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20 mai 2021

Covid-19

Sud-Ouest du 20 mai 2021

2021 05 20 SO La décrue se poursuit en réanimation

 

2021 05 20 SO C'est si bon

Sud-Ouest du 20 mai 2021 

Cette liberté retrouvée au crible d’un infectiologue 

Un véritable événement. Ce mercredi 19 mai, les terrasses, cinés, musées, boutiques ont rouvert. Faut-il craindre ce déconfinement ? « Sud Ouest » a débarqué en plein cœur de Bordeaux avec le professeur Charles Cazanave, infectiologue au CHU bordelais. Impressions

2021 05 20 liberté

2021 05 20 liberté2Le professeur Charles Cazanave dans les rues de Bordeaux (en haut) et ce parfum de liberté retrouvé à travers toute la région, des terrasses aux salles de cinéma en passant par les musées. TH. DAVID, S. LARTIGUE, Q. TOP, T. TOULEMONDE/«SUD OUEST» 

Il a troqué sa blouse blanche contre un blazer bon chic. Le professeur Charles Cazanave, infectiologue au CHU de Bordeaux, totalement impliqué dans la pandémie de Covid depuis un an et demi, a accepté de couper sa journée de consultations en deux, pour observer le déconfinement de ce mercredi 19 mai, in vivo. Au sein du vivant, au cœur de la capitale régionale, à l’heure où l’on se met à table. 

Son premier regard, en débarquant place Pey-Berland s’est posé sur une terrasse d’angle bondée. Sidération du médecin : « Ah oui là, c’est de la folie ! » 

Ce monde groupé 

Les masques à table ont disparu. Fourrés dans les sacs à main, les poches des jeans, comme de vieilles reliques. L’espace a été accaparé par une petite foule assoiffée, affamée, bavarde, riante. Tout ce monde groupé en un même lieu, sans protection, sans aucune distanciation sociale, cette insupportable expression pandémique, fait penser à une autre insupportable expression : le cluster. Soit un foyer infectieux de Covid-19. Et le professeur d’infectiologie a la trouille. Face à ce premier contact, il rassemble ses connaissances et pose un état des lieux inquiet : « Donc les gens sont trop les uns sur les autres, l’espace n’est pas assez large, on dirait que les distances ne sont pas respectées. C’est combien déjà, un mètre, deux mètres ? Je ne vois pas de SHA (solution hydroalcoolique). » 

« Non, pas ça ! » 

Quatre filles rayonnantes, aux épaules nues, autour d’une micro-table ronde sirotent des pintes de bière. Le serveur vient déposer au milieu un plateau de toasts à partager. « Nooon, pas ça ! s’affole le professeur Cazanave. Des plats à manger avec les doigts, tout le monde les doigts dedans ? Et elles font un selfie, touchent leur téléphone. Toujours pas de gel pour les mains… » L’immersion dans le déconfinement en temps réel commence douloureusement pour le médecin, qui malgré cette première impression négative, admet que le plein air fait tomber le risque de contagion. « J’avais perdu l’habitude de voir des gens si près, si nombreux et sans masque », s’excuse-t-il. 

Tout l’après-midi 

Une fois dans la rue, le flux tranquille et régulier des passants, tous bien masqués, tranquillise le médecin. « J’imaginais la cohue, le grand déballage mais non, c’est plutôt calme et dans les boutiques, les gestes sont bien respectés, à l’entrée il y a du gel partout, des compteurs de jauges. Je suis touché d’observer cette discipline de part et d’autre. Mieux que lors du premier déconfinement. » 

Dans l’enfilade de terrasses de la rue piétonne des Trois Conils, Mary, Salomé, Élisabeth et Caroline partagent une bouteille de vin qui déjà rosit leurs joues. Terrasse et tables réservées depuis plus d’une semaine. « Ce moment, on l’attendait, on a toutes les quatre posé notre demi-journée pour nous offrir ça. Un resto en terrasse, puis un musée, puis un apéro en terrasse jusqu’à pile 21 heures. On déguste », jubile Mary. Elles rient fort, trinquent. Sortent le gel hydroalcoolique de leurs sacs pour le montrer au professeur Cazanave, et leurs masques aussi. Puis en pouffant, déclarent : « Oui, oui, bien sûr, on est inscrites pour se faire vacciner au plus vite. » 26 ans, c’est leur âge, elles croquent des frites avec les doigts. « C’est la libération , ajoute Salomé. On avait un tel besoin de décompresser ». 

Files d’attente 

L’infectiologue dispense quelques conseils avisés aux jeunes filles, avant de filer vers la rue Sainte-Catherine en parfaite ébullition. Soit un petit bouillonnement tranquille et incessant. Des jeunes beaucoup, en groupes, qui font la queue devant les grandes enseignes. Une cinquantaine de personnes piétinent sagement devant chez Zara, Sephora, Undiz et autant que l’on voit sortir avec des poches pleines. 

« Bon, admet l’infectiologue, la distance sociale n’est pas respectée dans les files, heureusement le plein air est là… J’espère vraiment que ce déconfinement sera le dernier. Les gens ont souffert, ceux qui n’ont pas été malades ou qui n’ont pas connu de proche malade, ont quand même souffert. On le voit à travers ces comportements. Ils ont manqué de tout. Aujourd’hui, ce n’est plus le temps de la répression ou de la morale, mais de l’accompagnement, de la pédagogie. » 

Au cinéma, à l’opéra 

« Masque obligatoire en terrasse pour tout déplacement », peut-on lire sur la pancarte d’une brasserie de la place Saint-Projet. De fait, dès lors qu’un convive se lève de sa table, il a pour consigne de réenfiler son masque anti-Covid, même si c’est pour aller payer, ou profiter des toilettes. Là aussi, les terrasses affichent complet, celui qui n’a pas été prévoyant ne pourra s’installer. « En plus, les gens restent longtemps. Pensez-vous qu’ils vont passer l’après-midi là ? » questionne le médecin. 

Là, ou… au cinéma. À l’Utopia, toutes les places sont prises « Ça n’arrive jamais un mercredi entre midi et deux », admet un responsable. À la sortie de la projection de « Adieu les cons ! », le film césarisé d’Albert Dupontel, ils ont encore le sourire sous le masque. « Revenir au cinéma c’était déjà vachement bien, soupire une sexagénaire, mais en plus ce film vous secoue bien comme il faut, c’est le film idéal. » 

Une jeune mère a délaissé ses petits pour prendre du large : « J’ai filé au ciné. Une salle obscure, un grand écran, j’en rêvais. » Jauge à 35 %, masque, gel à l’entrée. Le professeur Charles Cazanave applaudit. « Ça y est, les gens ont pris le pli on dirait… Je suis rassuré, confiant désormais. » 

« Content » 

Rue Castillon, un peu à l’écart, un tout petit restaurant a résisté. Le Prévert, 14 assiettes. À la tête, Louis Beaujean qui s’est levé très tôt ce matin. « À 6 heures, le réveil a sonné, je suis descendu dans mon petit resto, quelques mètres carrés que je gère tout seul. J’ai nettoyé, passé la serpillière, enlevé les toiles d’araignée et je me suis mis aux fourneaux. Ici, on s’assoit ou on repart. Pas de réservation. » 

Au menu du jour, deux plats : blanquette de veau et sauté de porc. Tout est parti. Louis est ravi, il revit. « Je m’ennuyais, le moral en bas : c’est dur de servir à rien. Quand j’ai vu arriver la pluie à midi, j’ai tremblé. Et puis, finalement non. Je vais tirer le rideau ce soir, content. »

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