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13 septembre 2020

Covid-19

Sud-Ouest du 13 septembre 2020

2020 09 13 SO 10000 nouveaux cas en 24 heures

2020 09 13 SO Bordeaux pas toujours au point

2020 09 13 SO 7 résidents d'un ehpad positifs au covid

 

Sud-Ouest du 13 septembre 2020 

La deuxième vague subie de plein fouet 

Après avoir été durement affectée au printemps, l’Espagne voit de nouveau déferler à toute vitesse l’épidémie de Covid-19. Au point de devenir le pays le plus touché d’Europe

2020 09 13 espagne

 

On attendait la deuxième vague à l’automne, c’est au creux de l’été qu’elle a déferlé sur l’Espagne. La pandémie de Covid-19 a repris de la vitesse et les contagions ont remonté en flèche durant le mois d’août, prenant de court les autorités sanitaires. Le retour à l’école et au travail s’annonce maintenant périlleux. Avec plus de 560 000 contagions pour 47millions d’habitants, le pays est largement le plus affecté d’Europe. Aux alentours de 10 000 nouveaux cas sont signalés chaque jour, sans que personne ne s’explique pourquoi l’Espagne est aussi vulnérable face au virus. 

Si, durant l’été, c’était la Catalogne et l’Aragon, au nord, qui préoccupaient, c’est maintenant Madrid qui focalise toutes les attentions. La capitale et sa région concentrent plus d’un tiers des nouvelles contagions et des décès. Mais pour le moment, la situation est loin d’être comparable avec celle de mars: le virus a fait 250 morts en Espagne dans les sept derniers jours, bien loin du pic de 950 décès journaliers atteint en avril et la plupart des cas sont légers voire asymptomatiques. « Mais ne nous voilons pas la face, si nous laissons filer la transmission du virus, nous allons finir par avoir beaucoup de gens hospitalisés, beaucoup d’entrées en soins intensifs et beaucoup de morts», avertit depuis des semaines Fernando Simón, le responsable du Centre de coordination des urgences sanitaires. 

Des tablées réduites

Les vacances, les retrouvailles en familles et le brassage des fêtes de l’été, surtout chez les jeunes, ont accéléré la circulation du virus. Il a fait irruption avec force le long de la côte méditerranéenne, mais pas seulement. Certaines régions rurales jusqu’ici assez épargnées ont dû aussi prendre des mesures après le passage des vacanciers. 

En Castille-et-Léon, au centre du pays, certaines localités ont été soumises à des microconfinements temporaires pour éviter l’expansion des clusters. « Nos moyens sont limités, la population locale est âgée et vulnérable, il suffit d’une bande de copains en vacances qui viennent faire la fête pour mettre en péril toute la contrée et nous devons agir très vite», explique, les yeux cernés, la médecin d’un centre de santé rural aux alentours de Ségovie, au nord de Madrid, qui a enchaîné des journées de douze heures sans souffler durant l’été. 

Après le port du masque obligatoire, la fermeture des boîtes de nuit, puis l’interdiction de fumer dans la rue, les régions ont réduit les rassemblements et les tablées à dix voire à six personnes, dans les bars et restaurants. Au grand dam du secteur. « Selon les autorités sanitaires espagnoles, la majorité des contagions se produirait ailleurs, dans des réunions privées et non contrôlées, alors pourquoi restreindre notre activité ? » proteste José Luis Yzuel, le représentant de la fédération de l’hôtellerie. «Nous servons de bouc émissaire, alors que les transports publics sont pleins tous les matins et que les enfants retournent à l’école.» 

Une population exposée 

La nervosité gagne face à cette remontée vertigineuse des contagions. Usera, au sud de Madrid, est l’un des districts les plus affectés de la capitale. Et en ce mois de septembre, les habitants vaquent à leurs occupations, dûment masqués. « À part deux ou trois imbéciles, nous respectons les consignes et nous gardons les distances, alors je ne comprends pas pourquoi nous sommes pires qu’ailleurs», proteste Dolores Luengo, une retraitée, en tirant son chariot de marché. 

Avec près de 1 000 cas détectés pour 100 000 habitants dans les quatorze derniers jours, Usera compte quatre fois plus de contagions que la moyenne déjà très élevée du pays. Les petits logements, le travail au noir, les trajets en métro et les emplois précaires compliquent la situation de la population: «Ici, certains préfèrent oublier leurs symptômes plutôt que perdre une journée de travail, ils ne sont pas sûrs d’avoir une couverture sociale et de toute façon ils n’ont pas d’endroit pour s’isoler», explique Juan Manuel Ureña, responsable de l’association de quartier Moscardo. « À Usera vivent beaucoup de travailleurs essentiels, de techniciens, d’artisans, de livreurs, de pompiers ou d’employés de supermarchés… des gens qui ne peuvent pas télétravailler et qui prennent le métro bondé tous les matins pour aller travailler et sont très exposés.» 

