Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
GIRONDE VIGILANTE
Archives
23 août 2021

Une flotte considérée comme vieillissante : un sérieux motif de préoccupation

LCI du 19 août 2021 

Nombre d'appareils, produits largués... cinq questions sur la flotte française de canadairs

INDISPENSABLES - Pièces incontournables de la stratégie française de lutte contre les incendies, les canadairs sont largement sollicités depuis le début de semaine dans le Var. Zoom sur ces emblématiques appareils rouges et jaunes.

Sans eux, il serait parfois impossible d'éteindre les flammes. Facilement reconnaissables par leurs vols en rase-motte et leurs ballets répétitifs, les canadairs se révèlent indispensables pour lutter contre les grands incendies. Cette semaine, la flotte tricolore est encore à pied d'œuvre dans le Var. À quoi servent précisément ces appareils ? Combien sont-ils en France ? Par qui sont-ils pilotés ? LCI fait le point.  

Quelles sont leurs missions ?

Les canadairs appuient les unités de pompiers au sol lors de gros incendies, souvent de forêts. Ils sont souvent appuyés par des hélicoptères de bombardement d'eau ou des Dash. Les risques étant particulièrement importants en été, une partie de la flotte de sécurité de la sécurité civile - dont les canadairs - effectue une mission préventive de "guet aérien armé". En se relayant durant toute la journée, ces appareils peuvent ainsi assurer la surveillance de plusieurs points sensibles, mais aussi être déployés plus rapidement en cas d'urgence. 

Faute d'équipement, les canadairs ne peuvent, en revanche, pas être utilisés la nuit. 

Par qui sont-ils pilotés ?

Les pilotes des canadair font partie de l'élite de l'aviation. "Souvent, ce sont d’anciens pilotes de chasse, particulièrement de la marine nationale. Ils doivent être capables de voler en très basse attitude mais également très proche de la mer ", explique le consultant aéronautique de Starbust France, Xavier Tytelman, dans la vidéo de TF1 en tête de cet article. 

Lorsqu'ils sont déployés, les "pélicans" effectuent en effet des manœuvres plus périlleuses les unes que les autres. Le largage à basse altitude (une trentaine de mètres environ) de l'eau requiert à ce titre une précision extrême. Non seulement il ne faut pas risquer de collision mais ils ne faut pas non plus larguer les (immenses) volumes de liquide n'importe où. "Un largage de 6 tonnes d'eau, ça tue. Un pilote est pénalement responsable de son largage", soulignait en 2017 auprès de Nice Matin Nicolas Dauber, chef du personnel naviguant de la base de la sécurité civile à Nîmes. 

LIRE AUSSI

Par ailleurs, après chaque largage, les canadairs doivent se ravitailler, une opération d'écopage là-aussi très dangereuse. En l'espace de quelques secondes, l'appareil recharge ses réserves en eau juste à la surface de la mer. 

Que larguent-ils ?

Généralement, les canadairs déversent d'énormes volumes d'eau sur des points précis d'un incendie. Un avion a la "capacité de larguer 6000 litres d'eau d'un coup sur une zone", souligne auprès de TF1 Alexandre Jouassard, porte-parole de la sécurité civile. 

Dans la lutte contre les incendies, il n'est par ailleurs pas rare qu'un autre liquide rouge - le retardant - soit lâché, mais ce sont alors des avions bombardiers d'eau Dash qui sont à la manœuvre. Ce produit permet d'augmenter le degré de pyrolyse des végétaux : plutôt que de brûler à une température de 400°C, les arbres et plantes ne se décomposeront qu'à partir de 750 degrés. Dans ce cas-là, ce sont des zones encore épargnées par les incendies qui sont ciblées. Cela permet de retarder la progression d'un incendie. 

Quid de la sécurité ?

Le déploiement des canadairs est strictement encadré. Les largages demeurent très dangereux, et il est par exemple rare qu'ils soient déployés dans des zones urbaines ou périurbaines. En outre, des arrêts préfectoraux définissent les zones d'écopage en mer et sur les étangs. Celles-ci sont activées dès le survol à basse altitude des appareils. À partir de ce moment, toute personne (nageur, plongeur, plaisanciers...) doit s'en éloigner au plus vite, d'au moins 500 mètres. Cette obligation - qui concerne aussi les embarcations - reste valable jusqu’à 1h après le passage du dernier avion. Tout contrevenant devra payer une amende de 135 euros. 

Cette semaine dans le Var, un bateau de plaisance a d'ailleurs été frôlé par un canadair en plein ravitaillement, ce qui a incité la Sécurité civile à rappeler les règles sur Twitter.

Combien d'appareils en France ?

La Sécurité civile française compte dans ses rangs une vingtaine d'appareils, dont 12 canadairs CL-415, et 74 pilotes. La majorité d'entre eux sont basés dans le sud de l'Hexagone. Néanmoins, la flotte est désormais considérée comme vieillissante. Dans le projet de loi de finances pour 2021, ce problème est même qualifié de "sérieux motif de préoccupation".  

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
GIRONDE VIGILANTE
Publicité