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GIRONDE VIGILANTE
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2 décembre 2020

Covid-19

Sud-Ouest du 1er décembre 2020 

Le vaccin arrive, les questions affluent 

COVID-19 La Haute autorité de santé a présenté ses recommandations sur les publics à vacciner en priorité. Pas de délais précis et un flot de questions en suspens sur le produit, son efficacité, etc.

2020 12 01 vaccinationLes personnes âgées résidant en Ehpad et les soignants les plus exposés seront prioritaires pour la vaccination. PHOTO AFP 

Conformément à ce qu’elle avait annoncé, la Haute Autorité de santé (HAS) a délivré, hier matin, ses recommandations sur la stratégie de priorisation des populations à vacciner contre le Covid-19. Un plan d’organisation en cinq temps, rythmé par l’évolution des données épidémiologiques, les mises sur le marché des vaccins et leur disponibilité, avec à chaque phase des populations ciblées et des données sur le suivi des premiers vaccinés. En préambule de ses préconisations, la HAS a rappelé les deux objectifs qui sous-tendent la stratégie proposée à savoir: «réduire les hospitalisations et les décès et maintenir les activités essentielles du pays, particulièrement celles du système de santé pendant l’épidémie.» 

1 Les personnes âgées et les soignants d’abord

Au regard de ces deux objectifs, la Haute Autorité de santé a gardé dans son viseur deux publics prioritaires, ceux qui risquent de déclarer une forme grave du Covid et ceux qui ont un risque élevé d’exposition au virus. Dans cette logique, les personnes âgées sont la cible prioritaire, étant entendu que les premières doses de vaccin disponibles, a priori début janvier 2021, seront en nombre limité. C’est pourquoi, la HAS vise, en phase 1, les 750 000 personnes âgées résidant en Ehpad, ainsi que les personnels de ces établissements âgés de plus de 65ans et/ou avec comorbidités (100000 personnes environ). Pas de grosse surprise, les seniors des Ehpad, premières victimes de l’épidémie, représentent un tiers des décès. L’autorité publique indépendante table ensuite sur une arrivée de vaccins plus massive et, dans sa phase 2, place toujours en priorité les plus de 65 ans (93% des décès du Covid) et les professionnels des secteurs de santé et du médico-social de plus de 50 ans. Soit pas moins de 15millions de personnes. 

En phase 3 et phase 4, on continue de balayer les personnes les plus vulnérables, les plus de 50 ans, les précaires vivant en collectif, ainsi que les professionnels qui les prennent en charge. Pour finir, en phase 5, par les 18-50 ans. Pas d’informations sur les mineurs. La HAS table-t-elle sur le fait que les enfants seraient moins vulnérables au Covid ? Ou bien estime-t-elle que la perspective déjà longue des cinqphases précédentes, ne mérite pas dans l’immédiat d’évoquer une sixième phase, trop lointaine, où la vaccination s’étendrait à l’ensemble de la population. 

2 Un calendrier certes accéléré mais largement imprécis 

Si la Haute autorité décline cinqtemps pour sa stratégie de vaccination, elle se garde bien de poser des dates. Et pour cause. Si déjà 11projets de vaccins ont été annoncés, dix mois après le début de la pandémie – quand généralement, il faut entre cinq et dix ans pour qu’un vaccin soit validé et commercialisé –, si des demandes d’autorisations de mises en marché sont en cours, si un feu vert des autorités européennes pourrait être brandi d’ici la mi-décembre, toutes ces échéances restent de l’ordre du probable. Pas du certain. De plus, une fois, le feu vert pour les premiers vaccins déclenché, à quel rythme pourront s’effectuer la production de doses, l’approvisionnement et les injections ? Choisira-t-on une vaccination collective comme celle contre la grippe H1N1 en 2009, ou individuelle et confiée aux professionnels de santé? Parle-t-on de mois ou d’années? 

Tout au long de la stratégie vaccinale, les laboratoires à l’initiative des vaccins devront soumettre aux autorités sanitaires des analyses mensuelles sur le suivi des vaccinés et les effets induits. Des données qui ne seront probablement pas sans conséquences sur les délais estimés de la feuille de route initiale. 

3 Hésitation vaccinale et immunité collective 

Et une fois le vaccin dans le panier, faut-il l’adopter ? Un sondage Ifop pour le compte du «Journal du Dimanche », a été dévoilé ce 29 novembre : 59 % des Français interrogés ne comptent pas se faire vacciner. Certains sont des anti-vaccins convaincus, mais beaucoup d’autres manifestent une légitime inquiétude quant aux inconnues qui entourent ce virus et la rapidité avec laquelle le processus de recherche et de test vaccinal a été enclenché (lire par ailleurs). 

Et quelle performance pour ces vaccins? Si les différents laboratoires en lice pour être les premiers à sortir le produit affichent des taux d’efficacité sur la phase 3 (phase de test) de 70 à 95 %, aucune publication scientifique n’est venue abonder leurs communiqués de presse respectifs. De plus, les bénéfices avancés porteraient plutôt sur la sévérité de la maladie, sans certitude quant aux effets sur la transmission du virus, ni sur l’efficacité du produit à long terme. 

Enfin, rappelons qu’il faut une proportion suffisante de la population vaccinée (de 60 à 70 %) pour que l’on puisse envisager une immunité collective. Au regard du taux d’hésitation vaccinale exprimé, le chemin risque décidément d’être long.

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