Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
GIRONDE VIGILANTE
Archives
23 avril 2020

Coronavirus

Sud-Ouest du 23 avril 2020 

Le virus ne provoque pas de surmortalité en Nouvelle-Aquitaine 

STATISTIQUES La Région déplore moins de décès entre le 1er mars et le 6 avril 2019 et la même période cette année. Mais il faudra attendre le bilan définitif

2020 04 23 surmortalité

Il faudra bien sûr attendre la fin de l’épidémie, le moins tard possible, pour enfin faire le bilan définitif du Covid-19 dans notre pays. Reste que les statistiques provisoires, fournies hier par l’Insee, attestent que la Nouvelle-Aquitaine est plutôt épargnée par le virus. L’institut national de la statistique et des études économiques a ainsi comparé les mortalités dans le pays, les régions et les départements entre le 1er mars et le 6 avril 2019 et les mêmes cinq semaines de cette année. 

Huit départements en baisse Au niveau régional, l’Île-de-France enregistre la plus forte croissance du nombre de décès totaux (+72%), suivie par le Grand Est (+55%), Bourgogne-Franche-Comté et Hauts-de-France (+ 20 %). C’est sans surprise le Haut-Rhin qui détient le record de surmortalité avec un taux de +143%, devant la Seine-Saint-Denis (+101%) et les Hauts-de-Seine (+ 99,3 %). Les départements de l’Ile-de-France, ainsi que Paris, sont tous au-dessus de +60%. Mais cette surmortalité diminue fortement entre le 4 et le 10 avril : – 29% par exemple dans le Haut-Rhin ou – 11% en Seine-Saint-Denis. 

La carte de la Région Nouvelle-Aquitaine révèle quant à elle que huit départements sur douze, dont la Gironde, affichent une mortalité en baisse entre le 1er mars et le 6 avril 2020 par rapport à la même période 2019. 6767 décès ont été enregistrés pendant ces cinq semaines, soit 12% de plus qu’en 2018 mais 1% de moins qu’en 2019. Dans le détail, cela donne – 11,2% en Dordogne, – 5,3% dans les Pyrénées-Atlantiques, – 5% en Charente, – 2,4% en Gironde, – 0,7% en Lot-et-Garonne, – 0,5 % en Charente-Maritime. Les Landes ont enregistré un +2% (huit décès supplémentaires), beaucoup moins que dans le nord de la Région, avec + 15,8 % pour les Deux-Sèvres ou + 6,8 % pour la Creuse. Des chiffres dont il faudra affiner les explications mais qui pourraient signifier que l’épidémie saisonnière de grippe a fait davantage de victimes en Nouvelle-Aquitaine (et dans le sud de la Loire) que le Covid-19. 

« L’épidémie de grippe a en effet été longue et meurtrière en 2019 mais il faudra aussi mesurer les conséquences de la diminution de la circulation routière, donc de la mortalité, ainsi qu’une diminution du stress des déplacements domicile-travail qui peut entraîner des accidents vasculaires ou cardiaques », souligne Françoise Jeanson, l’élue régionale en charge de la santé. 

2060 décès par jour 

Au niveau national, le nombre de décès totaux enregistrés à la date du 16 avril 2020 et survenus entre le 1ermars et le 6 avril 2020 est supérieur à celui enregistré sur les mêmes périodes en 2019 ou 2018. 76 246 décès ont été enregistrés en 2020 en France (soit 2 060 décès par jour) contre 63 686 en 2019 et 71 003 en 2018. Entre le 1er mars et le 6 avril, le nombre de décès en France est ainsi supérieur de 20% à celui enregistré à la même époque en 2019 et de 7 % à 2018. Le nombre de décès, en moyenne de 1 830 par jour sur la première quinzaine de mars 2020, augmente nettement à 2 250 au cours de la deuxième quinzaine. Il atteint 2 470 décès en moyenne chaque jour entre le 1er et le 6 avril mais entame ensuite sa désescalade.

