Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
GIRONDE VIGILANTE
Archives
27 mars 2020

Coronavirus

Sud-Ouest du 27 mars 2020 

Julie, 16 ans, morte du Covid-19 en France : "Elle avait juste une toux", témoigne sa mère

2020 03 27 16 ansLes médecins n'ont rien pu faire pour la jeune fille, dont l'état s'est rapidement dégradé. © Crédit photo : Illustration SEBASTIEN BOZON / AFP 

Cette lycéenne parisienne est la plus jeune victime française de la pandémie, pourtant réputée toucher principalement les personnes âgées ou vulnérables. 

"C’est invivable", dit simplement Sabine, la mère de Julie, 16 ans et décédée mercredi des suites du Covid-19. En parlant à toute vitesse, elle évoque "le choc de perdre un enfant", "le sens de la vie", l’obligation de "continuer". "On devait avoir une vie classique", dit-elle finalement, jointe jeudi au téléphone à son domicile en banlieue parisienne. 

"Elle avait juste une toux", répète Sabine. Une petite toux d’apparence bénigne apparue il y a une semaine, qu’elle avait tenté de soigner avec du sirop, des plantes, des inhalations. Samedi, Julie commence à ressentir des essoufflements. "Pas énorme, elle avait du mal à reprendre son souffle", se souvient sa mère. Puis viennent les quintes de toux, qui la poussent lundi à conduire sa fille, sans problème de santé particulier, chez le médecin.

Tests négatifs 

Là, le généraliste constate une déficience respiratoire "acceptable". Il décide d’appeler le Samu, finalement ce sont les pompiers qui arrivent. Combinaisons intégrales, masques, gants, "c’est la 4e dimension", dit la mère. Ils emmènent la jeune fille, équipée d’un masque en papier sous son masque à oxygène, vers l’hôpital le plus proche, à Longjumeau, dans l’Essonne. 

Sabine rentre chez elle. Lorsqu’elle appelle l’hôpital un peu plus tard, on lui parle d’un scanner, d’opacités pulmonaires, "rien de grave". Un test au Covid-19 est en cours. Mais dans la nuit, Julie, en insuffisance respiratoire, est transférée à l’hôpital Necker pour enfants, à Paris. Deux autres tests au Covid-19 sont menés. Julie est admise en réanimation mardi. Elle est installée dans une petite chambre aux murs bleus, avec des oursons. "À 16 ans, c’est encore la pédiatrie, on est jeune", dit Sabine. 

Quand elle vient rendre visite à sa fille dans l’après-midi, celle-ci est anxieuse, parle mais fatigue vite : "J’ai mal à mon cœur", dit-elle. Mais les résultats aux deux derniers tests au covid-19 apportent de bonnes nouvelles : négatifs. "On ouvre la porte de la chambre, les infirmières ne mettent plus de blouse, le médecin lève le pouce pour me dire c’est bon", raconte Sabine. Julie semble avoir évité le pire. Il est tard, Sabine rentre chez elle, promet qu’elle reviendra le lendemain. 

"Venez, vite !" 

Tard dans la soirée, un appel : le résultat du premier test fait à l’hôpital de Longjumeau vient d’arriver, Julie est positive au covid-19 et son état se dégrade, elle doit être intubée. "On n’y croit pas. On se dit qu’ils se sont trompés. Et pourquoi ces résultats arrivent aussi tard ?", se demande encore Sabine. "Depuis le début, on nous dit que le virus ne touche pas les jeunes. On l’a cru, comme tout le monde", dit la sœur aînée de Julie, Manon. Vers 00h30, un autre coup de fil : "Venez, vite !". "Là, j’ai paniqué. Il y a des mots qui vous font comprendre", explique Sabine. 

Selon le directeur général de la Santé, le Pr Jérôme Salomon, qui a annoncé la mort de la jeune fille jeudi soir, Julie a été victime d’une forme sévère du virus "extrêmement rare" chez les jeunes. "Elle était déjà grise", dit Sabine. Quand elle arrive à l’hôpital avec sa fille aînée vers 1 heure du matin mercredi, Julie est morte. Elle lui touche la main, "sa peau était encore tiède", se souvient-elle. 

