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18 septembre 2020

Covid-19

Sud-Ouest du 18 septembre 2020

2020 09 18 SO Le seuil d'alerte dépassé dans 53 départements

2020 09 18 SO Le seuil d'alerte dépassé dans 53 départements2

2020 09 18 SO Le seuil d'alerte dépassé dans 53 départements3

2020 09 18 SO Sur les tests on ne sort pas du flou

2020 09 18 SO Covid en Gironde six décès supplémentaires en une semaine

2020 09 18 covid en gironde

Sud-Ouest du 18 septembre 2020

2020 09 18 a bordeaux

2020 09 18 a bordeaux2Le service affiche complet depuis quelques jours à l’hôpital Saint-André du CHU de Bordeaux. En moyenne, un ou deux patients arrivent tous les jours. Les équipes sont très mobilisées et, désormais, la méthode d’oxygénothérapie à haut débit fait ses preuves. Depuis le début de l’épidémie, 60 patients Covid ont été soignés en réa. PHOTOS CLAUDE PETIT 

A Bordeaux, «c’est notre première vague» 

COVID-19 Le service réanimation de l’hôpital bordelais Saint-André est plein, ce qui signifie que le flux est tendu. Une situation inédite pour les équipes du CHU. Reportage

2020 09 18 a bordeaux3Les gestes d’hygiène sont sécurisés, les protocoles sont quasi-mécaniques, ce qui permet aux soignants un supplément d’humanité. PHOTO CLAUDE PETIT 

L’homme est arrivé lundi soir aux urgences de l’hôpital SaintAndré de Bordeaux. En détresse, il n’arrivait plus à respirer. Test PCR négatif. La petite soixantaine, pas de signes avant-coureurs, sinon un rhume depuis quelques jours, un premier test passé huit jours avant, certes positif, petite fièvre, et enfin un second test négatif. Suivi par son médecin, il n’inspirait pas d’inquiétude mais, lui, s’essoufflait. Puis, de plus en plus. Bref, en quelques heures, son état s’est aggravé. Embolie pulmonaire. 

Mardi matin, dans sa chambre isolée, en réa, ses yeux sont ouverts, il parle, comme soulagé : «Ça va mieux, j’ai dormi enfin… » Pas de protocole invasif pour ce patient « Covid très avancé », les canules de silicone dans son nez envoient de l’air humide, tiède, riche en oxygène. Il respire grâce à l’oxygénothérapie à haut débit. Le docteur Fabrice Camou, infectiologue en réanimation dans le service qui l’a pris en charge la veille, observe son patient, serein. «C’est ça qui a changé. Nous savons mieux prendre en charge les patients. En avril dernier, cet homme aurait été intubé, sédaté, placé sous assistance respiratoire, avec tous les risques que ça comporte. » Corticoïdes, anticoagulants, antiviral. Tel est le triptyque thérapeutique désormais qui accompagne l’oxygénation. 

Un ou deux patients par jour 

«De fait, les patients sortent plus tôt, assure Olivier Guisset, infectiologue, responsable du service. Nous avons soigné 60 patients Covid en réa, depuis le début de l’épidémie, nous ne déplorons que deux décès. » Après un début d’été calme, les patients ont retrouvé le chemin de la réa. Tous les jours, un ou deux débarquent ici. Le service affiche complet ce qui signifie que le flux est tendu. Catherine Pelladeau, cadre du service, calcule, anticipe en lien avec l’équipe médicale, chaque lit qui se libère est aussitôt attribué. 

Les protocoles d’hygiène font partie du quotidien des soignants, cette mécanique parfaitement huilée n’est plus une contrainte. Lorsque le taux d’incidence Covid a commencé à grimper en Gironde, et plus particulièrement à Bordeaux, l’équipe n’a jamais douté des conséquences directes. « On a vu réapparaître des patients de 45-50 ans entre le 15 juillet et le 15 août, ceux-là ne restaient pas longtemps. Puis, aujourd’hui, on retrouve des personnes plus âgées et, des situations plus critiques. Le profil épidémiologique se rapproche de la première vague de Paris et de Mulhouse. On n’a pas connu ça ici, même pas au printemps. C’est notre première vague et elle est bordelaise », assure Olivier Guisset. «Des cas autochtones, des gens qui n’ont pas forcément pris de risque, qui ont pour la plupart observé les gestes barrières, mais ont été contaminés, sans savoir comment, reprend le docteur Camou. Au printemps, nous savions repérer l’origine des infections de nos patients. Aujourd’hui, non. Les cas contacts sont partout autour de nous et nous les ignorons. Le virus circule à grande échelle.» 

Le manque de personnel 

Au sein du service, chacun sait ce qu’il a à faire, de l’ASH (agent service hospitalier) qui assure le nettoyage et la désinfection plusieurs fois par jour, en passant par les aides-soignantes au plus près des patients, qu’ils soient éveillés, comme certains, ou placés en coma artificiel. « Personne n’entre dans une chambre sans s’adresser au patient, indique une infirmière. Même s’il est sédaté, on le respecte.» Le respect avant tout, des thérapies plus adaptées, moins invasives, mais une tension permanente. Un soignant au chevet de chaque patient.

