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17 avril 2020

Coronavirus

Sud-Ouest du 17 avril 2020 

« Doucement vers la décroissance » 

BILAN 17 920 personnes sont mortes du Covid-19 en France. Mais la situation continue à s’améliorer

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Plus de 30 000 morts aux ÉtatsUnis, pays désormais le plus atteint dans le monde, près de 22 000 en Italie, plus de 19000 en Espagne et désormais 17920 en France où 80% des décès concernent des patients de plus de 70 ans. Au 16 avril au soir, le bilan macabre du Covid-19 s’alourdit encore un peu plus, sans que les tendances observées depuis plusieurs jours ne s’inversent. La situation continue à s’aggraver aux États-Unis, et l’Europe reste au cœur de l’épidémie, même si des signaux encourageants perceptibles depuis la fin de la semaine dernière se confirment. 

«Épidémie dynamique» 

En France, pour la deuxième journée consécutive, le nombre de patients hospitalisés régresse (3 305 au lieu de 31 779), pour la huitième journée consécutive le nombre de personnes en réanimation recule encore (6 248, soit 800 de moins que le 8 avril). La situation commence ainsi à se détendre quelque peu en Île-de-France, où en moins d’une semaine le nombre de malades en réanimation a diminué de 10 %. « On a eu un pic. Désormais, nous sommes face à un plateau. On va doucement vers la décroissance », relève Jérôme Salomon. 

Hier soir, lors de sa traditionnelle conférence de presse, le directeur général de la Santé a indiqué que l’hypothèse d’un déconfinement géographique n’était pas abandonnée. Toutes les régions n’ont pas été touchées de la même façon, à l’image des 12 départements de Nouvelle-Aquitaine, où selon les premiers chiffres communiqués par l’Insee on n’observe pas, ou très peu, de surmortalité par rapport à la même période de l’année passée. 

Relâchement interdit 

Comme à l’échelon national, le solde entre les entrées et les sorties d’hôpital ou de réanimation continue à être négatif en Nouvelle Aquitaine. Hier, sur les 751 décès comptabilisés à l’échelon national, 10 seulement étaient survenus dans la région. Même si des malades meurent chaque jour, même si de nouveaux cas sont détectés, la pression virale reste bien moindre qu’ailleurs. Ce qui pourrait inciter à un certain relâchement perceptible depuis quelques jours dans les rues de Bordeaux. L’heure n’est pas à la détente sous peine de s’exposer à une seconde vague. 

Auditionné hier par le Sénat, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a révélé que les forces de l’ordre avaient déjà dressé plus de 760 000 procès-verbaux. « Cela ne fait aucun doute l’épidémie recommencera a courir. Et nous devrons être prêts, contrairement à ce qui s’est passé la première fois» (1), prévient le professeur Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique qui assiste le gouvernement. 

Optimiste, l’universitaire espère la mise au point d’un vaccin d’ici à la fin de l’année, le virus étant à ses yeux assez stable. Mais à l’inverse du médiatique professeur Didier Raoult, qui croit aux vertus barrières de la montée des températures, il s’inquiète de voir aujourd’hui «le virus se propager dans les régions chaudes ». De quoi craindre un rebond à l’automne si la discipline et la distanciation sociale s’émoussent. 

À cet effet, la décision du groupe Accor d’autoriser ses franchisés à ouvrir leurs hôtels à des malades contaminés, mais qui n’ont pas de symptômes, va certainement dans le bon sens. Cette mise à disposition annoncée à prix coûtant évitera la formation de clusters familiaux, soit autant de petits porte-avions « Charles-de-Gaulle » à la maison, susceptibles d’être des vecteurs à bas bruit de l’épidémie. 