«Compétition» entre régions 

Mais les épidémiologistes insistent aussi sur l’absence de stratégie concertée au moment de la sortie de confinement, avec un manque de coopération réelle entre les régions, qui gèrent les affaires sanitaires, et une difficulté à faire remonter les informations. Chaque critique, chaque avertissement ont été lus comme des attaques politiques aux pouvoirs régionaux défendant jalousement leurs compétences territoriales. Et la décentralisation sans coordination effective a permis au virus de prendre de l’avance. Pressées de relancer l’activité économique et de ne pas rater le début de la saison touristique, les régions ont brûlé les étapes en juin dernier. «À la fin de l’état d’alerte, les administrations régionales avaient toutes présenté des méthodes de contrôle de l’épidémie et de suivi des cas, mais beaucoup d’entre elles n’ont pas respecté leurs engagements », décrit l’épidémiologiste Ildefonso Hernandez. «Il y a eu une sorte de compétition pour savoir qui déconfinait le plus vite, sans réarmer les réseaux de centres de santé qui étaient à bout de souffle ni se doter des équipes de traçage prévues », décrit-il.

L’exemple le plus flagrant est sans doute celui de Madrid, bastion de l’opposition de droite face au gouvernement du socialiste Pedro Sanchez. En dépit des promesses, l’administration régionale a choisi de ne pas consolider les équipes des médecins de famille et des urgences de quartier, ni de former les 400 dépisteurs promis pour traquer les foyers de contagions. Après avoir assuré durant des semaines que les effectifs étaient suffisants, ce n’est qu’en août que le conseiller régional aux affaires sanitaires s’est finalement résolu à chercher le renfort de 50 dépisteurs. Mais il arrive trop tard, alors que la transmission du virus s’est déjà emballée.

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Ouest France du 11 septembre 2020 

Coronavirus. Des médecins et des chercheurs appellent à « dissoudre » le Conseil scientifique 

Invité de France Info ce vendredi 11 septembre 2020, le médecin urgentiste Patrick Pelloux a appelé à la suppression du Conseil scientifique, chargé d’éclairer le gouvernement dans la lutte contre le coronavirus. La veille, dans une tribune, 35 scientifiques et professionnels de santé demandaient à « refonder ou supprimer », ce comité d’experts.

2020 09 11 patrick pellouxLe médecin urgentiste Patrick Pelloux appelle à « dissoudre » le Conseil Scientifique, ce vendredi 11 septembre./PATRICL KOVARIK/AFP 

Alors que le Ministre de la santé, Olivier Véran, doit annoncer de nouvelles mesures, ce vendredi 11 septembre, face à la flambée de l’épidémie de Covid-19, sur l’avis du Conseil scientifique, des voix s’élèvent contre la légitimité de ce collège d’experts, chargé d’éclairer les décisions du gouvernement dans la lutte contre l’épidémie. 

Sur France Info, ce vendredi matin, le médecin urgentiste Patrick Pelloux a appelé à « dissoudre » ce Conseil scientifique, mis en place mardi 10 mars par Emmanuel Macron, et qui compte actuellement 13 membres. « Il brouille la communication du ministère de la Santé, estime le président de l’Association des médecins urgentistes de France. Ils ne servent plus à grand-chose, ils parasitent l’information. »

Une tribune appelant à « refonder ou supprimer » le Conseil scientifique 

En août, déjà, Patrick Pelloux faisait part de ses doutes sur l’efficacité de ce Conseil : « Il a vécu, il avait peut-être son rôle pendant l’état d’urgence sanitaire, mais je ne suis même pas sûr », lançait le médecin sur RMC, estimant que les membres du Conseil étaient « en train de tourner en rond autour d’une table et de se demander ce qu’ils peuvent pondre ». 

Des propos qui font écho à une tribune, signée par 35 scientifiques, universitaires et professionnels de santé, et publiée jeudi 10 septembre dans le Parisien, appelant notamment à « refonder ou supprimer » le Conseil scientifique. « La science a pour condition sine qua non la transparence, le pluralisme, le débat contradictoire, la connaissance précise des données et l’absence de conflits d’intérêts », rappellent les signataires, selon qui le Conseil scientifique « ne respecte pas l’ensemble de ces critères ». 

« Nul n’est indispensable », répond Jean-François Delfraissy 

Interrogé sur ces remises en questions, le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, répondait ce vendredi 11 septembre sur Europe 1 : « Depuis le début, on a une multidisciplinarité […] et les liens d’intérêts sont annoncés […]. Il me semble qu’on a fait preuve, depuis le début, d’une certaine preuve de transparence. Cet aspect de démocratie sanitaire a été rempli. Mais s’il faut le changer, après tout, nul n’est indispensable », concédait le scientifique, rappelant qu’il souhaitait lui-même « que l’on disparaisse le 12 juillet ».

 

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