Et c’est là que le bât risque de blesser. Le nerf de la guerre, au-delà du matériel qui ne manque pas, de la technique de plus en plus fiable et de l’humanité des soignants, reste l’effectif. La pénurie de personnel, qui inquiète les chefs de services en réa, se fait déjà sentir. « La différence, c’est qu’au printemps la mobilisation était entièrement vouée à l’épidémie, tous les autres services avaient été réduits à leur minimum. Toutes les interventions chirurgicales, si elles n’étaient pas urgentes, avaient été décalées. Nous avons travaillé dans le confort. Les soignants se sont investis, ont beaucoup donné. Aujourd’hui, on est déjà dans l’inconfort », admet Olivier Guisset. « Par ailleurs, ajoute Nahema Issa, infectiologue du service, certains collègues positifs sont en quarantaine, d’autres sont indisponibles parce qu’ils ont des enfants, dont les classes ont fermé… » 

Ils ont les yeux rivés sur les chiffres de la circulation virale au quotidien. Retiennent leur souffle, le flux des patients s’accélère. La cellule de crise du CHU est réactivée, se réunit tous les matins, et permet à chaque service de faire un état des lieux de la veille. « Je ne voudrais pas être à la place du directeur, il va falloir prendre des décisions : l’hôpital n’a pas encore absorbé les retards en chirurgie de la première période épidémique, et si ça s’accélère, faudra-t-il envisager de mettre entre parenthèses certains actes non-urgents, pour répondre à cette vague de fin d’été? » questionne Fabrice Camou.

2020 09 18 SO Décubitus ventral c'est quoi

2020 09 18 SO On vient de se déclarer hôpital en tension

2020 09 18 SO On vient de se déclarer hôpital en tension2

 

Sud-Ouest du 18 septembre 2020 

Des étudiants en médecine en renfort 

TESTS COVID StaffMe, une plateforme de travail étudiant à la demande, a mis en place des partenariats avec des laboratoires afin de les mettre en relation avec des étudiants en médecine habilités à réaliser des tests PCR

2020 09 18 étudiantsLes étudiants en médecine viennent en renfort des laboratoires pour les aider à faire face à l’afflux de personnes qui ont besoin de se faire tester. ILLUSTRATION ARCHIVES LAURENT THEILLET/« SUD OUEST »  

La France réalise un million de tests PCR par semaine, mais les files d’attente s’allongent chaque jour devant les laboratoires et les délais de rendu des résultats pour savoir si la personne est contaminée par la Covid-19 ne cessent de s’étendre. 

Car, le personnel manque cruellement pour faire face aux besoins. Quelque neuf millions de prélèvements ont déjà été réalisés depuis le début de l’épidémie, selon la Direction générale de la santé. 

Trois catégories prioritaires 

À tel point que lundi 11 septembre, le Premier ministre, Jean Castex a établi trois catégories de personnes prioritaires : celles qui ont des symptômes, celles ayant eu un contact rapproché avec un cas positif, ainsi que le personnel soignant. 

Il a aussi annoncé que 2 000 personnes supplémentaires vont être recrutées au sein de l’Assurance-maladie et des Autorités régionales de santé afin d’assurer le traçage des cas contacts. Mais, cela ne suffira pas. 

Pour aider à surmonter ce pic d’activité, StaffMe, une plateforme de jobs étudiants, leader français sur ce segment, a eu l’idée de proposer les services d’étudiants en médecine pour réaliser des tests PCR dans les laboratoires. 

Plateforme de mise en relation 

Depuis quelques jours, les étudiants ayant validé leur Paces (première année de médecine) sont autorisés à effectuer les prélèvements nasopharyngés pour les tests PCR. 

Via sa plateforme digitale, StaffMe met donc en relation les étudiants volontaires avec des laboratoires (des partenariats ont été noués, NDLR) et gère les formalités (contrats de prestations de services, facturation, paiement) pour éviter à chacun de perdre du temps. 

Un soulagement pour les laboratoires. «Avant de nous faire aider par ces étudiants en médecine, nous étions en sous-effectif pour gérer les flux colossaux de personnes à tester. Et quand bien même nous aurions trouvé des étudiants prêts à venir nous aider, nous n’avions pas de temps de gérer toutes les formalités administratives. Nous sommes sous la vague. Grâce à StaffMe, nous avons trouvé la veille pour le lendemain des testeurs Covid qui nous ont permis de prendre en charge toutes les demandes de test. C’est inespéré », confie Nicolas, un directeur de laboratoire, qui tient à préserver son anonymat. 

«Engagement pour la société» 

Les étudiants y trouvent également leur compte. « Ces prestations sont bien rémunérées, plus de 25 euros/heure, et s’adaptent parfaitement à mon emploi du temps chargé en tant qu’étudiante en troisième année de médecine. C’est aussi un moyen pour moi de me mettre au service des Français pour contrer l’épidémie», met en avant Marie, une testeuse. 

Actuellement, une centaine d’étudiants en médecine viennent en renfort chaque semaine dans les laboratoires via cette plateforme, dont pas moins d’un tiers résident dans le Sud-Ouest. 

« Les étudiants étaient déjà venus largement en renfort des services restés ouverts pendant le confinement. Leur engagement pour la société au cœur de cette crise est remarquable », souligne Amaury d’Everlange, co-fondateur de StaffMe.

2020 09 18 SO On est à nouveau prêts à faire face

2020 09 18 SO On est à nouveau prêts à faire face2

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