  1. Entretien accordé au quotidien italien «La Republica»

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Sud-Ouest du 17 avril 2020 

Saint-André à l’épreuve 

BORDEAUX Le service de réanimation de l’hôpital soigne des patients Covid depuis plus d’un mois. L’équipe a pris la mesure d’une situation sanitaire exceptionnelle

2020 04 17 Saint-André 2Les patients sont soignés dans des chambres à pression négative. Le protocole de protection contre la contagion est très précis. PHOTOS FABIEN COTTEREAU

Un lit de réanimation avec un homme dedans qui se bat pour sauver sa peau. Son sommeil artificiel est léger. Depuis l’extérieur par la porte vitrée, il apparaît seul au milieu d’une forêt d’instruments clignotants, dans son lit blanc comme un radeau, simplement relié à un respirateur par un tube. Un patient «parisien», un autre débarqué en crise la veille, encore un autre arrivé de Paris pour décharger les services de réanimation des hôpitaux saturés. L’hôpital Saint-André, ce petit navire du CHU de Bordeaux, en plein centre-ville où tout le monde a un prénom… 

Ainsi les patrons de cette unité de réa s’appellent Olivier et Fabrice. Ce mercredi matin, à 9 heures, Olivier Guisset et Fabrice Camou partagent un café brûlant avec l’équipe, médecins, internes, infirmiers, cadres. Les chocolatines du jour posées là pour qui en veut font tomber les masques. Une pause sucrée et réconfortante avant de repartir au triple galop. 

La vague n’a pas eu lieu 

Plus d’un mois après le début de l’épidémie, ils mesurent leur chance. «Nous avons été épargnés, la vague annoncée n’a pas eu lieu chez nous, remarque Fabrice Camou, infectiologue et réanimateur. Ce qui nous a permis d’anticiper, de réorganiser les services, de faire les stocks. Pourtant nous étions prêts à en découdre.» 

Pour preuve, Claire Carcaud lève le doigt: «Je suis médecin vasculaire à Saint-André et j’ai accepté de basculer en soins intensifs Covid. Nous avons dû déprogrammer des actes non urgents dans mon service en raison de l’épidémie, ce qui m’a libéré du temps, et comme j’avais de l’expérience en soins intensifs…» 

Les compétences mobilisées 

« En gros, toutes les compétences, toutes spécialités confondues indispensables pour répondre à l’épidémie, ont été mobilisées », ajoute Catherine Pellardeau, cadre. Les dermatologues, cardiologues et autres néphrologues n’ont pas quitté le navire. 

Aujourd’hui, le service de réa Covid à Saint-André compte huit lits en réanimation lourde et six lits en surveillance continue sur un espace absolument « hermétique », isolé des autres patients. Chaque immersion au sein de cette unité exige une série de contraintes d’hygiène, revisitées régulièrement, à mesure que le virus délivre ses messages. 

À l’étage, au cœur de l’unité blanche, on retrouve le docteur Camou au chevet de ses patients Covid. Tous, sont installés dans des chambres à pression positive ou négative permettant de limiter la contagion. Ces chambres high-tech tournent autour d’un îlot central: le poste de commandement. « Tous les jours, on se réunit tous ici, devant ce tableau paperboard sur lequel nous écrivons au fur et à mesure de nos connaissances les nouvelles directives, les consignes, les thérapies adaptées. Un outil essentiel pour nous », assure le docteur Camou. 

Le virus dicte ses règles nouvelles en temps réel, auxquelles les soignants répondent dans le même temps. Rien n’est jamais acquis. Les médecins avancent en marchant… Devant chaque chambre vitrée, se trouve le dossier du patient, où sont consignés heure par heure, sa température, tension, rythme cardiaque, etc. Le malade est séparé du reste du monde par un sas de pression négative qui aspire l’air, le protège, nous protège. 

Respirateur, cardioscope et tensiomètre sont tournés vers le PC, que les soignants observent en permanence, sans entrer dans la chambre à tout va. Ce 15 avril, il reste deux lits libres dans le service, où depuis le début de l’épidémie on ne déplore qu’un décès et où l’activité n’a jamais dépassé 75 % de ses capacités. 

« N’empêche, souffle une infirmière, parce que nous étions capables, nous avons pu accueillir des patients de Mulhouse, de Paris et les voir sortir debout. Et nous avons fait face. Nous avons découvert la solidarité au sein de nos équipes, la prise de conscience de notre utilité auprès du grand public. Les cadeaux, les petits mots, les chocolatines, les gâteaux… moralement, quel soutien!» 

Au cœur de Bordeaux, l’hôpital Saint-André chaque soir tend l’oreille pour entendre les applaudissements venus des balcons.

2020 04 17 SO Ils soignent cherchent espèrent

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