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16 avril 2020

Coronavirus

Sud-Ouest du 16 avril 2020

2020 04 16 SO 18 millions

Sud-Ouest du 16 avril 2020 

De la prudence et des bonnes nouvelles 

BILAN Pour la première fois, le nombre de personnes hospitalisées a diminué et le solde entre admissions et sorties en réanimation est en baisse pour le septième jour de suite

2020 04 16 bilan

890 résidents d’Ehpad de la région ont été touchés. AFP 

« 18 millions de personnes confinées après le 11mai.» 

Le professeur Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique sur le coronavirus, a tenu, hier matin, à rafraîchir l’enthousiasme de ceux qui pensaient que tout redeviendrait comme avant à compter du 11 mai. 

Auditionné par la commission des lois du Sénat, le médecin a, en effet, considéré que, le 11 mai, il y aurait toujours 18 millions de personnes à risque en France qui devront rester confinées. « Des personnes d’un certain âge, dont je suis, au-dessus de 65 ou 70 ans, ayant des affections de longue durée mais aussi des sujets jeunes ayant une pathologie ainsi que des personnes obèses.» 

Au chapitre « On se calme », le professeur Delfraissy a rajouté quelques lignes au gros feutre rouge en assurant que le début de déconfinement, annoncé pour le 11 mai par Emmanuel Macron, ne pourra se faire que si certaines conditions sont réunies : « disponibilité d’un nombre de tests de dépistage du virus suffisants et mise en place d’un système de traçage des contacts des nouveaux cas identifiés.» 

« S’il faut retarder de quelques jours parce qu’on n’est pas prêt, il faudra retarder de quelques jours», a-t-il prévenu en rappelant que, malgré le ralentissement de l’épidémie, «10 000 à 15 000 nouvelles contaminations sont attendues par jour à partir de la mi-mai ou de la fin mai.» 

«Il faudra porter un masque dans les trains.» 

Également auditionné au Sénat, Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, a prôné « le port du masque obligatoire pour les passagers des trains» lorsque le trafic reprendra, progressivement, d’ici à l’été. 

Ce sera, selon lui, le seul moyen de lever, à bord, les règles de distanciation, extrêmement compliquées à mettre en œuvre à bord des rames. « Si on nous impose en Ile-de-France de mettre un mètre ou un mètre et demi entre chaque passager, avec 100% des trains, on ne transporte que 20% de notre clientèle habituelle», a assuré le patron de l’entreprise. Or, les TGV ne sont, par exemple, rentables qu’à partir de 60% de taux d’occupation. 

Jean-Pierre Farandou a, d’ailleurs, interpellé l’État en précisant que la SNCF ne pouvait prendre « sur ses épaules la distribution de masques à toute la population française ». 

Le trafic grandes lignes, actuellement de 6 à 7 %, devrait monter à 15 % dans les semaines suivant le 11 mai. « On espère arriver à 100 % des TGV au début de l’été », a-t-il souligné. Quant aux TER, l’objectif est de passer de moins de 25 % à 50 %, « avant de progresser davantage en fonction de la demande ». 

« Pour la première fois, les hospitalisations sont en baisse.» 

C’est la bonne nouvelle du jour, annoncée hier soir par Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé, au cours de son point presse quotidien. Les hospitalisations ont, en effet, diminué de 513 personnes. Évidemment pas suffisant pour crier victoire mais cette baisse s’ajoute au septième jour consécutif de solde négatif entre les admissions et les sorties de l’hôpital qui se chiffrent à 273 patients. « Une légère baisse des besoins en réanimation se confirme mais il existe toujours de fortes tensions dans certaines régions », a souligné Jérôme Salomon. Le bilan reste cependant très lourd avec, depuis le début de l’épidémie, 17 167 décès dus au Covid-19, dont 10 643 en milieu hospitalier et 6 339 en Ehpad. Au total, 106 206 cas ont été confirmés en France, soit 2 633 de plus en 24 heures. 74 030 malades ont dû être hospitalisées. Plus de 31 000 d’entre eux sont encore alités dans un des établissements où ils ont été admis. 

