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GIRONDE VIGILANTE
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16 mai 2021

Noyade

Sud-Ouest du 16 mai 2021 

Ils sensibilisent aux dangers de l’océan 

À l’approche de l’été, les CRS nageurs sauveteurs vont à la rencontre des collégiens pour les informer sur les risques encourus

2021 05 16 CRSLe brigadier Frédéric Palat, CRS-MNS, sensibilise les élèves du collège Alfred-Mauguin aux dangers de l’océan. LAURENT THEILLET / «SUD OUEST» 

Nul n’a oublié le terrible drame survenu le 21 août 2020 sur la plage du Crohot-des-Cavales, au nord de Carcans. Ce jour-là, en fin d’après-midi, il fait très beau et la température est caniculaire. Un père de famille et ses deux enfants ne résistent pas à l’envie de baignade. Ils voient une eau plus calme en apparence qu’ailleurs et l’absence de grosses vagues les invite à plonger dans l’eau. Mais ce qui devait être un moment de bonheur vire au cauchemar. 

6 000 élèves 

Le père, âgé de 46 ans, sa fille de 17 ans et son fils de 13 ans se noient, emportés par un courant de baïne, dans une zone non surveillée. Comme ces estivants originaires de Macon, de nombreux baigneurs ne connaissent pas les dangers du littoral Atlantique. Chaque été, en Gironde, dans les Landes et sur les plages des Pyrénées-Atlantiques, les accidents se multiplient malgré le rappel des règles de prudence prodigué par les CRS nageurs sauveteurs et les municipalités. Alors que faire ? Fabienne Buccio, préfète de région Nouvelle-Aquitaine, a décidé en partenariat avec les inspections d’académie des trois départements de mener une action préventive à la veille de la saison estivale. Depuis quelques jours, des CRS nageurs sauveteurs rendent visite à des collégiens en classe de Troisième pour leur donner quelques conseils de prudence face aux dangers de l’océan. 

« Forts de notre expérience sur les plages du littoral français depuis 1955, nos nageurs sauveteurs interviendront dans 40 collèges au total, soit près de 6 000 élèves, observe le capitaine Pascal Gensous, chef du bureau des missions spécialisées à la direction zonale des CRS Sud-Ouest. Nous comptons d’ailleurs sur eux pour relayer ces messages de prévention auprès de leurs familles et de leurs amis ». 

Vingt collèges en Gironde 

Vingt collèges ont été retenus en Gironde. Au cours de la semaine écoulée, les élèves du collège Alfred-Mauguin à Gradignan et Jean Cocteau à Lège-Cap-Ferret ont bénéficié des recommandations éclairées du brigadier Frédéric Palat de la CRS 22 de Périgueux et maître-nageur sauveteur (MNS) depuis 2005, en fonction sur la presqu’île du Cap Ferret depuis 2006. « Tout d’abord, à votre arrivée sur votre lieu de séjour, informez-vous pour savoir où se situent les zones de baignades surveillées », rappelle le brigadier Palat face à la trentaine d’élèves du professeur d’Éducation physique et sportive, Sophie Vedel. Aux questions sur la couleur des drapeaux, rouge (interdiction de se baigner), jaune (baignade surveillée mais dangereuse) et vert (baignade surveillée, absence de danger particulier), les élèves sont incollables. 

« Nos plages sont très grandes et on a un sentiment de liberté, poursuit le CRS-MNS. Celui-ci sera encore plus prononcé cet été après la période que nous venons de vivre. Alors il faudra être encore plus prudent car l’océan est piégeux ». Le brigadier insiste absolument sur la baignade entre les deux flammes bleues, « seule zone surveillée » en règle générale de 11 heures à 19 heures. « S’il n’y a pas de drapeau, vous vous baignez à vos risques et périls ». La classe est attentive, chaque adolescent prend bonne note. 

Et le brigadier, vidéo à l’appui, d’évoquer les dangers les plus redoutés des sauveteurs : le courant de baïne et la vague de bord. « Une baïne se forme à marée basse. Ces bassines de sable fin constituent des cuvettes où l’eau est en apparence plus calme qu’ailleurs. Ce sont en quelque sorte des piscines naturelles mais à marée haute, quand le niveau de l’eau de la baïne devient supérieur à celui de l’océan, celle-ci se vide et crée un courant qui attire le baigneur vers le large. Il ne faut pas lutter car vous risquez de vous épuiser en voilant regagner à tout prix votre serviette. Mais vous devez vous laisser porter pour sortir de la zone dangereuse ». 