2020 04 23 surmortalité 2

2020 04 23 surmortalité 3

2020 04 23 SO Préfecture un comité spécial déconfinement

Sud-Ouest du 23 avril 2020 

Le vaccin pour seule planche de salut ? 

INSTITUT PASTEUR Il n’y aura pas de solution miracle avant le vaccin selon Christophe d’Enfert, son directeur scientifique, qui était auditionné hier par les sénateurs

2020 04 23 Le vaccinAu laboratoire VirPath de Lyon, on travaille depuis des semaines sur un vaccin contre le nouveau coronavirus. PHOTO ARCHIVES JEFF PACOUD/AFP 

Les sommités scientifiques ne sont guère rassurantes, ces jours-ci. La semaine passée, le professeur Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique Covid-19, émettait de gros doutes sur l’immunité conférée aux patients par un passage du SARS-CoV-2 dans l’organisme. Dimanche, il était rejoint par Florence Ader, l’infectiologue qui coordonne la campagne d’essais cliniques Discovery sur de nouvelles thérapies contre le Covid-19. « La maladie n’est peut-être pas immunisante», avait-elle glissé lors du point presse conjoint d’Édouard Philippe et d’Olivier Véran, le ministre de la Santé. 

Hier, le professeur Christophe d’Enfert en a rajouté une couche. Directeur scientifique de l’Institut Pasteur, il était auditionné par visioconférence par la commission «Culture, éducation et communication» du Sénat, qui s’interroge sur les modalités du retour à l’école à partir du 11 mai. Il se demande, lui aussi, si une guérison tient lieu de garantie contre le retour de la maladie. Le sésame reposerait sur les anticorps (les protéines complexes fabriquées par le système immunitaire) qui sont censées servir de sentinelles à l’organisme. Or il subsiste des incertitudes sur «le lien entre la production d’anticorps neutralisants et la protection contre la réinfection », précise-t-il. Par ailleurs, l’efficacité dans la durée de ces anticorps neutralisants reste sujette à caution. 

Si ces craintes s’avèrent fondées, il n’y aurait pas d’immunité individuelle fiable. Et donc pas de construction possible d’une immunité collective qui finirait par endiguer l’épidémie puis par l’éteindre naturellement, faute de cibles à atteindre.

En tous les cas, cette lacune de la science doit être prise en compte dans la stratégie de déconfinement. « Octroyer un “ passeport d’immunité”» après une sérologie positive (NDLR : une recherche d’anticorps par prise de sang) serait risqué. On amènerait les gens à se penser protégés alors qu’ils ne le sont peut-être pas», estime Christophe d’Enfert. 

Le pari de l’immunité collective est d’autant plus fantaisiste que, selon une équipe de l’Institut Pasteur qui a publié une étude en début de semaine, une proportion très faible de la population française a croisé la route du SARS-CoV-2. Elle est évaluée à 5,7 % – avec de fortes disparités régionales – à la date du 11 mai prochain, point de départ du déconfinement. Le chiffre est très éloigné « du niveau nécessaire pour constituer une immunité collective, de 60 à 70 % de la population», rappelle-t-il. 

«Ne pas rêver à l’immunité» 

Même en cas de fort rebond épidémique, on ne saurait atteindre un tel pourcentage au fil des mois. Dans l’immédiat, il convient «d’accepter le confinement et de ne pas rêver à l’immunité collective», soutient le spécialiste. 

Pour la suite, nulle solution miracle ne se dessine à l’horizon. Christophe d’Enfert prône le port du masque généralisé, voire systématique, dans les transports et l’environnement de travail. Et le strict respect des fameux gestes barrières (tousser dans son coude, se laver les mains, etc.) et des distances entre les individus. Autant que possible, le maintien du télétravail s’impose. «À titre d’exemple, faire revenir 2500 personnes sur un campus aussi dense que celui de l’Institut Pasteur ne sera pas possible», juget-il. 

