Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
GIRONDE VIGILANTE
Archives
12 avril 2020

Incendie de Notre-Dame de Paris

Sud-Ouest du 12 avril 2020 

Il y a un an, il y a une éternité, Notre-Dame brûlait 

PATRIMOINE Stoppé net par le coronavirus, le chantier du siècle n’en était qu’à ses prémices chahutées. Tandis que l’enquête elle aussi piétine, difficile de savoir s’il sera achevé en 2024

2020 04 12 NDDP

2020 04 12 NDDP 2

2020 04 12 NDDP 3

2020 04 12 NDDP 4

Le 15 avril 2019, vers 18 heures, les flammes embrasaient Notre-Dame de Paris, épargnant la façade et ses trésors. Stoppé net depuis un mois en raison du confinement, le chantier colossal ne laisse plus désormais apparaître que sa grue géante, figée au-dessus du joyau gothique orphelin de sa flèche, et des échafaudages sur trois de ses côtés. Vendredi, un « temps de méditation » a été célébré dans le huis clos de l’abside. PHOTOS AFP

C’est vers 18 heures, ce soir-là, que le ciel bleu de Paris s’était soudainement embrasé avant de retomber sur la tête de Notre-Dame de Paris comme du monde entier. Quinze heures durant, le brasier avait retourné le cœur et les âmes des plus athées d’entre tous les téléspectateurs réunis. Il y a un an, il y a une éternité. 

Alors que le 15 avril devait marquer très solennellement le premier anniversaire de ce ravage, l’affaire s’est résumée en ce Vendredi saint à un «temps de méditation» célébré dans le huis clos de l’abside. Au son du violoniste Renaud Capuçon, l’archevêque de la capitale et une poignée d’autres prélats y ont seuls prié dans l’ombre médiatique du coronavirus. 

Grand-messe du 16 avril 2024 

Stoppé net depuis un mois, le chantier de la cathédrale ne laisse plus désormais apparaître que sa grue géante, figée au-dessus le joyau gothique orphelin de sa flèche, sans charpente, et ne tenant plus qu’aux fils de sa voûte fragilisée. La centaine d’ouvriers très spécialisés ont été confinés, alors même que devait débuter fin mars le colossal démontage des 10 000 tubes d’échafaudages enchevêtrés et fondus par la chaleur. Faut-il en effet rappeler que l’incendie s’était déclaré au beau milieu des travaux de rénovation de l’édifice? 

Rien d’ailleurs depuis le sinistre ne lui a été épargné. À peine formulée la promesse de la faire renaître de ses cendres encore fumantes, que déjà la canicule de l’été puis les violentes tempêtes automnales s’abattaient sur son squelette décharné. Dans une interview accordée jeudi au magazine catholique « Le Pèlerin », le général Georgelin croit pourtant au petit miracle. «D’après nos capteurs, sa structure n’a pas bougé davantage cette année que durant les 850 ans de son existence», se rassure celui qui préside – à la demande d’Emmanuel Macron – l’Établissement public de Notre-Dame. Las, de juillet à fin août, il avait déjà fallu tout suspendre, le temps d’installer un dispositif de protection au plomb, dont 300 tonnes sont ici parties en fumée et ruissellements toxiques. 

Avant de reconstruire, déconstruire dans les règles de l’art et des sciences (lire ci-dessous) prendra donc du temps. Davantage que les cinq années annoncées par le président de la République ? Son tonitruant général, lui, dit n’avoir aucune crainte, ironisant juste sur les quelques minutes de retard que pourrait avoir la grand-messe du 16 avril 2024. « Même si ça ne veut pas dire que tout sera terminé», prévient Georgelin, en expliquant que son rôle était d’empêcher toute « procrastination ». On ne saura douter de sa détermination en la matière, alors que l’ancien chef d’État-major des armées a déjà publiquement conseillé à l’architecte en chef des monuments historiques de «fermer sa gueule». 

Les dons, juste une promesse? 

Viendra, malgré tout, le temps de trancher dans le vif débat opposant les amoureux de ce trésor national et religieux. Reconstruire à l’identique, notamment la flèche de Viollet-le-Duc, ou bien concevoir un « geste architectural» contemporain comme l’a d’abord souhaité Emmanuel Macron. Quoi qu’il en coûte ? Alors que certains s’indignaient quasiment d’un trop grand élan de générosité en faveur de Notre-Dame, beaucoup désormais redoutent que l’argent promis avant la pandémie de coronavirus ne parte en fumée. Sur les quelque 902 millions d’euros de dons individuels recensés à travers le monde – États-Unis en tête – 188 auraient déjà été encaissés par l’Établissement public. Pour le reste, l’inquiétude va crescendo à l’heure où nombre de grands mécènes sont au bord du précipice boursier. 

L’interminable enquête 

Tandis que les gravats ont été un à un passés à la loupe des hommes du laboratoire de la préfecture de police, épaulés par les experts de l’Institut national de recherches archéologiques préventives, plus d’une centaine de témoins auront été entendus par les enquêteurs de la Brigade criminelle. Ouvriers du chantier, commerçants ou ecclésiastiques. Pour l’heure sans résultat probant, ni même la certitude d’éclaircir un jour les circonstances du départ du feu. Une aubaine pour l’escouade de théoriciens du complot sévissant par milliers sur les réseaux sociaux. 

Qu’il s’agisse d’explorer la piste d’un mégot de cigarette ou bien celle d’un court-circuit, l’hypothèse accidentelle pourtant reste privilégiée. Le parquet de Paris ayant écarté l’acte terroriste ou de malveillance dès le mois de juin, la Crim’ attend de pouvoir fouiller certains recoins toujours inaccessibles de l’édifice. Autre évidence, la mauvaise – ou tardive – interprétation du premier signal d’alarme automatique, qui a repoussé d’autant l’intervention des pompiers. 

Quant au dispositif de surveillance, lui aussi pointé du doigt au lendemain du drame, il paraît avoir comblé ses failles. Ainsi, dans la soirée du 17 mars dernier, la vidéoprotection n’a-t-elle pas permis l’arrestation de deux voleurs de pierres dont la revente se serait avérée fort précieuse?

2020 04 12 SO 3 questions sur NDDP

2020 04 12 SO Le règne du silence

 

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
GIRONDE VIGILANTE
Publicité