Sa sœur lui caresse le front. Et puis tout de suite, on leur explique qu’elles ne la reverront plus, le protocole en temps d’épidémie est strict. "Tout ce qu’on vous annonce, en une heure…" dit Sabine. Impossible aussi de récupérer les affaires de la jeune fille, tout doit être brûlé. Elles arrivent quand même à garder une chaîne de baptême, un bracelet. 

"Compliqué à encaisser" 

Le corps de Julie est dans la chambre mortuaire de l’hôpital Necker. Il n’en sortira pas avant l’enterrement prévu dans quelques jours. Par mesure de précaution, il n’y aura pas de cérémonie, seulement dix personnes seront présentes au cimetière. "On a dû choisir parmi nos proches qui sera présent", raconte Manon. "Le jour de son décès, on devait déjà choisir un cercueil pour elle". 

Ce cercueil devra rester fermé et Julie "ne sera ni maquillée, ni habillée, on n’a pas le droit", explique sa sœur. "C’est compliqué à encaisser", dit-elle en même temps que sa mère. Selon le dernier bilan, 1 696 décès dus au covid-19 ont été enregistrés à l’hôpital en France depuis le début de l’épidémie. Depuis jeudi soir, les bandeaux de télévision rappellent en boucle qu’une adolescente de 16 est morte du coronavirus. "C’est horrible parce que moi, je sais que c’est la mienne", dit Sabine. 

Sud-Ouest du 27 mars 2020 

Quelle réalité derrière les chiffres ? 

BILAN DU JOUR Le Covid-19 a fait 365 victimes en France, hier. Un chiffre record qui ne traduit hélas pas encore la réalité

2020 03 27 quelle réalité 2

Jérôme Salomon, le directeur de la Santé. PHOTO AFP 

Hier, l’Italie, qui compte à elle seule 80539 personnes des 250000 cas officiellement testées positives en Europe, a enregistré 662 décès. Un chiffre encore terrible mais en baisse de 3% par rapport au jour précédent et de 8% par rapport à mardi. Une décrue tant attendue de la maladie porteuse d’espoirs en Francele pic de contamination ne devrait être atteint que dans une semaine, aux alentours du 5 avril. 

Dans cette attente, hier soir, le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon s’est livré au rituel du décompte quotidien de l’avancée de l’épidémie en France. Le pays qui compte 29 155 cas confirmés par test, a enregistré 365 décès en 24heures, (contre 231 la veille) dont une jeune fille de 16 ans, en Ile-de-France. À ce jour, 13 904 sont hospitalisées dans 576 établissements. 3 375 personnes sont dans un état grave nécessitant un placement en service de réanimation. « Pour 34 % d’entre eux, ces patients ont moins de 60ans », précise le directeur général de la Santé. En Outre-mer, le bilan fait état de deux décès, 53 personnes hospitalisées, dont 21 en réanimation. 

Les chiffres montrent que l’épidémie accélère au niveau national, mais cette donnée ne doit pas faire oublier qu’en 24 heures, 148 personnes ont quitté l’hôpital guéries. Au total, 4948 personnes sont officiellement sorties guéries de l’hôpital depuis le début de l’épidémie. 

132 nouveaux cas en région 

En Nouvelle-Aquitaine, aussi, l’épidémie poursuit sa progression. 132 nouveaux cas confirmés ont été recensés par Santé Publique France. La région compte désormais 1 007 personnes atteintes, dont 236 sont actuellement hospitalisées. 75 personnes occupent une place en réanimation ou en soins intensifs. Depuis le début de l’épidémie, selon Geodes, l’observatoire cartographique de Santé Publique France, 399 personnes ont été hospitalisées, 163 sont retournées à leur domicile. Le nombre de décès s’accélère lui aussi, il est passé de 25 à 34 en seulement 24heures en milieu hospitalier. 

Bientôt des chiffres plus précis 

Les données communiquées, aussi impressionnantes soient-elles, ne correspondent pas à la réalité exacte de cette épidémie du Covid19. Ainsi que Jérôme Salomon l’a rappelé, hier soir, les données communiquées ne tiennent pas encore compte des remontées d’informations issues des Ehpad mais aussi des médecins généralistes, ce qui permettrait de comptabiliser aussi les décès qui interviennent à domicile. 