Le chemin qui s’ouvre à nous est si escarpé que Christophe d’Enfert n’exclut pas une deuxième vague épidémique aussi grave que la première, peut-être l’automne et l’hiver prochains. Mais il a aussi souligné qu’aucune preuve scientifique d’atténuation de la maladie avec la belle saison n’était actuellement avancée. Le coronavirus MERS-CoV, qui provoque des pneumonies aiguës, circule au Moyen-Orient sous des climats chauds. 

Christophe d’Enfert a même évoqué fugacement un retour éventuel du confinement, une hypothèse à dresser les cheveux (de plus en plus longs) sur la tête des Français. Selon lui, la planche de salut ne pourra être que vaccinale. 

La course internationale 

L’Institut Pasteur est engagé dans cette course internationale. Plus de quarante projets sont lancés de par le monde. Pasteur planche sur trois voies de recherche distinctes. L’une d’entre elles est à un stade plus mature. Elle parie sur la modification du virus atténué qui sert de base au vaccin contre la rougeole. L’accélération des procédures permet d’entrevoir des études cliniques sur l’homme dès cette année. Si les astres s’alignent, un tel vaccin pourrait être au point en 2021. Sans indication à ce stade sur l’étendue de la protection qu’il autoriserait.

2020 04 23 Le vaccin 2

Sud-Ouest du 23 avril 2020 

L’Académie de médecine appelle au port du masque obligatoire dès maintenant

2020 04 23 port du masqueL'Académie rappelle qu'il "est possible, dans chaque famille, de confectionner des masques en tissu artisanaux, alternatifs, écrans ou barrières, lavables et réutilisables à partir de matériaux courants non onéreux". © Crédit photo : Illustration AFP 

"Attendre le 11 mai pour faire porter le masque aux Français, c’est accorder trois semaines de répit" au virus, affirme l’Académie 

Le port d’un masque anti-projections, dès maintenant, doit être "obligatoire dans l’espace public" pour lutter contre le Covid-19, préconise mercredi l’Académie nationale de médecine. 

"Une simple recommandation ne peut suffire, chacun devant se considérer comme potentiellement porteur du virus et contagieux, même quand il se sent en bonne santé, insiste l’Académie dans un communiqué. Veiller à ne pas contaminer les autres n’est pas facultatif, c’est une attitude 'citoyenne’ qui doit être rendue obligatoire dans l’espace public". 

"Malgré l’évidente nécessité d’une telle mesure", l’Académie déplore "des objections de principe" qui "retardent sa mise en œuvre et favorisent la persistance d’une transmission du virus dans la communauté". 

Ne pas accorder "de répit au virus" 

"Restreindre le port du masque dans les seuls transports en commun, c’est négliger tous les espaces publics où le risque demeure. Subordonner cette obligation à la fourniture gratuite de masques par l’État, c’est conforter la population dans une situation d’assistance et de déresponsabilisation", énumère l’Académie. 

Enfin, "attendre la date du 11 mai (date annoncée d’un possible déconfinement progressif) pour faire porter le masque aux Français, c’est accorder trois semaines de répit" au virus et "accepter plusieurs milliers de nouvelles infections, donc plusieurs centaines d’hospitalisations et plusieurs dizaines de morts supplémentaires". 

L’Académie rappelle qu’il "est possible, dans chaque famille, de confectionner des masques en tissu artisanaux, alternatifs, écrans ou barrières, lavables et réutilisables à partir de matériaux courants non onéreux".

2020 04 23 SO Qui fabrique les masques2020 04 23 SO OMS le virus va nous accompagner encore longtemps

2020 04 23 SO Nicotine contre le virus

2020 04 23 SO Nicotine contre le virus2

2020 04 23 SO Allemagne 1er essai clinique d'un vaccin

2020 04 23 SO Allemagne 1er essai clinique d'un vaccin2

2020 04 23 SO Suisse distribution de masques

2020 04 23 SO Suisse distribution de masques2

2020 04 23 SO Etats-Unis bithérapie

2020 04 23 SO Etats-Unis bithérapie2

2020 04 23 SO Etats-Unis La forteresse assiégée

2020 04 23 SO Etats-Unis La forteresse assiégée2

 

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
GIRONDE VIGILANTE
Publicité