Hier, 2 767 personnes se sont présentées dans un service d’urgences. 36% d’entre elles ont été ensuite hospitalisées dont 3% en service réanimation. 

En Nouvelle-Aquitaine, ce sont 86 nouveaux cas qui ont été confirmés, mardi soir, par Santé publique France. Ce qui porte le total à 3 505 cas confirmés dans la région depuis le début de l’épidémie. La Gironde reste le département le plus touché avec 1 111 cas et 73 décès. 

Hier matin, 253 Ehpad, soit 7 de plus que la veille, sur les 898 de Nouvelle-Aquitaine (soit 28,2%) ont déclaré un ou plusieurs cas possibles ou confirmés de Covid-19 parmi des résidents ou le personnel. 

Parmi ces signalements, 890 résidents ont été comptabilisés confirmés ou cas possibles (suspects présentant des symptômes Covid-19, soit 25 de plus que veille). 72 sont décédés au sein des établissements (+5 par rapport à la veille) et 40 sont décédés à l’hôpital (+5 par rapport à la veille). 

«Cette épidémie reste donc dynamique parce que nous avons encore des contacts dans notre vie du quotidien», a conclu le directeur général de la Santé.

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Europe 1 du 16 avril 2020 

Coronavirus : "On est loin d'être sortis de l'auberge", alerte le Pr Philippe Gabriel Steg

Pour la première fois, le nombre d'hospitalisations dues au coronavirus est en baisse, avec 513 patients en moins sur les dernières 24 heures. Mais pour le Professeur Philippe Gabriel Steg, ​chef du service de cardiologie à l'hôpital Bichat à Paris et coprésident du Comité de pilotage recherche Covid-19 de l'AP-HP, invité jeudi d'Europe 1, ce n'est pas une raison pour stopper nos efforts, loin de là. 

INTERVIEW 

​La France entame ce vendredi son deuxième mois de confinement pour limiter la propagation du coronavirus. Le 11 mai, le déconfinement devrait commencer, mais avec précaution pour éviter une deuxième vague. Pour la première fois, cependant, le nombre d'hospitalisations est en baisse, avec 513 patients en moins sur les dernières 24 heures. Le Professeur Gabriel Steg, ​chef du service de cardiologie à l'hôpital Bichat à Paris et coprésident du Comité de pilotage recherche Covid-19 de l'AP-HP, appelle néanmoins à la prudence, jeudi sur Europe 1.  

"S'il devait y avoir un rebond on serait mort" 

"C'est le reflet de l’efficacité du confinement pour essayer d'aplatir la courbe des hospitalisations et des entrées en réanimation. C'est une bonne nouvelle, mais en même temps on est à un plateau du nombre de cas, pas dans une descente. Les réanimations sont pleines à un niveau très haut, le double ou triple du chiffre normal. Les personnels de réanimation sont épuisés, cela fait des semaines qu’ils se succèdent, souvent sans repos", assure le professeur. "Donc oui, il y a une diminution du nombre de nouveaux cas qui se présentent à l'hôpital, mais on est loin d'être sortis de l’auberge. S'il devait y avoir un rebond, on serait mort." 

"La situation est loin d’être réglée. Il faut que les patients aujourd'hui en réanimation puissent en sortir. On sait que ce sont des séjours qui durent deux, parfois trois semaines. Le temps que les réanimations se vident, qu'on redescende à un niveau normal, qu'on puisse reprendre une activité pour soigner les nombreux patients qui n'ont pas le coronavirus mais qui sont toujours malades, qui se sont fait presque absents dans cette période, on est loin d'être sortis de l'auberge. C'est encore très difficile à l'hôpital", rappelle-t-il.  

Une "réorganisation drastique" 

"Je ne sais pas si tout le monde se rend compte de ce qu'il s'est passé à l'hôpital ces dernières semaines", souligne le professeur. "L'hôpital a tenu, c'est vrai. Il y a eu des moments extrêmement difficiles, des pénuries, mais on n'a pas eu ce qu'il se passe dans d'autres pays, à New-York avec des dizaines de malades qui meurent dans les couloirs", raconte le Pr Philippe Gabriel Steg. "L'hôpital a réussi à être agile, à se réorganiser, à doubler, tripler, parfois plus, sa capacité de réanimation et quand on double ou triple cette capacité il faut avoir des lit, du personnel, des ventilateurs, des pyjamas, des consommables, des médicaments... " 

Il salue l'organisation de crise qui s'est mise en place et a rapidement permis aux hôpitaux de faire face en remodelant les services. "Des chirurgiens orthopédistes se sont transformés en brancardiers, des chirurgiens en infectiologues. C'est une réorganisation drastique."  