Cela devrait se faire, vraisemblablement, à partir du début de la semaine prochaine. « Nous allons pouvoir très prochainement donner une évaluation réelle du nombre de cas », a précisé le directeur général de la Santé. « Nous allons produire, dès le début de la semaine prochaine, une extrapolation à partir de données qui, outre les hôpitaux, seront enfin issues des Ehpad, d’un échantillon de médecins de ville volontaires, répartis sur tout le territoire, des laboratoires d’analyses, des chiffres de l’Insee et des données issues des services d’états-civil», a-t-il expliqué. Cette technique de surveillance, dite synchronique, est connue et maîtrisée par le milieu médical puisqu’elle est déjà employée pour le suivi des épidémies de grippe saisonnière ou les épisodes de canicule. «C’est une méthodologie qui est plus proche du terrain», a assuré Jérôme Salomon. 

La fiabilité relative des données jusque-là communiquées avait été mise en évidence par le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Veran. En effet, samedi dernier ce dernier avait estimé que le nombre de contaminés en France oscillerait « entre 30 000 et 90 000 personnes ». La fourchette haute de son évaluation est trois fois supérieure au chiffre de contaminés donné hier soir, encore, par Jérôme Salomon. 

30 000 tests par jours ? 

Un écart qui tient au fait que seuls les résultats des tests PCR (les tests réalisés par le nez) sont, pour le moment, comptabilisés et ils ne sont généralement réalisés que sur des patients hospitalisés et des soignants symptomatiques. À ce jour, 30% des tests réalisés s’avèrent positifs, 37% des personnes testées positives restent hospitalisées, 5 % sont admises en réanimation. Ces tests vont se multiplier dans les jours qui viennent: « Nous allons passer à 30 000 tests quotidiens par jour», assure Jérôme Salomon.

Aux tests PCR vont, par ailleurs, s’ajouter de tests rapides et, dans «deux à trois semaines», a assuré Jérôme Salomon, nous « disposerons de tests qui recherchent les anticorps ». En clair, ses nouveaux tests permettront de détecter les malades, mais aussi les anciens malades, ou les personnes immunisées. 

On le voit, dans les jours qui viennent les statistiques inhérentes à l’épidémie de Covid-19 vont faire l’objet d’une mise à jour d’ampleur. Les chiffres, alors, risquent de rendre encore plus pertinentes les mesures de confinement actuelles… Et peut-être le prolongement officiel de la durée de ce confinement

2020 03 27 quelle réalité 3

2020 03 27 SO Le chiffre du jour

2020 03 27 SO L'Italie stagne l'Espagne explose

2020 03 27 SO L'Italie stagne l'Espagne explose 2

2020 03 27 SO Hôpital comment en est-on arrivé là

Sud-Ouest du 27 mars 2020 

Pourquoi l’hôpital public est au plus mal 

SANTÉ Emmanuel Macron promet un plan d’investissement massif pour l’hôpital. Ce dernier est aujourd’hui au point de rupture du fait des politiques menées depuis vingt ans, qui n’ont pas anticipé l’augmentation de la demande de soins

2020 03 27 comment en est-onLa tarification à l’activité, la fameuse T2A, a plombé l’hôpital public. ILLUSTRATION «L’EST RÉPUBLICAIN »/PQR 

Les anciens ministres de la Santé, qui interviennent sur les plateaux de télévision, font plutôt profil bas en ce moment. Ils ont tous une part de responsabilité dans le fait que l’hôpital soit aujourd’hui à genoux. Philippe Douste-Blazy, Xavier Bertrand, Roselyne Bachelot, Marisol Touraine... À des degrés divers, ils ont soutenu et encouragé le développement de la tarification à l’activité, la fameuse T2A, instaurée en 2004 et généralisée par la suite. Depuis cette date, les établissements, qui bénéficiaient auparavant d’enveloppes globales, sont majoritairement rémunérés en fonction du diagnostic et des actes effectués pour chaque malade. 

Des usines à soins 

« La T2A désavantage nettement l’hôpital public, qui gère les pathologies lourdes, assure une activité de recherche et d’enseignement et, en tant que service public, ne peut sélectionner ses patients (plus âgés, plus complexes, avec plus de difficultés sociales et de handicaps). Elle va déshumaniser les hôpitaux et en faire des usines à soins », prédisait déjà, en 2008, le professeur Émile Papiernick, l’un d’un des plus grands gynécologues obstétriciens français. 

