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GIRONDE VIGILANTE
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7 avril 2020

Coronavirus

Sud-Ouest du 7 avril 2020 

833 décès de plus en 24 heures 

C’est le pire bilan quotidien annoncé depuis le début de l’épidémie en France 

L’Italie, pays qui est à ce jour le plus endeuillé du monde par le Covid-19 et qui a pourtant enregistré un nombre de morts en hausse entre dimanche et hier (636 décès), vient de dévoiler sa stratégie pour un déconfinement progressif programmé au 16 mai. Cette stratégie présentée par la protection civile italienne est très contraignante. Les régions les moins touchées sortiront en premier du confinement, un réseau d’hôpitaux dédiés au traitement du Covid-19 restera opérationnel en cas de seconde vague d’épidémie. Les Italiens ne reprendront le travail que si les usines, bureaux, etc., prennent des mesures de distanciation sociale. Les coiffeurs, bars, restaurants ne pourront pas rouvrir tout de suite. Le port du masque sera obligatoire dans tout le pays. Une campagne massive de tests va être lancée et enfin chaque Italien disposera d’un «passeport immunité» installé sur smartphone qui permettra de différencier les immunisés des autres. Il permettra aussi de tracer les parcours des potentiels futurs infectés. En Espagne, autre pays européen durement touché, le reflux semble se confirmer avec 637décès enregistrés hier, contre 950 jeudi dernier 

Le pic de l’épidémie? 

En France, où le mot de déconfinement semble avoir été prononcé trop tôt (lire ci-contre), on se pose désormais la question de savoir si l’on n’a pas atteint le pic de l’épidémie. Trois indicateurs semblent le confirmer, le nombre quotidien de nouvelles entrées en réanimation est en recul depuis dix jours. Samedi, 140 patients ont été admis en réanimation, c’était quatre fois moins que le 26 mars dernier. Hier, ce chiffre était à nouveau en recul avec l’admission en réanimation de 94 patients. Les hôpitaux français totalisent actuellement 7072 personnes dans leurs services de réanimation. A contrario, il faut noter parmi les chiffres annoncés, hier soir, par le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, celui, dramatique des décès qui est en forte hausse. En 24heures, nous sommes passés de 357 à 605 à l’hôpital et 228 dans les Ehpad, pour lesquels le ministre a annoncé une vaste campagne de tests à venir (lire ci-dessus), ce qui porte le total quotidien à 833morts. 

Dans la région 

En outre, dans les régions les plus touchées comme l’Île-de- France, les admissions en réanimation baissent de manière continue, mieux, dans le grand Est, depuis hier il y a désormais, chaque jour, plus de patients qui sortent des services de réanimation qu’il n’en rentre. En Nouvelle-Aquitaine, le dernier bilan fait état de 21 hospitalisations supplémentaires en 24 heures. Désormais, la région compte 783 hospitalisés pour Covid-19. 247 personnes sont actuellement en réanimation, c’est quatre de plus en 24 heures. Et si l’on déplore dans notre région, depuis le début de la crise sanitaire, 138 décès parmi les personnes hospitalisées, dont 18 de plus en 24 heures, il faut noter que 610 personnes sont sorties guéries des hôpitaux.

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Sud-Ouest du 7 avril 2020 

Le CHU de Bordeaux en renfort des hôpitaux de Paris 

Quatre médecins réanimateurs, deux internes et quatre infirmiers ont quitté Bordeaux pour la capitale hier où la situation est toujours très tendue

2020 04 07 CHU renfortsLes docteurs Delphine Georges, Julien Imbault et Pierre Lavedan à leur départ hier de Bordeaux. PH. THIERRY DAVID/« SO »

"C’est une double solidarité qu’exerce désormais le Centre hospitalier universitaire de Bordeaux à l’égard des hôpitaux débordés par l’épidémie de coronavirus. Alors que le CHU a déjà accueilli ces dernières semaines dix-sept malades en provenance du Grand Est, hier, quatre de ses médecins réanimateurs, deux internes et quatre infirmiers expérimentés en réanimation, tous volontaires, ont pris le TGV pour prêter main-forte à trois hôpitaux de la région parisienne. En l’occurrence, Henri Mondor à Créteil, Bichat dans la capitale et Avicennes en Seine-Saint-Denis où a été affectée le docteur Delphine Georges,, chef de clinique en anesthésie-réanimation au CHU de Bordeaux. Hier, au moment du départ, à la gare SaintJean, elle confiait ne pas avoir hésité à répondre à l’appel des hôpitaux de Paris : « Le risque est présent ici, il est présent là-bas, il est présent partout. Et dans la situation inverse, ce serait Paris qui viendrait nous aider.» Pas d’hésitation donc, mais une pointe d’appréhension : « Oui. On ne sait pas trop ce qui nous attend. On s’adaptera.» Comme pour ses neuf collègues du CHU, sa mission durera sept jours. Jusqu’à dimanche prochain, elle sera ainsi au contact de malades atteints par le Covid-19 : «On sait qu’on sera exposés, mais on a été formés »."...