Les soignants et personnels de l'hôpital très exposés  

Le professeur a été touché par le Covid-19. Il évoque le risque de contamination du personnel soignant, dont les chiffres sont encore méconnus "Ils sont aussi exposés à la maladie, avec l'angoisse que cela peut générer. Quand je suis tombée malade je pense que comme tout le monde j'ai réfléchi à 'est-ce que j'aurais la chance d'être dans les 99% des gens qui guérissent ou est-ce que j'aurais la malchance d'être du mauvais côté de la barre. J'ai eu la chance d'avoir une forme mineure." 

"C'est aussi une des raisons pour lesquelles il faut rendre hommage à tous les personnels de l'hôpital, bien sûr les urgentistes, les réanimateurs, les infectiologues qui ont été en première ligne et qui depuis le premier jour travaillent nuit et jour, mais tous les personnels de l'hôpital : les femmes de ménages, les secrétaires, les ouvriers, la blanchisserie, la restauration sont tous exposés."

Sud-Ouest du 15 avril 2020  

Déconfinement : "La définition des personnes âgées sera purement liée à l’épidémie"

2020 04 16 définition personnes âgéesMichèle Delaunay en décembre 2019. © Crédit photo : Laurent Theillet 

"Tranches d’âge, prolongation pour les "personnes âgées" après le 11 mai, isolement, solidarité : entretien avec Michèle Delaunay, ancienne ministre chargée des personnes âgées, confinée à Bordeaux 

"J’ai le temps, vous savez je suis une personne âgée et confinée". Ancienne ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie, ex-députée socialiste de Gironde, cancérologue, Michèle Delaunay transmet un message positif aux seniors. 

Dans son allocution lundi, Emmanuel Macron a évoqué une prolongation de confinement après le 11 mai des "personnes âgées". Comment définir une "personne âgée" ? 

Je ne suis pas globalement très fanatique des barrières d’âge : de dire avant tel âge, après tel âge. Je considère que l’état des âgés dans ce début du 20e siècle est globalement très favorable par rapport aux décennies antérieures. Cependant, là, l’épidémie nous rappelle à l’ordre de manière assez brutale, je le reconnais. La grippe espagnole touchait principalement les personnes entre 20 et 40 ans. Le choléra concerne tout le monde. C’est la première grande épidémie récente qui tue particulièrement les grands âges. Ces barrières d’âge que je n’aime pas, voici qu’elles nous sont imposées par la réalité scientifique. Il faut les accepter.  

Le 12 mars, Macron avait parlé des personnes âgées de plus 70 ans. L’Organisation mondiale de la Santé considère une personne âgée comme ayant plus de 60 ans, alors qu’en France, ce n’est pas l’âge de la retraite. Beaucoup de seniors se posent la question de savoir s’ils sont concernés… 

"Il faut qu’on prenne la mesure que c’est un combat intergénérationnel"

Sur le plan scientifique et médical, la prolongation du confinement pour les plus âgés est quelque chose de raisonnable. Alors, il faut en effet discuter de l’âge. Comme il faut bien édicter un chiffre, peut-être que cet âge sera 70 ans. Je dis : probablement, je n’ai aucune information. Il faut accepter que la barrière d’âge qui sera choisie ne sera pas une règle définitive. C’est uniquement une indication épidémiologique."...