La réforme, destinée à diminuer les délais de prise en charge, avait le mérite de la lisibilité mais les hôpitaux n’ont jamais pu profiter de cette course effrénée aux gains de productivité pour améliorer la qualité des soins et leur suivi. Chaque année, ils doivent inscrire leur trajectoire dans le cadre de l’objectif national des dépenses d’assurance-maladie, arrêté chaque année par l’État. 

Lorsque le volume d’activité augmente, comme ce fut le cas entre 2009 et 2016 (+16%), les tarifs fixés par l’État baissent (-5%). Résultat, les personnels et les lits deviennent des variables d’ajustement. Ce qui conduit à un épuisement des professionnels. « Le Covid 19 montre de façon caricaturale l’inadéquation entre la charge de travail et le nombre de soignants qui ne comptent pas leurs heures », relève l’ancien patron des urgences d’un hôpital aquitain. 

Un patient chasse l’autre 

Excentrées, certaines structures hospitalières peinent à recruter et vivent d’expédients. D’autres n’affichent pas de postes vacants. Mais elles sont, elles aussi, en souffrance même si l’épidémie vide momentanément les couloirs des urgences. « On soigne plus qu’avant mais partout, on manque de moyens, relève l’interne d’un hôpital départemental de Nouvelle-Aquitaine. Là où il faudrait six infirmières, il n’y en a que quatre parce que ce n’est pas un service qui fait gagner de l’argent. Le privé récupère les spécialités les plus rentables et accueille peu de patients lourds. On n’y fait pas beaucoup de réanimation !» 

Les vingt dernières années ont été marquées par la montée en puissance de l’administratif dans le sillage d’une diarrhée de lois et de circulaires. « Le médecin a perdu la main », déplore un généraliste qui consulte dans un hôpital local. Outre le fait d’alourdir les budgets, ce flot grandissant de paperasses a impacté des organisations déjà mises à mal par les 35heures. «Dans mon service, des infirmières passent la moitié de leur temps sur leurs ordinateurs », déplore un praticien. 

L’objectif médical, le relationnel, l’accueil des familles, le doute aussi parfois, sont relégués au second plan dans cette médecine à flux tendus où un patient chasse l’autre, où il importe de faire tourner les lits. Les praticiens ont dû se plier aux nécessités gestionnaires, la décision s’est éloignée du terrain quelques années. Un verbe a pris une importance démesurée : coder. C’est-à-dire affecter la bonne classification à un acte médical de façon à ce qu’il puisse être facturé à l’assurance- maladie. 

La promesse de Macron 

En 2018, l’annonce par le gouvernement d’un abandon progressif de la T2A n’a pas empêché les tarifs de baisser à nouveau et les tensions de continuer à s’exacerber. 

Le système hospitalier est au point de rupture. Après le milliard et demi d’euros lâché à l’automne pour éteindre la colère des soignants, Emmanuel Macron a promis, jeudi, « un plan massif d’investissement ». Gouvernance, financement, parcours de soins, réinsertion de l’hôpital dans son territoire, rétablissement du lien avec la médecine de ville... Tout est à repenser. Les Français, qui applaudissent chaque soir les blouses blanches sur leurs balcons ou à leurs fenêtres, ont fait passer le message. Si l’hôpital public lâche, si l’État le sait, tout le pays qui peut sombrer.

2020 03 27 SO 100000 lits de moins en 20 ans 

2020 03 27 SO On a oublié la médecine de première ligne

2020 03 27 SO Nouveau transfert vers Bordeaux

2020 03 27 SO Face à l'ampleur de la crise les appels aux renforts se multiplient

2020 03 27 SO Face à l'ampleur de la crise les appels aux renforts se multiplient2

2020 03 27 SO Premiers patients évacués par le rail

Sud-Ouest du 27 mars 2020 

Macron attendu au tournant 

POLITIQUE Après l’annonce mercredi soir d’un plan massif d’investissement pour l’hôpital, la profession attend désormais des actes. Et une solide revalorisation des salaires

2020 03 27 macron attendu

C’était il y a un peu plus de quatre mois. Ce 14 novembre 2019, des milliers de médecins, d’infirmières, d’aides-soignants défilent dans toute la France. Criant leur ras-le-bol devant l’hémorragie de l’hôpital. Ce 14 novembre, en déplacement à Épernay, Emmanuel Macron acquiesce : « Nous devons assumer d’investir plus fortement que nous avions envisagé de le faire». Le 20 novembre, Édouard Philippe et Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé, présentent donc leur plan d’urgence et annoncent 1,5 milliard d’euros de plus sur trois ans pour les hôpitaux. Il n’est alors pas question de coronavirus. 

