Sud-Ouest du 23 janvier 2021
Vaccins : quand et combien de commandes ?
ÉPIDÉMIE Alors que plus de 800 000 personnes ont déjà été vaccinées, les livraisons de vaccins devraient s’amplifier la semaine prochaine et plus encore en février. Le point
Les 70 millions de Français vaccinés fin août: tel est désormais l’objectif du gouvernement, comme l’a annoncé Olivier Véran, le ministre de la Santé, jeudi soir sur TF1. À la condition, a-t-il précisé, que tous les vaccins soient « validés » par les autorités sanitaires.
Mais pour l’heure, alors que plus de 800 000 personnes sont déjà vaccinées, quelle est la situation ? Tour d’horizon, des commandes de vaccins au couvre-feu.
1 Les commandes de Pfizer, Moderna, AstraZeneca
Après les ralentissements de ces derniers jours, Pfizer reprendra, dès la semaine prochaine, son rythme de livraisons de 500 000 doses par semaine à la France. Moderna montera aussi en puissance, avec 70 000 doses la semaine prochaine, en attendant 700 000 doses en février.
Enfin, toujours dans un horizon proche, le gouvernement attend l’autorisation de mise en marché du vaccin AstraZeneca. L’Agence européenne du médicament doit rendre son avis fin janvier. Si feu vert il y a, ce vaccin devrait être disponible en France début février, à raison de 1,5 million de doses pour la première quinzaine et encore 1,5million la deuxième quinzaine. Selon les estimations d’Olivier Véran, à la fin du mois prochain, la France atteindra « probablement » la barre des 4 millions de personnes vaccinées et les 9millions fin mars.
2 Une rallonge au premier semestre
Alors que le gouvernement est toujours sous le feu des critiques, en raison du manque de doses dans certains centres de vaccination et des difficultés à prendre rendez-vous, il a validé l’achat d’une « trentaine de millions de doses supplémentaires » à Pfizer. Comme nous l’a indiqué Matignon, la moitié de cette commande sera livrée d’ici à l’été. La France a également passé une nouvelle commande à Moderna. Celle-ci devrait être livrée « plutôt» au deuxième semestre 2021. Matignon précisant qu’en « proportion, ces commandes sont équivalentes à celles passées par l’Allemagne ».
3 L’équité territoriale annoncée
Autre élément à prendre en compte : à partir de lundi, les centres de vaccination recevront, de la part de Pfizer, le nombre de doses correspondant à la population cible à vacciner dans leur territoire : soit les plus de 75 ans et les professionnels de santé à risque. La répartition des vaccins se fera en fonction de ce critère. Pour Matignon, cela doit garantir « l’équité territoriale ». Au 21 janvier, la Nouvelle-Aquitaine avait reçu 178 000 doses de Pfizer; l’Occitanie, 169 000 ; les Pays de la Loire, 78 000 et l’île de France, 213 000.
4 Pfizer et le casse-tête de la sixième dose
Au-delà des commandes, une évolution va être observée de près : à compter de la semaine prochaine, Pfizer considérera que ces flacons contiennent désormais six doses de vaccins et non plus cinq. Ce qui va compliquer la tâche des vaccinateurs. En effet, sécuriser cette sixième dose exigera d’agir avec encore plus de minutie.
Le ministère de la Santé le reconnaît: il faudra « un geste particulier » et « un matériel qui le facilite », en particulier un nouveau type d’aiguilles et de seringues. Celles-ci doivent arriver en fin de semaine et début de semaine prochaine dans les établissements. Le ministère a également préparé «des fiches techniques » pour aider le personnel soignant.
5 Couvre-feu: évaluation fin janvier
Alors qu’en Europe, la situation sanitaire se dégrade, obligeant nos voisins à des reconfinements régionaux ou nationaux, nous connaissons une situation différente. Comme l’explique le ministère de la Santé, nous sommes sur un « plateau haut et légèrement montant », avec en moyenne « 19 500 cas positifs par jour », contre près de 17 000 en fin d’année.
C’est ce « plateau» qui incite le gouvernement à laisser, pour le moment, « sa chance » au couvre-feu généralisé à l’ensemble du territoire depuis une semaine. S’il est encore trop tôt pour en mesurer les effets au plan national, dans les 15 départements – Haute-Marne, Doubs, Alpes-Maritimes, Nièvre… – où il a été mis en place dès le 2 janvier, le taux d’incidence a baissé en moyenne de 10 à 15 %. À ce stade, le ministère de la Santé estime qu’il lui faut encore «une semaine » pour évaluer cette mesure à l’échelle du pays. Toutefois, Olivier Véran et le Premier ministre l’ont déjà dit: si la situation sanitaire se dégradait, l’option du reconfinement se posera (lire ci-contre).
Sud-Ouest du 23 janvier 2021
Un « masque sportif» pour rouvrir les salles ?
SPORTS En partenariat avec l’Afnor et le ministère des Sports, Decathlon travaille sur un masque « barrière » labellisé pour le sport en salle. Explications
Alors que l’actualité reste concentrée sur la circulation du virus et de ses variants, une information venue de Villenave-d’Ascq, près de Lille, agite la communauté sportive. Et pour cause, Decathlon annonce la sortie imminente d’un masque sportif. Et plus précisément d’un masque sportif anti-Covid. Un projet auquel se consacrent depuis plusieurs mois déjà les équipes de conception de la marque. « L’enjeu majeur de ce produit est de permettre la pratique du sport avec un masque barrière, en apportant au sportif une certaine aisance grâce à un masque respirant et avec les mêmes caractéristiques de filtration», souligne Decathlon. Mais l’initiative, née l’été dernier après le premier confinement, vient de plus haut. Et plus précisément du ministère des Sports. «Roxana Maracineanu a lancé (et financé) un travail, en partenariat avec l’Afnor et l’Union sport et cycle, pour adapter un masque à la pratique du sport», explique le Ministère à « SudOuest». Un masque à la fois filtrant et respirant. Efficace pour contrer la projection de gouttelettes.
«Sécuriser la pratique»
Ses caractéristiques sportives ont déjà été validées par les usagers de l’Union sport et cycle, notamment en termes de maintien, de rigidité mais aussi de respirabilité. Quant à l’Afnor, elle devrait donner son feu vert dans les prochains jours. Après quoi, les fabricants pourront se mettre à l’ouvrage et commercialiser le masque sportif. L’un des plus avancés, Decathlon, pourrait donc commercialiser le masque « d’ici un mois ou deux ». Preuve que le dossier avance, mercredi, Roxana Maracineanu a évoqué le sujet lors d’une visioconférence, avec le secteur sportif, organisée par le Medef. L’ancienne nageuse a estimé qu’une telle avancée est un véritable « espoir». « Pour autant, ce n’est pas non plus une baguette magique», précise le ministère qui considère que « c’est un outil qui permettra de sécuriser la pratique sportive en intérieur; et un atout certain pour favoriser la réouverture des salles de sport, en corrélation à une jauge adapté et aux distances de sécurité.»
Ce masque devra-t-il être utilisé pour pratiquer la course à pied, notamment en ville ? « Aujourd’hui, il n’y a pas besoin de masque pour pratiquer un sport en extérieur», répond le ministère. « Et le but n’est pas d’imposer une nouvelle mesure mais de permettre, quand le moment sera venu, de pratiquer du sport en salle.»