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4 février 2021

Inondations

Sud-Ouest du 4 février 2021

2021 02 04 SO Crues d'exception Le Sud-Gironde lutte

Sud-Ouest du 4 février 2021 

Barie suspendue à la résistance de sa digue 

INONDATIONS La Garonne se déverse depuis hier par-dessus la digue qui protège le village. Soumise à une puissante pression de l’eau, l’enceinte de terre est surveillée de très près

2021 02 04 BarieHier, Bernard Pagot, le maire de Barie, inspecte la digue submergée par le fleuve. PHOTO J. J. 

La Garonne a atteint 8,75 mètres à La Réole vers 3 heures du matin dans la nuit de mardi à mercredi. L’heure à laquelle elle a commencé à passer par-dessus la digue de 8km qui ceinture le village de Barie. Comme attendu, l’eau a d’abord ruisselé dans le casier de Barie-Castets par l’aval. En filet entre les herbes couchées, puis en cascade sur des centaines de mètres. 

« Oui, c’est un débordement inévitable, c’est normal», temporise le maire. Des crues, Bernard Fagot en a vu d’autres. Mais il vient régulièrement surveiller de visu où en est la situation. «On a juste un souci en tête: les ruptures de digue. La base de notre travail, maintenant, c’est la surveillance. Pour l’instant, ça tient, mais on ne sait jamais de ce que sera faite l’heure d’après. Il faut être prudent.» 

Cerclé par la Garonne d’un côté, arrosé par la Bassanne de l’autre, Barie est un village totalement inondable. Les deux tiers sont en rouge, le troisième tiers est en écarlate. Toutes les maisons disséminées dans cette plaine agricole disposent d’un étage au moins. 

Le pire est dans les têtes 

Depuis que le maire a déclenché le plan de sauvegarde lundi, les véhicules ont été conduits sur les hauteurs et les biens mis en sécurité. Certains habitants sont partis. Désormais, la plupart de ceux qui sont restés circulent à pied ou à vélo sur des routes qui tracent des lignes droites au milieu des champs inondés transformés en lacs. Aucune habitation n’avait été sinistrée hier soir. Seule une rupture soudaine de la digue pourrait faire de gros dégâts. 

Le long de ce rempart de terre, c’est le défilé. On vient jauger de la situation sans affolement. Mais le pire est dans les têtes. Chantal Crouzet et sa mère Françoise, 86ans, regardent par-dessus le batardeau installé la veille par les hommes de la réserve civique du village. 

«On a vidé la vaisselle et les verres des armoires. Qu’est-ce qu’on garde comme affaires ! C’est sentimental… » Françoise se souvient de la crue du 19janvier 1955. Chantal celle de 1981, quand il a fallu nettoyer la boue dans les maisons avant qu’elle ne sèche. Si jamais la situation doit s’aggraver, elles sont prêtes. «On a des bocaux. Il y a du foie gras et des confitures de fraises pleine terre de Barie.» 

Plus récemment installé à Barie, Patrick Billiet n’a pas connu toutes ces histoires que l’on se racontait hier. Mais il a été impressionné par un chevreuil qu’il a vu nager dans le courant pour regagner la rive. «Ça ne va pas aller loin selon moi. À Tonneins, elle ne monte plus », rassure Jean-Luc Beaucaillou, pêcheur sur la Garonne qui connaît bien son affaire. 

Il y a aussi Jean-Marie, 80 ans, ce mois-ci, et son amie slovaque Vladimira. Le couple grimpe à quatre pattes la digue en s’accrochant aux herbes pour rejoindre la maison qu’ils ont quittée depuis lundi. «Canaille de dieu ! C’est la deuxième fois qu’elle déborde depuis décembre 2019. J’ai 12 poules qui m’attendent et qu’il faut que je nourrisse.» 

Un couple évacué à Bassanne 

Dans le « casier» d’à côté, qui encercle les communes de Floudès et Bassanne, la situation se tend. Philippe et Marie-Pierre de Biasi s’apprêtent à tenir le siège. Leur maison n’est plus accessible que par la digue où l’eau affleure. Ils chargent trois jours de victuailles sur une remorque tirée par un quad qui se faufile sur l’étroite bande de terre émergée. « Si une brèche se crée, on sera isolé.» 

Richard Gauthier, le maire de Bassanne, a enfilé les bottes pour rejoindre une maison entourée d’eau à perte de vue. «Il y a un trou dans la digue qui tient la Bassanne, juste en face de la maison, à 30 mètres. J’ai décidé d’évacuer le couple qui habite ici pour éviter tout risque. La Garonne et la Bassanne vont rester en charge sur les digues pendant quelques jours. Si ça lâche, la maison prendra tout.» 

La nuit sera longue 

Retour à Barie, hier soir, à 17 heures pour faire le point avec l’équipe de la réserve. « Faut refaire un tour avant que la nuit tombe », missionne le maire Bernard Pagot. Des volontaires lèvent la main pour aller inspecter de nuit, à 23heures puis à 2 heures du matin, trois endroits où l’eau transperce la digue. 

«On refait un point demain matin à 8heures. On verra bien où on en sera », livre le maire, capitaine d’un village cernée par les eaux. Si, à Tonneins, la Garonne a atteint un plateau et amorcé une légère décrue, la station Vigicrue de La Réole continuait de grimper hier pour atteindre 9,38mètres à 21 heures (lire par ailleurs). Il faut tenir.

2021 02 04 Barie2

 

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