Or, un peu plus de quatre mois après, la France est confinée. Comptant chaque soir ses morts. Alors que nombre d’hôpitaux sont désormais au bord de la rupture faute de masques, faute de tests, faute de personnels et faute de moyens, Emmanuel Macron a promis, mercredi soir, «un plan massif d’investissement et de revalorisation de l’ensemble des carrières ». Preuve que l’hôpital est à bout de souffle. 

Salaires bloqués 

Pour autant, le chef de l’État a-t-il rassuré ? Le docteur Renaud Péquignot, président du syndicat Avenir Hospitalier, qui exerce dans le Valde-Marne, attendait ces mots. « Enfin, dit-il. Mais on regrette qu’il ait fallu une crise épouvantable pour être entendus 

Reste que la tâche s’annonce ardue. « Le plus urgent, explique-t-il, est d’augmenter les salaires.» « Pendant des années, poursuit-il, on a fermé des lits pour faire des économies. Aujourd’hui, on en ferme parce qu’il n’y a plus assez de personnels soignants. Les salaires sont bloqués depuis dix ans. Il faudra un rattrapage 

Depuis hier, les hospitaliers le rappellent : en début de carrière, un infirmier gagne 1500 euros net, primes comprises, et 2400 euros en fin de carrière. 

Cet aspect est essentiel, car il explique aussi la faible attractivité de l’hôpital face au privé. « On a 30% de postes vacants, souligne le docteur Péquignot. Et nous sommes obligés de les remplacer par des intérimaires qui coûtent plus cher 

Quelles marges ? 

Si les attentes de l’hôpital sont connues, au sein de la majorité, certains s’inquiètent déjà. Le gouvernement aura-t-il des marges de manœuvre pour financer une telle refondation ? Et ce d’autant plus que l’économie ne sortira pas indemne de cette pandémie. 

Une interrogation que balaie le docteur Péquignot : « Le PIB de la France, c’est 6,5 milliards d’euros par jour. C’est pratiquement ce qu’on perd au quotidien désormais. Avec ça, vous construisez un hôpital complet tous les jours. Or, il faut bien comprendre que le système de santé, c’est ce qui remet les gens au travail. C’est ce qui permet à un pays de tourner.» Résultat : « Les milliards qu’on a grattés sur l’hôpital, on va les payer au centuple.» 

Médecin urgentiste, Thomas Mesnier, le député LREM de Charente, abonde : «Oui, il faut revaloriser toutes les carrières de l’hôpital». Alors qu’il a repris le chemin de celui de Girac, près d’Angoulême, pour prêter main-forte, il estime que la crise va rebattre les cartes. « On n’a pas rien fait depuis trois ans, mais il faut mettre plus de moyens. Et je pense qu’on va les avoir.» 

Au-delà, une autre question affleure. L’opposition soutiendra-telle cette ambition ? «Le problème de l’hôpital est ancien et oui, il faut tout remettre à plat, admet Damien Abad, le chef de file des députés LR. Mais l’urgence, c’est l’arrivée des masques et des tests pour faire du dépistage massif.» 

Souveraineté sanitaire 

Néanmoins, la droite aura aussi des propositions à formuler : « La souveraineté sanitaire de la France sera un enjeu fondamental. Nous ne devons plus dépendre du reste du monde. Le sujet des moyens de fonctionnement sera aussi essentiel».

Pour le docteur Renaud Péquignot, l’État devra, en outre, intégrer un autre paramètre : « Il y aura d’autres pandémies, c’est certain. Et il faudra une autre réponse que confiner le pays pendant six semaines

2020 03 27 SO La Poste rend gratuit son service aux personnes âgées

2020 03 27 SO Plus de 227 000 verbalisations

 

 

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
GIRONDE VIGILANTE
Publicité