2020_04_16_SO_Déconfinement_la_définition_des_personnes_âgées_sera_purement_liée_à_l'épidémie

2020 04 16 SO Interrogations persistantes sur le retour progressif à l'école

Sud-Ouest du 16 avril 2020 

La course au vaccin est lancée dans le monde entier 

Plus d’une centaine de projets sont actuellement en développement dans le monde. L’Europe met le turbo

2020 04 16 la course

C’est une évidence pour tous les épidémiologistes et virologues : seules des campagnes de vaccination massives parviendront à stopper efficacement l’épidémie de Covid-19. «La mise au point et la distribution d’un vaccin sûr et efficace vont être nécessaires pour interrompre totalement la transmission», a souligné Tedros Adhanom Ghebreyesus, patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). 

Plus d’une centaine de projets sont actuellement en cours dans le monde entier. Hier matin, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé « l’organisation d’une conférence des donateurs en ligne le 4 mai, afin de lever des fonds pour la recherche d’un vaccin et de traitements ». 

L’Agence européenne du médicament (Ema) est déjà en relation avec les responsables d’une douzaine de projets de vaccins, dont deux sont en phase d’essais cliniques. En France, l’Institut Pasteur mène, à lui seul, trois projets de « candidats vaccins ». Et les géants de l’industrie pharmaceutique Sanofi et GSK ont annoncé leur intention d’allier leurs forces. 

Des essais en cours 

La Chine semble avoir une longueur d’avance dans cette course. Après le séquençage intégral du génome du virus, réalisé mi-janvier, les autorités chinoises ont donné le feu vert à une campagne de vaccination humaine dans le cadre d’un programme porté par l’académie militaire et l’institut de biotechnologie de Pékin et le laboratoire CanSino. 

Par ailleurs, une autre entreprise chinoise, Inovio, travaille au développement d’un vaccin baptisé INO-4800, auquel les autorités sanitaires chinoises ont également délivré l’autorisation d’entrer en phase-test. 

De leur côté, les États-Unis soutiennent les recherches du groupe Moderna Therapeutics. Quarante-cinq cobayes humains ont accepté de se faire injecter, fin mars, le vaccin développé par cette compagnie sous le nom de code mRNA-1273. Ce projet cible une protéine spécifique de l’ARN (une copie transitoire d’une portion de l’ADN) du virus, la protéine Spike, un des points d’entrée du virus dans les cellules. 

Trois dosages sont testés sur une durée d’un mois dans les environs de Seattle, sur la côte ouest des États-Unis. Pour conduire ces travaux, Moderna Therapeutics est soutenu par la Coalition for Epidemic Preparedness Innovations (Cepi), cofondée par les époux Gates et qui a déboursé jusqu’à 10 millions de dollars sur certains de ces programmes. Les premiers résultats sont attendus début mai. 

Le virus mute beaucoup 

Une difficulté pour mettre au point un vaccin sûr tient à une caractéristique de la maladie dans ses cas graves : la sur-réaction de la réponse immunitaire avec ses «orages de cytokine». Soit une production trop abondante de substances inflammatoires pouvant tuer. 

« Dans certaines conditions, les anticorps peuvent aggraver la maladie», précise Frédéric Tangy, spécialiste des vaccins à l’Institut Pasteur. « Cela a été observé avec certains vaccins comme celui de Sanofi contre la dengue ou un vaccin contre la rougeole dans les années 1960». Le défi est donc de stimuler la réaction antivirale sans conduire à un emballement dangereux de la machinerie immunitaire.

Difficulté supplémentaire : les coronavirus sont des virus à ARN qui ont la particularité de muter beaucoup. C’est pourquoi l’Institut Pasteur travaille aussi sur un vaccin universel contre tous les types de coronavirus. 

Dès l’automne? 

« Le succès à l’automne est possible si tout va à la perfection», confie au journal « The Times », la spécialiste britannique des vaccins Sarah Gilbert, professeur à l’Université d’Oxford. 

À Pasteur où des premiers tests démarreront en juillet, on estime qu’un vaccin pourrait arriver «à la fin de l’automne ou au début de l’hiver». Prudente, l’Agence européeenne du médicament rappelle qu’«un calendrier pour le développement de vaccins est difficile à prédire. Se basant sur l’expérience passée, cela pourrait prendre au moins un an avant qu’un vaccin ne soit prêt à être approuvé et disponible en quantité suffisante pour permettre un usage étendu». 

2020 04 16 SO 24 heures en France

 

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