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24 mai 2020

Coronavirus

Sud-Ouest du 24 mai 2020

2020 05 24 SO La baisse continue en réanimation

Sud-Ouest du 24 mai 2020 

La chloroquine, un remède pire que le mal ? 

TRAITEMENT Une étude d’envergure alerte sur l’inefficacité et surtout sur les risques du traitement prôné par le professeur Raoult. Le gouvernement se donne 48 heures pour trancher

2020 05 24 HydroxychloroquineRisque de mortalité accru, sérieuses arythmies cardiaques : une vaste étude recommande de ne pas administrer la chloroquine et son dérivé, en dehors des essais cliniques. PHOTO AFP 

Une étude en la matière chassant l’autre, il conviendra d’attendre encore un peu avant de clore le sujet chloroquine et associés. Pour autant, les conclusions de l’enquête publiée, à la veille du week-end, dans la prestigieuse revue scientifique «The Lancet», paraissent sans équivoque. Et d’autant plus instructives qu’il s’agit là de la première étude d’envergure, menée sur tous les continents, parmi 671 hôpitaux, et auprès de 96000 malades du Covid-19, dont 15000 auront bénéficié pour la cause du fameux traitement. Une «preuve statistique robuste» que la chloroquine et son dérivé antipaludéen – l’hydroxychloroquine – «ne bénéficient pas aux patients », assure le docteur Mandeep Mehra, principal auteur des travaux. 

Risque de mortalité accru 

Si les effets supposés positifs des quatre combinaisons à base de chloroquine (seule ou associée à un antibiotique) n’ont donc pas sauté aux yeux des chercheurs, ceux-là ont en revanche mis en évidence des dangers bien plus importants que jusqu’alors redoutés. Double peine, en somme, puisqu’à l’inefficacité s’ajouterait ainsi un risque de mortalité de 34 % à 45 % plus élevé que chez les patients présentant pourtant des facteurs de comorbidité. Sans compter la menace de sérieuses arythmies cardiaques constatées chez 8% des malades soignés avec la combinaison des molécules d’hydroxychloroquine et de l’antibiotique macrolide. 

Devant ces statistiques éloquentes, et alors que plusieurs pays, comme le Brésil, continuent de parier sur le recours massif à la chloroquine, la France a décidé hier de temporiser en urgence sa relative bienveillance à l’égard du médicament starifié par le tonitruant professeur Raoult. « Suite à la publication de ‘‘ The Lancet’’ (...), j’ai saisi le Haut conseil de la santé publique (HCSP) pour qu’il l’analyse et me propose sous 48 heures une révision des règles dérogatoires de prescription », a notamment indiqué le ministre de la Santé dans un tweet. En dehors des essais cliniques, l’usage de l’hydroxychloroquine étant déjà restreint au milieu hospitalier, et seulement pour les cas les plus graves, sur décision collégiale des médecins. 

Rappelons au passage que, la semaine passée, deux précédentes études – l’une chinoise, l’autre française – avaient déjà pointé l’inefficacité de la chloroquine. S’il est à parier que Didier Raoult ne manquera pas de livrer sa propre interprétation de ces derniers résultats, la pierre jetée dans son jardin semble cette fois un peu trop grosse pour être balayée d’un revers de blouse blanche. 

Nouvelle polémique 

Premier rôle de ce feuilleton à rebondissements, pour ne pas dire à rallonge, l’infectiologue marseillais s’est entre-temps illustré par une nouvelle polémique. Dans une vidéo publiée mardi, celui-ci aura notamment mis en cause la prise en charge des malades à Paris, certifiant par ailleurs que la mortalité est cinq fois supérieure dans la capitale qu’à Marseille. Si les chiffres semblent réels ( 759 décès du Covid-19 par million d’habitants d’un côté, 140 de l’autre), leur mise en perspective laisse dubitative une bonne partie de la communauté médicale. « Cette comparaison n’a pas de sens », assène parmi beaucoup d’autres l’épidémiologiste Catherine Hill. «On ne peut pas comparer des régions de France où le virus a beaucoup circulé et d’autres où il a peu circulé.» Selon la chercheuse du centre Gustave-Roussy de Villejuif (Val-de-Marne), la mise en place du confinement a ainsi permis de juguler à temps l’épidémie en région PACA. 

Plus directe encore est la réaction de Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France, s’indignant de voir son confrère refaire le match entre Paris et Marseille. « C’est complètement ridicule et insultant pour le personnel de santé, que ce soit les infirmières, les aides-soignants, les permanenciers du Samu, les ambulanciers, les médecins, les réanimateurs, les infectiologues et tout. On a fait notre boulot, on a sauvé énormément de monde.»

2020 05 24 Hydroxychloroquine2

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2020 05 24 SO L'épicentre latino-américain

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