Covid-19

22 septembre 2020

Sud-Ouest du 22 septembre 2020

Covid: en finir avec les files d’attente

DÉPISTAGE Un barnum impressionnant a été dressé place des Quinconces à Bordeaux, et l’Arena de Floirac ouvre ses portes pour accueillir un drive. Désormais, la priorité est la règle

L’ouverture, en milieu de semaine, du centre de dépistage place des Quinconces et du drive à l’Arena va permettre d’éviter de longues files d’attente, comme c’était le cas à Bordeaux. PHOTOS FABIEN COTTEREAU ET THIERRY DAVID

La première stratégie de dépistage très offensive a été victime de son succès. Pour subir un test PCR et connaître leur statut Covid, des centaines de personnes ont attendu des heures, sur les quais, poireauté des demi-journées place Saint-Projet à Bordeaux. Dépistage massif. «La rentrée scolaire, associée au retour des vacances, a provoqué des embouteillages, admet Olivier Serre, directeur territorial de l’Agence régionale de santé à Bordeaux. Entre-temps, l’épidémie a repris de façon très active et il devenait urgent de changer de stratégie.»

Durant plus d’une semaine, les sites de dépistage gratuit à Bordeaux ont été fermés, laissant sur le carreau des malades et leur entourage proche, incapables de trouver un laboratoire ou d’obtenir un rendez-vous rapide au CHU, lui aussi saturé: «Le laboratoire privé Eurofins, qui assurait l’analyse des tests PCR sur nos sites bordelais, a été en difficulté. Il ne pouvait plus répondre à la demande. Il faut dire que tout le monde a voulu se faire tester en même temps, pour des bonnes et parfois des mauvaises raisons.»

Lundi dernier, la préfète de Gironde, Fabienne Buccio, annonçait lors d’une conférence de presse, et suite à une injonction du Premier ministre, qu’un barnum de dépistage gratuit ouvrirait à Bordeaux, pour compléter l’offre existante qui n’était plus satisfaisante. Il a fallu quelques réunions de crise durant plusieurs jours, jusqu’à hier, lundi, afin de se mettre d’accord, sur les lieux opportuns et leur mode de fonctionnement. En avant-première, Olivier Serre a bien voulu nous en présenter les fondements.

«Nous avons opté pour l’ouverture de deux sites, qui devraient ouvrir à compter de ce mercredi, décrit-il. Le premier est situé sur la place des Quinconces, sous une grande tente, et le second, rive droite, à l’Arkea Arena, il sera sous forme de drive.»

Quatre équipes seront présentes sur chaque lieu, et ce, pour en finir avec les files d’attente interminables. 200 personnes étaient testées chaque jour sur les quais et place Saint-Projet. Désormais, 1 200 personnes subiront ce même test, à deux conditions près : « Être malade, avoir les symptômes Covid et, donc, venir avec une prescription médicale ou être cas contact d’une personne malade et posséder une notification de la CPAM vous désignant comme tel». Les professionnels de santé seront également prioritaires pour le test.

Exit donc, les curieux, les hypocondriaques, les récidivistes, ceux qui veulent se réassurer, ceux qui souhaitent connaître leur statut avant d’aller à une fête ou de croiser leurs grands-parents… Le cercle se resserre autour de l’urgence. « Bien entendu, dans un second temps, ceux-là aussi pourront être testés, assure Olivier Serre. Mais la priorisation devient un impératif, et posséder un document attestant de l’urgence du test, évitera aux soignants sur le terrain de subir des agressions, comme ça a été parfois le cas.»

Les trois CHU en renfort

Sur place, des infirmiers libéraux, kinés et étudiants en médecine assureront les prélèvements, une cinquantaine d’entre eux ont été recrutés. Les huit équipes, sur le barnum rive gauche et au centre de dépistage de l’Arena de Floirac seront coordonnées par la Protection civile. Les Villes de Bordeaux et Floirac participent à l’effort, en apportant leur soutien logistique notamment. Et les analyses biologiques seront assurées par les trois CHU de la région : Bordeaux, Poitiers et Limoges. «Nous voulons rattraper le retard cumulé et répondre le plus rapidement possible à la sollicitation du public, observe Olivier Serre. La réponse sera: un rendez-vous dans la journée, un résultat sous 24 heures. Les laboratoires privés vont pouvoir de leur côté continuer à travailler pour le reste de la population, à réaliser des tests, sans subir toute la pression imposée par une trop forte demande. Les deux sites gratuits sur les quais et place Saint-Projet n’ont pas vocation à être maintenus.»

Sud-Ouest du 22 septembre 2020

« La situation est maîtrisée, surveillée au quotidien »