Coronavirus

Sud-Ouest du 29 avril 2020 

La France déplore désormais 23660 victimes 

BILAN Hier, 367 décès ont été recensés. Le nombre d’admissions en réanimation diminue encore

Le coronavirus a causé 367 nouveaux décès en 24 heures, portant le total à 23 660 morts depuis le 1 er mars. Mais 221 patients en moins sont dénombrés dans les services de réanimation, a annoncé, hier, la direction générale de la Santé (DGS) dans un communiqué. 

Selon elle, 4 387 malades atteints du Covid-19 sont en réanimation, mais seulement 153 nouveaux cas graves y ont été admis au cours des dernières 24 heures, soit un solde négatif de 221 patients, précise-t-elle. C’est le vingtième jour consécutif de décrue. 

Sur cette période, 14 810 décès ont été enregistrés dans les hôpitaux (+313) et 8 850 dans les établissements sociaux et médico-sociaux, dont les Ehpad (+54). 

À l’échelon départemental, parmi les 32 départements les plus touchés par l’épidémie, présentant un excès de mortalité la semaine dernière (20-26 avril), la Seine-Saint-Denis et le Val d’Oise affichaient un « niveau exceptionnel » de mortalité que la DGS ne précise pas. 

Ces différences de situation entre départements seront d’ailleurs intégrées par les autorités pour la mise en œuvre du plan de déconfinement partiel et progressif du territoire tel que l’a annoncé, hier après-midi, Édouard Philippe (lire en pages 2 à 5). 

29 nouveaux cas dans la région 

En Nouvelle-Aquitaine, 29 nouveaux cas ont été confirmés par Santé publique France le 27 avril, ce qui porte le total à 4 582 cas depuis le début de l’épidémie. 716 personnes sont actuellement hospitalisées, soit cinq de moins par rapport à la veille. 

126 personnes sont en réanimation ou en soins intensifs, en baisse de deux par rapport à la veille. 1 315 personnes sont sorties guéries de l’hôpital depuis le début de l’épidémie, soit 13 de plus que la veille. L’épidémie a déjà causé 302 décès parmi les personnes hospitalisées, soit une victime de plus par rapport à la veille. 

109 décès en Ehpad

335 Ehpad ont recensé un cas confirmé ou suspect de Covid-19 depuis le début de l’épidémie. Au 28 avril, 167 d’entre eux restaient touchés par une situation de Covid-19 confirmée ou suspecte parmi les résidents ou le personnel, soit 18,6 % des Ehpad de la région qui en compte 898. 

Parmi ces cas, 109 sont décédés au sein des établissements (+ 4 par rapport à la veille) et 69 sont décédés à l’hôpital. 

Le bilan humain reste enfin très lourd sur le Vieux Continent, avec près de 127 000 morts : 26 977 décès en Italie, 23 822 en Espagne, 21 092 au Royaume-Uni. Avec près d’un tiers des cas et plus de 56000 des 211000 victimes mondiales, les États-Unis sont de loin le pays le plus touché.

Sud-Ouest du 29 avril 2020 

Déconfiner par étapes et départements 

CORONAVIRUS La levée du confinement distinguera les territoires où le virus circule peu des autres. Mais les mesures annoncées hier restent conditionnées à la maîtrise de l’épidémie

..."Dit autrement, si la décrue de l’épidémie se confirme, la plus grande vigilance reste de mise. Édouard Philippe a d’ailleurs été très clair: «Si tous les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai.» Traduction : à ce stade, rien n’est acquis. Et les prochains jours seront déterminants."...

«Vivre avec le virus»"...

..."Pas plus de 100 km"...

..."Les masques"...

..."Rendez-vous le 2 juin"...

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Sud-Ouest du 29 avril 2020 

Transports : ce sera masque et distanciation 

DÉPLACEMENTS Circuler à bord d’un train, d’un métro ou d’un bus ne sera pas chose aisée après le 11 mai. Les spécialistes des transports sont perplexes

"C’est peu dire que le chapitre transports, évoqué hier après-midi par Édouard Philippe, laisse perplexes les professionnels et les spécialistes du secteur. 

Si le port obligatoire du masque à l’intérieur des trains, métros, bus ou cars de ramassage scolaire n’est remis en cause par personne – et il était d’ailleurs réclamé par le président de la SNCF, Jean-Pierre Farandou – d’autres mesures suscitent davantage d’incompréhension ou de doute. 

