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2 juin 2021

Covid-19

Sud-Ouest du 2 juin 2021

2021 06 01 SO 24 heures

 

2021 06 01 SO Le syndrome du vacciné ou l'art du relâchement

2021 06 01 SO Le syndrome du vacciné ou l'art du relâchement2

2021 06 01 SO Le syndrome du vacciné ou l'art du relâchement3

 

2021 06 02 SO Déconfinement la peur du dehors

Sud-Ouest du 2 juin 2021 

Après les confinements, ils préfèrent rester dans leur bulle 

La plupart d’entre nous vivons le déconfinement comme une libération. Pourtant, cette période a mis en avant des angoisses face au monde du dehors : le syndrome de la cabane. Explications

2021 06 01 peurRester dedans : le syndrome de la cabane revient en force au moment du déconfinement. ILLUSTRATION THIERRY DAVID / “SUD OUEST”

Pour Victor, 18 ans, la première crise l’a pris par surprise. Dans un tram bondé à Bordeaux, au mois de juin, l’année dernière. « J’ai senti monter un truc, une panique, se souvient-il. Je n’arrivais plus à respirer. Je suis sorti du tram et j’ai marché, je me suis assis sur un banc pour me reposer. Et je suis rentré chez moi, à pied. » À partir de ce jour-là, après cette expérience angoissante, Victor, étudiant à Bordeaux-Montaigne, a développé une crainte du monde extérieur. « Les jours suivants, lorsque je me préparais pour sortir, je sentais monter des fourmis le long de mes bras, de mes jambes. Une sensation désagréable. Et je n’ai plus pu sortir du tout. J’étais coincé dedans. » 

Exit les cours, les copains, les balades. Victor se fige, ses parents l’accompagnent chez un médecin, persuadé qu’il développe une forme de Covid. Même pas, son test revient deux fois négatif. Hors de question de le laisser végéter dans la maison, alors que le pays se déconfine joyeusement pour la première fois. « Comme un malade qu’on rééduque. J’ai fait un pas puis deux dehors, toujours accompagné. Aller acheter le pain, puis aller un peu plus loin. Un peu plus longtemps. J’avais toujours cette pression dans les poumons, mais mes amis me manquaient, je me trouvais con. En plus, je n’étais pas bien chez moi non plus, pas à ma place. » 

Chercheurs d’or 

Le docteur Alain Sauteraud, psychiatre à Bordeaux, à l’évocation du cas de Victor, pose le terme d’agoraphobie. « Les patients agoraphobes craignent le dehors, le monde, les autres, dit-il. Du coup, les confinements ont été pour eux des moments très reposants. Ils étaient rassurés d’être à l’intérieur, à l’abri, avec la présence de leurs proches. Pour eux, le déconfinement est très compliqué. Il s’accompagne de lourdes angoisses, du retour de leurs symptômes. Le confinement n’est pas un déclencheur de maladie, cependant, mais plutôt un révélateur conjoncturel d’une fragilité. En effet, dans les cabinets, nous observons une plainte allant dans ce sens. » 

Dans les médias, on parle du syndrome de la cabane, « un terme qui n’est pas du tout médical », signale le docteur Sauteraud, « mais qui a l’avantage d’être clair ». Syndrome de la cabane ou de l’escargot. D’où vient cette expression oubliée, puis reprise d’abord par des journalistes espagnols, au moment du déconfinement ? En effet, en mai 2020, le journal « El País » fut le premier à le mettre au jour « sindrome de la cabaña », lequel aurait été décrit pour la première fois en 1900, aux États-Unis. Il désignait alors l’angoisse des chercheurs d’or au moment de retrouver la civilisation après avoir été confinés de longs mois dans des cabanes. 

Victor va mieux. Mais JeanMarie Darmian, 74 ans, conseiller départemental à Créon (33) en souffre toujours. Homme de terrain s’il en est, grande gueule et entouré de copains, il avoue avoir traversé une dépression postconfinement. « La peur du vide, admet-il. J’étais bien dans ma cabane, je regardais le monde derrière ma fenêtre, un poste d’observation que je n’avais jamais eu, et j’ai eu le sentiment d’avoir basculé dans un autre monde. Je vis au centre de Créon, et m’est tombé dessus l’angoisse de sortir. J’avais peur de choper le virus, de le transmettre, d’être responsable de quelque chose. Ma vie s’était rétrécie considérablement et j’ai trouvé un confort dans l’inaction, moi qui étais auparavant surbooké. Impossible de me relever. » 

Embellie trop soudaine 

Le docteur Xavier Pommereau, psychiatre, est spécialiste de l’adolescence en difficulté. Après une carrière au CHU de Bordeaux, le voilà responsable d’unité à la clinique Béthanie de Talence (33). Lui aussi découvre l’expression « syndrome de la cabane », mais seulement l’expression. « Nous observons beaucoup de troubles liés au retour à une vie sociale normale. Je l’appellerai plutôt phobie sociale et repli majeur, commence-t-il. Depuis mars 2021, on voit exploser des plaintes de gens qui ont peur de sortir, en effet. À la clinique, je rencontre quelques cas de jeunes autour de 20 à 25 ans pour qui c’est un exploit de venir en consultation. Leur seule sortie de la semaine. » 

Il commente qu’à la manière d’un escargot, « ils se rétractent dans leur coquille ». Un peu comme les ados en crise enfermés dans leur chambre. « J’ai une jeune patiente, poursuit le psychiatre, qui a décidé de ne plus sortir par peur du Covid, qui javellise le pas de sa porte, se fait livrer à domicile les repas et fait un micmac pour mettre les sachets au four afin de tout décontaminer. Il faut savoir que les deux grandes angoisses existentielles sont le sexe et la mort. Le décompte quotidien des décès liés au Covid, s’il était abstrait pour beaucoup, s’est révélé paralysant pour d’autres, qui ont choisi d’enfoncer la tête dans le sable, de se couper de la réalité. » 

Comment en sortir ? 

