Ouest France du 31 mars 2020 

Coronavirus. Ce qu’il faut retenir des annonces d’Emmanuel Macron lors de sa visite à Angers 

À l’issue de sa visite à l’usine de production de masques de protection de l’usine Kolmi-Hopen, près d’Angers, le chef de l’État a tenu une rapide conférence de presse. Indépendance de la France quant à la production de masques, dotation exceptionnelle de 4 milliards d’euros à Santé publique France, mise en place d’un consortium d’industriels pour construire 10 000 respirateurs d’ici à la mi-mai : voilà ce que l’on peut retenir des déclarations d’Emmanuel Macron.

2020 03 31 annonces macronEmmanuel Macron en visite à la PME Kolmi-Hopen, qui fabrique des masques de protection près d’Angers. | LOIC VENANCE / POOL – EPA-MAXPP 

Masque sur le visage, charlotte sur la tête et en blouse de protection, Emmanuel Macron a visité ce mardi 31 mars l’usine de masques de la PME Kolmi-Hopen en périphérie d’Angers (Maine-et-Loire), en pleine polémique sur le manque de ce matériel face au coronavirus. 

Le président, arrivé vers midi sur le site du plus gros des quatre producteurs français de masques, a enfilé des vêtements de protection, masque, blouse, charlotte et surchaussures, pour visiter la salle blanche de production de l’usine.

Il a ensuite enlevé ce matériel de protection pour échanger avec quelques salariés en respectant les règles de distanciation, avant une déclaration prévue à la presse.

Masques : vers « l’indépendance pleine et entière » de la France « d’ici la fin de l’année » 

Emmanuel Macron a d’abord souhaité l’indépendance pleine et entière de la France d’ici la fin de l’année dans la production de masques de protection face au coronavirus. 

Fin avril, nous serons à plus de 10 millions de masques fabriqués en France et nous continuerons cet effort, a déclaré le chef de l’État. Je veux que d’ici la fin de l’année nous ayons obtenu cette indépendance pleine et entière, a-t-il ajouté. 

Un consortium d’industriels pour fabriquer 10 000 respirateurs d’ici mi-mai 

Un consortium composé de quatre grands groupes industriels français s’est créé avec l’objectif de fabriquer d’ici mi-mai 10.000 respirateurs pour équiper les hôpitaux débordés par les cas graves de malades contaminés par le coronavirus, a annoncé mardi Emmanuel Macron. 

Ce consortium mené par Air Liquide, rassemble aussi le spécialiste des équipements électriques Schneider Electric, l’équipementier automobile Valeo et le constructeur PSA, a précisé le président de la République. 

Cette initiative autour d’un sujet critique pour la gestion sanitaire de l’épidémie, selon Macron, va s’ajouter à l’augmentation des commandes déjà passées par l’État. 

Le consortium produira des respirateurs lourds destinés à équiper les lits supplémentaires annoncés par le ministre de la Santé Olivier Véran la semaine dernière. 

La France veut atteindre une capacité d’environ 14 000 lits en réanimation sur le territoire national pour faire face à l’afflux de malades, contre 5 000 lits avant la crise. Il s’agira de 8 500 modèles Osiris et de 1 500 modèles T60, plus complexes, tous deux déjà fabriqués par Air Liquide. Ils seront fabriqués dans l’usine Air Liquide Medical Systems à Antony (Hauts-de-Seine) et sur un site de PSA à Poissy (Yvelines). 

Depuis le début de la crise, Air Liquide a déjà agrandi sa ligne d’assemblage pour augmenter sa production de ventilateurs de réanimation et de ventilateurs non invasifs de santé à domicile. 

Une dotation exceptionnelle de 4 milliards d’euros à Santé publique France 

Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé une dotation spécifique de quatre milliards d’euros à Santé publique France pour financer les commandes en médicaments, respirateurs et masques destinés à lutter contre l’épidémie de Covid-19. 

C’est évidemment une contribution exceptionnelle qui montre la mobilisation aussi de l’État et de ses financements, a ajouté le président de la République, depuis l’usine de masques de la PME Kolmi-Hopen en périphérie d’Angers (Maine-et-Loire). 

« Rebâtir notre souveraineté nationale et européenne » 

Emmanuel Macron a souhaité aussi rebâtir notre souveraineté nationale et européenne, en produisant davantage en France. 

Le jour d’après ne ressemblera pas au jour d’avant. Nous devons rebâtir notre souveraineté nationale et européenne, a déclaré le président. Nous avons commencé avant crise. Nous avons passé des réformes qui permettent à notre pays d’être plus compétitif mais il nous faut retrouver la force morale et la volonté pour produire davantage en France et retrouver cette indépendance. 

Ceux « qui cherchent déjà à faire des procès » sont « irresponsables » 

Enfin, Emmanuel Macron a qualifié d' « irresponsables » ceux qui, par leurs critiques de la gestion de la crise du Covid-19, cherchent déjà à faire des procès. 

Quand on mène une bataille, on doit être unis pour la gagner. Et je pense que toutes celles et ceux qui cherchent déjà à faire des procès, alors que nous n’avons pas gagné la guerre, sont irresponsables

Ouest France du 31 mars 2020 

Coronavirus. Le Covid-19 a fait plus de 40 000 morts dans le monde, près des trois quarts en Europe 

La pandémie continue de faire des ravages dans le monde. Selon le comptage effectué quotidiennement par l’Agence France Presse, le coronavirus a tué 40 057 décès, dont 29 305 en Europe.

 

2020 03 31 40 000 mortsAvec 12 428 morts, l'Italie reste le pays au monde comptant le plus de décès pour le moment /IPA AGENCY/MAXPPP 

La pandémie de nouveau coronavirus a fait plus de 40.000 morts dans le monde, dont près des trois quarts en Europe, depuis son apparition en décembre en Chine, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles mardi à 16 h 20 GMT. 

Au total, 40.057 décès ont été recensés, dont 29.305 en Europe, continent le plus touché. Avec 12.428 morts, l’Italie est le pays au monde comptant le plus de décès, suivi de l’Espagne (8.189) et de la Chine (3.305), foyer initial de la contagion. Depuis le début de la pandémie, 803.645 cas ont été officiellement déclarés dans le monde, dont plus de la moitié en Europe (440.928), 172.071 aux États-Unis et au Canada (3.243 décès à eux deux) et 108.421 en Asie (3.882 décès). 

Le nombre de cas diagnostiqués ne reflète toutefois qu’une fraction du nombre réel de contaminations, un grand nombre de pays ne testant désormais plus que les cas nécessitant une prise en charge hospitalière.