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Sud-Ouest du 7 avril 2020 

Déconfinement, un mot à double tranchant 

POLITIQUE En évoquant le déconfinement, Philippe a-t-il parlé trop tôt ? Depuis, le message est clair : pas de relâchement

2020 04 07 déconfinementÀ Paris, les images de promeneurs profitant des beaux jours ont surpris et inquiété. PHOTO PHILIPPE LAVIEILLE/PQR

«Déconfinement». Le mot a-t-il été prononcé trop tôt ? En particulier par le Premier ministre. Et ce alors qu’aucune date de sortie de crise ne peut être avancée. De fait, Édouard Philippe aborde le sujet ouvertement, au soir du 1er avril, lors de son audition devant la mission d’informations de l’Assemblée nationale. Nous sommes au seizième jour de confinement. Devant les députés, son propos ne souffre toutefois aucune ambiguïté : le retour à la normale ne pourra être que progressif. Il le dit : « pas pour tous et pas partout en même temps ». Au-delà, il est formel : « La crise va durer ». Traduction : le déconfinement n’est pas pour demain. Au même moment, ce soir-là, lors de son point presse quotidien, Jérôme Salomon, le Directeur général de la Santé, annonce 509 décès de plus. La France passe alors la barre des 4 000 morts du COVID-19 à l’hôpital – c’est désormais le double (lire par ailleurs). 

Des critiques à droite 

Pourtant, malgré ces précautions oratoires, ces dernières heures, quelques voix, en particulier à droite, ont estimé qu’Édouard Philippe avait parlé trop vite. Hier, Eric Ciotti, le très droitier député LR des Alpes-Maritimes, se montrait catégorique sur Europe 1 : « On n’est pas prêt pour ce déconfinement». Pour l’être, il faudrait, a-t-il rappelé, avoir surmonté deux difficultés majeures : avoir des tests généralisés et des masques pour tous. Ce qui n’est toujours pas le cas. Dès lors, à ses yeux, parler de déconfinement est « une erreur grave». La veille, Damien Abad, le patron des députés LR à l’Assemblée, était sur la même longueur d’onde: Édouard Philippe a parlé «trop tôt». «Les Français attendent de la clarté, de la cohérence, et pas un discours qui fluctue au gré des pénuries ou des carences de tel ou tel matériel», appuyait-il. 

Des critiques que balaie Benoît Simian, le député LREM du Médoc. Alors qu’il n’a pas toujours été tendre avec Édouard Philippe, en particulier sur les 80km/h, il se montre aujourd’hui solidaire : « On a l’habitude de dire que les grands chefs de guerre se révèlent dans les grandes batailles. Il est en train de gagner peu à peu ses galons.» 

Les contrôles se multiplient 

Il n’empêche. En évoquant le déconfinement, Édouard Philippe a certes dessiné la perspective de l’après, une crainte est apparue : celle du relâchement. Après trois semaines de confinement, difficile de ne pas le redouter. Preuve que le danger a été identifié, avec le début des vacances scolaires et le retour du soleil, tout le week-end, le gouvernement a multiplié les mises en garde. Et renforcé les contrôles, en particulier dans la capitale, pour faire respecter les consignes et empêcher une nouvelle vague de départ vers les résidences secondaires. Ces trois derniers jours, plus de 160 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés et près de 1,4 million de contrôles ont été effectués. Comme l’a précisé hier matin, sur France info, Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur, depuis le début «près 480 000 contraventions dressées, sur 8,2 millions de contrôles ».

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Ne pas crier victoire 

Du politique au médical, le message est identique: alors que dimanche les hôpitaux ont enregistré le nombre le plus faible de décès sur une seule journée depuis le 29 mars – 357 –, pas question de baisser la garde. Hier, sur BFM, Philippe Juvin, le chef des urgences à l’hôpital parisien Georges Pompidou, s’est bien gardé de crier victoire: «Nous étions dans une situation quasi hors de contrôle il y a quelques jours et aujourd’hui on est dans une situation qui ne semble pas être hors de contrôle mais qui est extrêmement tendue ». Même prudence pour Martin Hirsch, le directeur général de l’AP-HP: «Un pic ça monte vite et ça descend vite. Là, ça monte vite et ça descendra […] lentement». Mais, hier soir, le nombre de morts a de nouveau grimpé en flèche avec 605 décès enregistrés dans les hôpitaux : c’est le pire bilan quotidien depuis le début de la crise. Preuve que l’épidémie est loin d’avoir reflué. 

Au-delà du 15 avril ? 

Toutefois, si Édouard Philippe a évoqué le déconfinement, c’est aussi parce que le gouvernement y travaille. Car à l’urgence sanitaire s’ajoute désormais le spectre d’une récession économique sévère. Une urgence de plus qui ne fait qu’accroître la pression sur l’exécutif. Alors que les quelque 2 milliards de masques commandés par la France commencent à arriver, depuis hier, les laboratoires vétérinaires, départementaux, de recherche, de police et de gendarmerie sont désormais autorisés à réaliser, eux aussi, des tests. Leur aide sera d’abord destinée au personnel soignant et aux maisons de retraite. 

Enfin, ce matin débutera un nouvel essai clinique consistant à transfuser du plasma sanguin de personnes guéries du Covid-19 vers des malades en phase aiguë. Mais, à ce stade, le plus probable reste encore la prolongation du confinement au-delà du 15 avril. Hier soir, Olivier Véran, le ministre de la Santé, a été clair: «Le confinement doit se poursuivre, l’heure est à rester chez nous et à poursuivre cet effort.»

 

2020 04 07 10 000 morts aux Etats-Unis

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