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GIRONDE VIGILANTE
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16 juin 2021

Moustique-tigre

Sud-Ouest du 16 juin 2021 

Le moustique-tigre implanté pour de bon 

La centre de démoustication de Bordeaux Métropole mise avant tout sur la prévention et la sensibilisation du public. Reportage

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2021 06 16 moustique tigreChristophe Courtin, du centre de démoustication de la Métropole, inspecte un bidon dans les jardins familiaux de Bassens. Plein d’eau stagnante, le réceptacle est truffé de larves. À droite, l’insecte est étudié dans les locaux du centre, à Ambarès-et-Lagrave ; en bas, un nid de larves, qui, non traité, donnera naissance à de nombreux moustiques. PHOTOS FABIEN COTTEREAU / « SUD OUEST » 

Mardi 8 juin. Tee-shirt bleu marine de Bordeaux Métropole sur le dos, Christophe Courtin évolue dans le dédale de parcelles des Jardins de Sybille, les jardins familiaux de Bassens, sur la rive droite. Le chargé d’études et de coordination du centre de démoustication traque les récipients remplis d’eau. « Là, il y a au moins cinquante larves », s’exclame le technicien devant le grand bidon bleu d’un adhérent des jardins, qu’il saupoudre d’une poignée de granulés de BTI (Bacillus thuringiensis israelensis) tueur de larves. 

Christophe Courtin retourne d’autres réceptacles. En eau, ils sont des nids à moustiques en puissance en cette fin de printemps. « Lui, il a bien retenu la leçon », lance Philippe, bénévole à l’association des Jardins de Sybille, en désignant Denis. Derrière son grillage, ce jardinier a fermé les bidons avec lesquels il arrose ses plantations d’une couverture impeccablement hermétique. « Lorsqu’on y passe l’après-midi et qu’on se fait manger par les moustiques, on fait attention », glisse Denis. 

Seize espèces en Gironde 

« Quand les gens ont des moustiques dans leur jardin, soit ils les fabriquent, soit ce sont leurs voisins », précise Christophe Courtin. 

Depuis sa création, le 1er janvier 2020, le centre de démoustication de Bordeaux Métropole a pris le relais de l’EID Atlantique et du Conseil départemental de la Gironde dans la lutte contre la prolifération des moustiques, en particulier du moustique-tigre, sur son territoire (lire plus bas). 

Basée à Ambarès-et-Lagrave, sur la Presqu’île, la structure n’élimine pas les moustiques adultes : elle fait dans la prévention et la sensibilisation des publics. Objectif, éviter la prolifération de moustique-tigre, notamment, que Christophe Courtin qualifie d’espèce « irréversible ». Comme dans 64 autres départements, « il est implanté et actif, de manière durable et irréversible en Gironde », martèle le fonctionnaire. « Le seul avantage du moustique-tigre, quand il est urbain, c’est qu’il vole très peu, 25 à 30 mètres. » 

Fourni en zones humides, le département est un territoire propice pour le tigre et les autres espèces – seize, « dont huit qui ne s’attaquent pas à l’homme » – y ont été répertoriées. « Environ 80 % des gîtes larvaires se trouvent sur le domaine privé », précise Christophe Courtin. 

Vecteurs de virus 

Comme lui, les dix autres agents du centre interviennent presque exclusivement sur l’espace public et, à titre exceptionnel, sur le domaine privé, en accord avec les maires des communes, qui disposent du pouvoir de police. 

D’où l’enjeu de la sensibilisation. C’est justement le chargé d’études qui prêche la bonne parole auprès des élus et de leurs administrés. Tout au long de l’année, et notamment à la sortie de l’hiver, lorsque les périodes pluvieuses se sont mêlées à des températures adoucies, l’homme a multiplié les réunions publiques. Le sujet est brûlant, pas seulement parce que le moustique pourrit la vie des habitants qui veulent profiter de leur jardin estival, mais aussi parce que c’est une question de santé publique. Les moustiques peuvent être vecteurs de virus, tels que la dengue, le zika et le chikungunya. 

En 2020, le centre a recensé quelque 1 300 signalements. Plus de la moitié ont été traités par téléphone ou courriel, le reste après un déplacement des équipes. Mais avec un territoire de 780 000 habitants, l’agglomération bordelaise est un terrain de jeu bien vaste pour la petite équipe de démoustication. « Il faut démultiplier l’action », souligne Christophe Courtin, qui compte sur les représentants des quartiers pour prêcher la bonne parole. « Tout repose sur Philippe », insiste Laurent Counil, chef du centre, au milieu des Jardins de Sybille. 

Insuffisante Javel 

Ce jour-là, il a suffi de quelques de minutes dans les jardins familiaux bassenais pour identifier les mauvaises techniques de quelques-uns des 37 maraîchers. L’un d’entre eux a voulu bien faire en fermant sa cuve à l’aide d’un sac-poubelle calé tout autour du tuyau d’arrivée d’eau. « L’intention est bonne mais pas la manière. Le plastique est troué. Cinq millimètres, c’est la taille du moustique-tigre ; ça lui suffit pour passer et pondre le long des parois », détaille Christophe Courtin. 

Autre mauvaise méthode, « il y a beaucoup de jardiniers qui mettent de la Javel », confie Philippe. Problème : tueuse de larves, l’eau de Javel se dissout et devient inactive après 24 heures, rappellent les agents métropolitains. Ceux-ci conseillent aux maraîchers bassenais de se rendre en jardinerie pour se procurer le fameux BTI d’origine biologique. Le larvicide y est en vente libre.

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