. Le médecin régulateur du Samu envoie une ambulance, pour transporter la jeune femme en urgence à Pellegrin. Sur place, les ambulanciers hésitent et rappellent le Samu.

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Magali écrit : « En dépit de l’insistance de l’ambulancière qui fait part de ses inquiétudes pour effectuer un tel transport en raison des contractions rapprochées, de mon état, de la distance à parcourir, le médecin régulateur refuse l’envoi des pompiers, du Samu, d’un moyen de secours avec un médecin. Il précise à l’ambulancière que si la situation se dégradait lors du transport, le Samu 33 viendrait à notre rencontre sur l’autoroute. »

« J’ai accouché dans ce camion, toute seule... »

Il est 12 h 07 lorsque l’ambulance prend finalement la route de Bordeaux. Elle s’arrête à peine huit minutes après. Les contractions se rapprochent et Magali se met à saigner. Nouvel appel au Samu qui répond : « Foncez, ne vous arrêtez pas, nous vous adresserons un médecin quand la patiente perdra les eaux… »

Vers 13 heures, nouvel arrêt en urgence, sur le bord de l’autoroute A 89. Trop tard pour l’hôpital. C’est là que Magali met au monde son petit Milo. « J’ai accouché dans ce camion, toute seule, comme un chien, mon bébé projeté sur un brancard », dit-elle.

Encore vingt longues minutes passent, durant lesquelles les ambulanciers appellent de nouveau le Samu. Ils ne sont pas équipés pour une telle urgence. On leur répond que la maman va être héliportée puis, au bout de vingt minutes encore, qu’ils doivent finalement filer vers l’hôpital de Libourne.

« J’ai pensé mourir »

L’ambulance repart pied au plancher. « J’ai été ballottée, secouée, j’ai tenu la tête de mon bébé de toutes mes forces afin qu’il ne s’écrase pas au sol, reliés tous les deux par le cordon ombilical, raconte la mère. J’ai vécu un enfer, j’ai pensé mourir moi aussi… »

Ils arrivent finalement à l’hôpital de Libourne, où le cordon ombilical est coupé et où le bébé est enfin placé dans un sac à grêle (1). Mais « c’était déjà trop tard », selon les parents. Milo est transféré à Pellegrin en fin d’après-midi. « N’ayant pu être placé dans ce sac spécifique comme il était prévu, il nous a été annoncé à 23 h 30 qu’il ne pourrait pas être opéré et sauvé. » La vie de Milo s’est arrêtée mardi 14 septembre à 21 h 55.

(1) Un sac stérile qui évite l’infection des viscères avant intervention chirurgicale.

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