Victor a émergé de son hibernation, par petits pas. Une auto-thérapie qu’il décrit parfaitement bien. « Quelques mètres autour de la maison puis un peu plus loin, accompagné par quelqu’un, aller chercher une baguette à la boulangerie tout seul, puis me rendre chez un copain, pas trop loin… Un jour, c’est terminé. Je respire mieux, c’est derrière. » 

Jean-Marie Darmian n’en est pas totalement guéri. « Après deux jours de cure au Bistrot des copains, je me suis senti plus gaillard. Mais j’ai toujours une sensation inquiétante : celle de ne plus pouvoir aller vers les autres ! Comme une rétention dans l’engagement. On s’habitue vraiment, quand on a été depuis des décennies mis en danger par l’hyperactivité, à se réfugier dedans. Franchir le seuil de la porte, c’est prendre le risque d’aller vers des problèmes que l’on veut oublier ou que l’on a plus envie de rencontrer. » Il reste au lit, plus longtemps que de coutume, ce qui porte un nom médical, pour le coup, « la clinophilie », dixit le psychiatre Xavier Pommereau, et il attend que le temps passe. Derrière sa fenêtre. 

Toutes les études menées post-confinement sur la santé mentale des Français notent qu’un tiers de la population souffrirait de troubles psychiques, avec surconsommation d’antidépresseurs et anxiolytiques.

Sud-Ouest du 2 juin 2021 

La santé mentale des Français bousculée par l’épidémie du Covid-19

2021 06 01 santé mentale

En mars 2020, Santé publique France a lancé l’enquête CoviPrev. Les derniers résultats concernant la santé mentale des Français viennent de tomber 

Pas brillant, on s’en doute. La crise sanitaire, les confinements répétés, la perte de repères, de boulot, le télétravail, la peur de l’avenir ont généré des états anxieux et des dépressions chez les Français, bien supérieurs à la normale. Dès l’annonce du premier confinement, en mars 2020, Santé publique France (SPF) a lancé, avec BVA, l’enquête CoviPrev dont la mission est d’observer mois après mois les comportements (gestes barrières et confinement) mais aussi la santé mentale de la population générale, ainsi que leurs principaux déterminants. L’étude s’est poursuivie de façon régulière depuis, et les derniers résultats viennent de tomber. 

L’approche de CoviPrev a permis de couvrir les thématiques de la santé mentale, de l’adoption des mesures de prévention, de l’adhésion vaccinale, des addictions, de l’alimentation et de l’activité physique. Pour commencer, 79 % des Français se déclarent, à la sortie de ce confinement, satisfaits de leur vie. Ils sont 85 % satisfaits hors épidémie. En revanche, 22 % souffrent d’un état dépressif, soit 12 % de plus par rapport au niveau hors épidémie. 22 % déclarent un état anxieux, soit 8,5 points de mieux qu’en temps ordinaire et 64 % des Français reconnaissent des problèmes de sommeil au cours des huit derniers jours : +15 points. 

Répondre aux besoins 

De fait, le dernier état des lieux au 23 avril 2021 de Santé publique France est sans appel : « La santé mentale des personnes interrogées reste dégradée, avec une prévalence élevée des états anxieux, dépressifs, des problèmes de sommeil et des pensées suicidaires, en particulier chez les jeunes (18-24 ans, étudiants), les personnes en situation de précarité qui ont perdu un emploi, et vu baisser leurs finances. Sont également lourdement touchées les personnes ayant des antécédents de trouble psychologique et celles ayant eu des symptômes du Covid-19. » 

Selon Enguerrand du Roscoat, responsable de l’unité santé mentale à la Direction de la prévention et de la promotion de la santé (SPF), cet état des lieux n’est pas sans conséquences. « En effet, analyse-t-il, une dégradation de la santé mentale pourrait avoir des conséquences sur l’adoption d’habitudes de vie défavorables (consommation d’alcool et autres substances psychoactives, nutrition, sommeil), contribuer à l’augmentation des violences, notamment intrafamiliales, ou encore participer au fardeau économique avec la multiplication des arrêts de travail. » 

Au-delà du constat, l’objectif de cette enquête, qui s’est étirée tout le long de la crise sanitaire et va encore se prolonger, est de permettre aux autorités sanitaires de mieux répondre aux besoins. « L’identification des populations les plus vulnérables et des facteurs associés au bien-être, au mal-être ou aux troubles est indispensable pour mieux orienter et cibler l’offre de prévention. » D’après l’Organisation mondiale de la santé, « la santé mentale, ce n’est pas seulement ne pas avoir de maladie, c’est se sentir bien. » CoviPrev s’attache donc à la dimension de la santé qui concerne notre ressenti. Et il n’est pas bon.

2021 06 01 SO Tranquillisants et antidépresseurs à la hausse

2021 06 01 SO Tranquillisants et antidépresseurs à la hausse2

2021 06 01 SO Tranquillisants et antidépresseurs à la hausse3

 

Sud-Ouest du 1er juin 2021

2021 06 01 SO Covid en France la décrue se poursuit

2021 06 01 SO Les sages valident le pass sanitaire

2021 06 01 SO Biganos passe aussi au vaccin Pfizer

2021 06 01 SO Inscriptions urgentes pour le Vaccibus

 

2021 06 01 SO Près de 17 miullions de masque FFP2 rappelés pour évaluation

2021 06 01 SO épidémie au Pérou

 

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