Le Premier ministre a lui-même jugé « ardues » les décisions à prendre dans le domaine des transports et difficile le respect des gestes barrières. Il n’a pas non plus cherché à masquer « l’appréhension » qu’éprouvaient les Français à l’idée de devoir de nouveau monter dans un train, un bus ou un métro. 

Il s’agit à la fois d’accélérer la montée en puissance des réseaux de transport, décision que salue par exemple Bruno Gazeau, le président de la Fédération nationale des associations d’usagers de transports (FNAUT). La RATP devrait ainsi être à 70% de son trafic habituel le 11 mai. Et la SNCF va progressivement augmenter sa circulation de TGV et de trains régionaux."...

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Sud-Ouest du 29 avril 2020 

Le CHU retrouve son rythme 

DÉCONFINEMENT Dès cette semaine, le Centre hospitalier universitaire de Bordeaux organise la réouverture progressive de ses activités hors-Covid

Cela devenait urgent. La pandémie a exigé que l’hôpital public, mais aussi tout le système de soins, libère les soignants, les lits, le matériel, les respirateurs, les salles d’opération afin qu’ils soient totalement disponibles pour les patients touchés par le Covid-19. Ainsi lui a-t-il fallu « déprogrammer» les consultations, les interventions chirurgicales, les examens d’imagerie, tout ce qui ne relevait pas du coronavirus ou d’une urgence vitale. Hier, Yann Bubien, directeur général du CHU, et Philippe Morlat, président de la Commission médicale d’établissement, ont annoncé la réouverture progressive de toutes les activités du CHU. «Ce qui n’était pas urgent il y a deux mois, l’est aujourd’hui, affirme Yann Bubien. Nous étions face à un risque de perte de chance. Réel.» 

Tellement réel que, notamment, les services de neurologie et de cardiologie, qui ont accusé une baisse d’activité allant jusqu’à - 40%, voient aujourd’hui arriver des patients très altérés, qui sont passés à côté d’un dépistage précoce. Idem en cancérologie. « Depuis le début, le CHU a montré sa capacité à s’adapter à une situation totalement nouvelle. La reprise des activités va dans le même sens. Nous déconfinons les services, avec un peu d’anticipation, mais tout en restant adaptables : en cas d’une nouvelle vague, nous restons en capacité de rouvrir les lits Covid en réanimation», a déclaré Yann Bubien. 

Hôpitaux et cliniques idem 

Hier matin, une réunion en visioconférence a rassemblé, la direction du CHU (Pellegrin, Saint-André, Xavier-Arnozan et Haut-Lévêque) et celles des cliniques privées de toute la métropole, de l’hôpital des armées Robert-Picqué et de l’Institut Bergonié. Ils ont ainsi travaillé ensemble à cette réouverture. Les autres établissements vont avancer dans le même sens, avec une reprise progressive des consultations, des interventions chirurgicales. 

«Notre capacité d’hospitalisation est quasi-revenue à la normale, annonce Philippe Morlat. Ce matin (hier, NDLR), nous avions 113 patients Covid encore hospitalisés, ils ont été 160 au plus fort de l’épidémie, et 38 en réanimation, contre 68 au plus dur moment. Notre région relativement épargnée nous autorise à anticiper l’ouverture. Dès cette semaine, les consultations reprennent par ordre d’urgence. Et les actes chirurgicaux sont restaurés, en oncologie, urologie, digestif, gynéco, ORL...» 

Compte tenu de la circulation du virus, toujours d’actualité, des mesures de sécurité ont été prises afin de protéger les patients, les soignants et les visiteurs. Les circuits «Covid free» (sans Covid) permettront une circulation balisée, sécurisée. Mais plus encore : « La distanciation physique sera respectée, les rendez-vous seront fixés en conséquence, afin de libérer les salles d’attente, des horaires seront espacés, commente Philippe Morlat. Par ailleurs, du gel hydroalcoolique sera disponible, à portée de toutes les mains et des masques distribués pour ceux qui en sont dépourvus. Les patients seront contactés par téléphone en amont pour connaître leur état de santé, leurs éventuels symptômes ou ceux des personnes de leur entourage. Les tests se feront à grande échelle. Des tests à la moindre suspicion et très vite, des tests généralisés. L’idée ? Pas de risque. Nous avons travaillé à rendre l’hôpital le plus sécurisant possible.» 

La direction de l’hôpital compte sur une «fenêtre de sécurité de plusieurs semaines après le déconfinement, avec peu de nouveaux cas Covid hospitalisés». Une hypothèse optimiste qui s’appuie sur la décrue progressive et régulière des nouvelles contagions, ces derniers jours.