LCI du 29 juillet 2020

VIDÉO - Patrick Pelloux : "Si le masque est obligatoire tout le temps, on stoppera la remontée de l’épidémie"

VIDÉO - Patrick Pelloux : "Si le masque est obligatoire tout le temps, on stoppera la remontée de l'épidémie"

INTERVIEW - Pour se protéger contre le coronavirus, Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes, appelle les Français à porter le masque "tout le temps", y compris dans la rue. Il nous explique pourquoi.. Santé : video, VIDÉO - Patrick Pelloux : "Si le masque est obligatoire tout le temps, on stoppera la remontée de l'épidémie".

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Devrez-vous bientôt porter un masque dès que vous sortirez de chez vous ? C’est le souhait émis par Patrick Pelloux, président de l’association des médecins urgentistes, qui a recommandé ces derniers jours aux Français de "porter un masque tout le temps". Actuellement obligatoire dans les lieux clos, Patrick Pelloux insiste sur la nécessité de porter également un masque dans la rue. Des propos qui font écho à ceux du ministre de la Santé Olivier Véran, qui a indiqué ce mercredi qu'il "recommande" le port du masque "dans les rues où la distanciation ne peut être gardée".

 

Pourquoi serait-ce utile que le masque soit porté dans la rue ? Quelles seraient les conséquences sur l’épidémie de Covid-19, qui repart peu à peu dans le pays ? Les Français sont-ils prêts à accepter une telle mesure ? A-t-il confiance dans les autorités pour adopter cette règle ? Patrick Pelloux répond à LCI.

 

LCI : Pourquoi demandez-vous que le masque soit porté même dans la rue ?

 

Patrick Pelloux : Nous savons que le virus se transmet par les postillons, et des études ont montré qu’il pouvait rester dans l’air un petit peu plus longtemps. Par conséquent, c’est une mesure simple, et qui permet à la population de garder systématiquement le masque. S'il est obligatoire tout le temps, on stoppera, à mon sens, beaucoup plus rapidement la remontée de l’épidémie à laquelle nous assistons actuellement.

Le masque est rendu obligatoire dans les lieux clos depuis le 20 juillet en France. Ce n’est donc pas suffisant ?

 

Je comprends la volonté du gouvernement qui impose le masque à la carte, mais ce n’est pas clair pour la gestion en termes de santé publique. Il faut aller plus loin, parce que cela permettra d’appuyer le port du masque dans les rassemblements de foule, notamment chez les jeunes. Nous sommes en période d’été, les gens ont raison de faire des barbecues, et il est très difficile, y compris pour moi, de garder le masque après trois verres de rosé. Mais porter le masque est une habitude à prendre. Il faut le faire.

 

Faut-il également porter le masque dans les rues vides, ou seulement lorsqu’il y a du monde ?

 

Tout le temps. Vous ne pouvez pas dire aux gens de le porter, puis de ne pas le porter... Il faut faire des choses simples en termes de santé publique : nous pouvons endiguer fortement l’épidémie avec le port du masque obligatoire, partout.

Sud-Ouest du 29 juillet 2020 

Coronavirus en France : 15 décès en 24 heures, mise en garde aux jeunes

2020 07 29 15 décèsLe virus continue de circuler sur l'ensemble du territoire avec 646 cas groupés ("clusters") depuis le 9 mai ; 22 nouveaux depuis mardi. © Crédit photo : Maxppp 

"La proportion de tests positifs augmente à 1,4% et on constate une hausse sensiblement plus marquée chez les jeunes adultes", indiquent les autorités sanitaires

L’épidémie de Covid-19 a fait 15 nouveaux morts en 24 heures dans les hôpitaux en France, a annoncé mercredi la Direction générale de la Santé (DGS) qui alerte sur une hausse des tests positifs notamment chez les jeunes adultes.

Le bilan total du nombre de décès depuis le début de l’épidémie s’élève à 30 238, dont 19 723 dans les hôpitaux et 10 515 dans les établissements sociaux et médico-sociaux (Ehpad), précise la DGS dans un communiqué.

"Hausse plus marquée chez les jeunes adultes" 

Véran recommande le port du masque en extérieur

Le nombre de patients atteints d’une forme sévère du Covid-19 hospitalisés en réanimation poursuit sa décrue, avec 380 malades concernés, soit cinq de moins que mardi. L’Ile-de-France, le Grand-Est, les Hauts-de-France et la Guyane continuent de regrouper 69% des personnes hospitalisées en réanimation. 

Mais "la proportion de tests positifs augmente à 1,4% et on constate une hausse sensiblement plus marquée chez les jeunes adultes. S’ils ont peu de risque de développer une forme grave de la maladie, les jeunes peuvent contribuer à diffuser le virus s’ils ne respectent pas les mesures barrière et contaminer leurs proches, parents, grands-parents et les personnes fragiles", avertit la DGS. 

Elle rappelle l’importance d’organiser festivités et rassemblements "en plein air plutôt que dans des lieux clos", de "limiter le nombre de participants, de porter systématiquement le masque quand les personnes ne font pas partie du cercle familial habituel ou en présence de personnes à risque et surtout de garder les distances entre personnes". 

22 nouveaux clusters 

Le ministre de la Santé Olivier Véran a même incité les Français au port du masque en extérieur selon les situations : "Si vous êtes dans une rue où il y a plusieurs personnes qui vont se balader et vous n’êtes pas sûr de pouvoir garder la distance, je le recommande", a-t-il affirmé mercredi lors d’un déplacement dans les Yvelines. 

Le virus continue de circuler sur l’ensemble du territoire avec 646 cas groupés ("clusters") depuis le 9 mai ; 22 nouveaux depuis mardi, mais 399 clôturés, donc 247 foyers encore actifs. Un "cluster" est défini par la survenue d’au moins trois cas confirmés ou probables dans une période de sept jours, qui appartiennent à une même communauté ou ont participé à un même rassemblement. 

Le taux de reproduction du virus (ou "R", basé sur les tests virologiques positifs) au niveau national "est supérieur à 1,3, en augmentation constante depuis le 1er juillet", ce qui signifie que chaque malade contamine en moyenne un peu plus d’une 1,3 autre personne.