La vague de bord 

Les baïnes ne sont pas les seules menaces qui guettent des baigneurs trop imprudents. Les vagues de bord ou shore break sont tout aussi redoutables. « Elles sont l’un des plaisirs favoris des estivants, observe le brigadier Frédéric Palat. Celles d’une faible amplitude sont amusantes mais les plus fortes peuvent blesser en raison de leur sommet puissant ». Le shore break est redouté car il frappe dans peu d’eau et projette très lourdement sur le sol les baigneurs qui se trouvent dedans. Les blessures sont souvent extrêmement graves et touchent en particulier la colonne vertébrale et les cervicales. 

Chaque été, la vague de bord est l’une des principales causes d’accident sur les plages de l’Atlantique. Cette saison, la surveillance par les CRS-nageurs sauveteurs sera assurée du 2 juillet au 29 août.

Sud-Ouest du 16 mai 2021 

Des cours pour prévenir les risques liés à la baignade 

Deux dispositifs proposent d’apprendre à nager et à éviter les noyades, première cause de mortalité chez les moins de 25 ans. Ces programmes gratuits sont à destination des plus jeunes 

2021 05 16 des cours

Il y a quelques années, le ministère des Sports a mis en place le dispositif « J’apprends à nager » à destination des 4 - 12 ans qui ne savent pas encore le faire. Une mesure déclinée par le comité départemental de natation. « L’objectif n’est pas d’en faire des futurs champions mais de leur permettre d’acquérir les compétences nécessaires pour évoluer dans l’eau en toute sécurité », détaille Fabien Lerebourg, agent de développement au comité départemental de natation de la Gironde. 

En clair, il s’agit de cours gratuits de natation encadrés par des professionnels de la Fédération française de natation (FFN). Sur le papier, l’accès est d’abord donné aux habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville et à ceux des zones de revitalisation rurale. « En Gironde nous avons décidé de proposer ce dispositif à des publics carencés en équipements. Ailleurs, on estime que les collectivités ou les clubs peuvent s’emparer du sujet », poursuit le salarié. 

L’an passé, une centaine d’enfants ont profité de ces leçons à Sainte-Foy-la-Grande (sur la Dordogne) en juillet et à Lacanau (au lac), en août. Ces deux lieux sont reconduits pour cette année. « Nous aimerions que les clubs s’emparent plus fortement de ce dispositif pour qu’il profite à davantage d’enfants », milite Fabien Lerebourg. 

De son côté, le Département de la Gironde, pour la septième année, espère pouvoir mener en juillet et en août le projet Objectif nage, qui se déroule sur différents plans d’eau en milieu naturel de Gironde. « C’était une expérimentation en 2014 et depuis, à part l’an passé à cause de la crise, nous l’avons toujours reconduite car son utilité a très vite été démontrée », éclaire Isabelle Dexpert, vice-présidente chargée de la Jeunesse, culture, sport et vie associative. 

Initiation gratuite 

Objectif nage est destiné en priorité aux enfants âgés de 7 à 13 ans et sous conditions pour les ados et les adultes. Là encore, le but est d’acquérir les bases nécessaires à l’autonomie et à l’aisance en milieu aquatique, de prévenir les risques de noyade et envisager l’apprentissage de la nage. 750 places sont disponibles. 

Cette initiation gratuite se déroule sur dix séances d’une heure, du lundi au vendredi, pendant deux semaines consécutives du 7 juillet au 27 août. Les groupes de 6 personnes maximum sont encadrés par un éducateur professionnel. Cinq éducateurs sont d’ailleurs recrutés pour l’occasion par le département qui y consacre un budget de 90 000 euros. 

Cet été, Objectif nage sera organisé sur 14 aires naturelles et bassins de baignade girondins comme Carcan, Bègles plage, Hourtin (Camping des Écureuils), Captieux, Fontet, Lanton, Saint-Vivien-de-Médoc, Arès, Le Teich, Blasimon, Castillon-la-Bataille ou encore Villandraut. Le programme est à retrouver ici. Les demandes d’inscriptions seront ouvertes à compter du 1er juin.

2021 05 16 SO Un baigneur dans un état grave après une noyade

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