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11 mars 2020

Coronavirus

Sud-Ouest du 11 mars 2020

2020 03 10 SO Coronavirus

2020 03 11 SO Coronavirus 2

2020 03 11 SO Les Européens serrent les rangs

Europe1 du 11 mars 2020 

Coronavirus : comment les hôpitaux se préparent pour le stade 3

Le plan blanc est "activé" dans tous les hôpitaux de France, et le personnel se prépare désormais à ce qu'il soit "déclenché". Tous les soignants doivent rester mobilisables, et des conférences ont lieu chaque jour avec les autorités sanitaires pour envisager toutes les possibilités. 

Médecins, infirmiers, brancardiers… Face à l'épidémie de coronavirus, les directeurs d’hôpitaux rappellent leurs troupes, y compris ceux qui devaient partir lors des prochaines vacances scolaires et les récents retraités. En attendant le passage au stade 3, les centres hospitaliers se préparent à un éventuel afflux de malades, et tout le personnel doit donc être mobilisable. 

>> LIRE AUSSI - Coronavirus : pourquoi la France est (quasiment) déjà au stade 3 

Le plan blanc est "activé" dans tous les hôpitaux de France, et sera "déclenché" en fonction des besoins. Pour l'instant, seuls ceux de Creil et de Compiègne, dans l'Oise, ont déjà appuyé sur le bouton. Une conférence téléphonique a lieu chaque jour dans tous les hôpitaux avec les autorités sanitaires pour faire le point sur les consignes de prise en charge. 

>> EN DIRECT - Coronavirus : Suivez l'évolution de la situation 

Imaginer tous les cas de figure. Ce n’est pas encore arrivé en France, mais comment réagir par exemple si une femme enceinte est contaminée ? "On peut avoir des mamans qui sont porteuses du Covid-19 et qui pourtant vont devoir accoucher. On ne va pas faire des maternités spécialisées, elles vont devoir accoucher là où elles ont prévu d’accoucher. Il va falloir organiser un circuit, certainement dédier une salle pour ces mamans-là. Ce sont des recommandations en cours d’écriture", explique Didier Jaffre, directeur de l'offre de soins en Ile-de-France. 

Ces recommandations supplémentaires devraient être finalisées dans les prochaines heures, au plus tard. Même casse-tête pour la prise en charge des patients qui souffrent d'une autre maladie (insuffisance rénale, cancer, troubles psychiques...) mais qui pourraient aussi contracter le coronavirus. Eux seront soignés dans leur service, mais avec des mesures de protection spécifiques.

Sud-Ouest du 11 mars 2020 

Immersion au cœur de l’unité de dépistage la plus exposée 

REPORTAGE Le CHU bordelais a créé dans l’urgence une unité ambulatoire de dépistage du Covid-19. Une première en France. Tous les jours, entre 30 et 40 personnes y sont testées dans des conditions sécurisées

immersion

De loin, planté au fond du site de l’hôpital Pellegrin, à Bordeaux, on dirait un local d’entretien, un blockhaus. Juste une porte, une façade à la peinture écaillée sans fenêtre et un sigle : UDH. Le lieu a ouvert dès les premiers signes de l’épidémie de Covid-19, à l’initiative du professeur Denis Malvy, expert en maladies infectieuses et épidémiques, et du docteur Nguyen, spécialisé en infectiologie au CHU de Bordeaux. 

Il s’agit de la première unité de dépistage ambulatoire en France, estampillée REB, «risque épidémiologique, épidémique et biologique ». Le modèle est inspiré et adapté d’une unité similaire, créée par la même équipe bordelaise en Afrique, lors de l’épidémie Ebola. Ici, pas un geste n’est laissé au hasard. Bienvenue dans un monde sous contrôle... Nul n’entre sans y être invité. Fort Knox. Cédric, aide-soignant, formé aux risques épidémiques, masqué, ganté, recouvert d’une combinaison, est alerté par Elisabeth, l’aide-soignante à l’accueil qui gère les flux. «Deux personnes vont arriver. La première, madame L., est dans une Ford noire, et Monsieur T. dans un SUV vert. Ils sont garés sur le parking et t’attendent.» 

«Protéger mon entourage »

Cédric va les rejoindre, leur faire enfiler à chacun un masque chirurgical et leur fournir une solution hydroalcoolique pour se désinfecter les mains. Les deux personnes potentiellement positives au Covid-19 ne vont ainsi croiser personne, ils ne devront rien toucher. Dès leur arrivée, les patients sont pris en charge par l’équipe soignante : infirmières, aides-soignantes, médecins. «J’ai appelé le numéro vert du ministère, explique la jeune femme à la voiture noire. Et ils m’ont conseillé de contacter le 15. Après trente minutes d’attente, j’ai expliqué ma situation : je suis accompagnante d’élèves en situation de handicap, en Gironde, et certains revenaient de Milan, en Italie. J’ai commencé à tousser il y a deux jours, je ne me sens pas malade, juste enrhumée, avec des chauds et des froids. Le 15 a estimé que j’étais ‘‘à risque’’ et m’a transmis le numéro de l’UDH, qui m’a donné ce rendez-vous. Je ne suis pas inquiète pour moi, mais j’ai une famille et je veux protéger mon entourage professionnel et familial.» La candidate-éclairée idéale. 

« Que vont dire les voisins? » 

Elle entre dans un box où la rejoint l’équipe. Elle subira une consultation médicale classique, avec prise de tension et de température, puis un prélèvement sera effectué. «À ce moment, les soignants vont faire un geste qui les expose. Ils doivent être formés à se protéger. C’est le cas ici, précise Brigitte Bonpunt, cadre supérieur de l’unité. Ils introduisent dans la fosse nasale un écouvillon afin d’extraire des mucosités qui seront analysées. Cet examen est assez désagréable et peut parfois susciter une toux réflexe, avec projections.» 

Pendant ce temps, entre son écran d’ordinateur et son téléphone, Elisabeth, l’aide-soignante de l’accueil, s’arrache les cheveux. Elle répond certes aux appels des patients, mais contacte aussi des personnes signalées par le centre 15 et un infectiologue, comme étant potentiellement infectées. Elle cale les rendez-vous et calme les angoisses. «C’est fou cette psychose. J’ai dû batailler 10 minutes avec un couple du bassin d’Arcachon. Ils sont à la fois paniqués, à la fois dans le déni. Et répètent: ‘‘Que vont dire les voisins ? ’’» 

Pour se protéger, le reste de l’équipe, qui n’est pas habillé de pied en cap selon le protocole REB, a acquis quelques gestes barrières efficaces. «Déjà, assure Brigitte Bonpunt, on reste à distance des personnes. La contagion se fait par les gouttelettes de postillon et le contact. De façon très régulière, nous utilisons pour nos mains le gel hydroalcoolique.» 

Suivi à domicile 

Ils sont une petite dizaine à œuvrer au sein de cette unité innovante, qui a fait des émules depuis, au sein d’autres CHU. Mylène est infirmière. Elle vient, avec l’interne, de pratiquer le prélèvement des deux premiers patients de la matinée. Elle fait claquer ses gants et les jette. Idem pour son masque. «J’ai été formée ici, sur le tas, aux risques épidémiques. Si on respecte toutes les consignes, il n’y a aucune raison de s’inquiéter. Les journées sont intenses, mais on vit un moment un peu exceptionnel. Les patients qui arrivent ici sont rarement très angoissés. Ce n’est pas une partie de plaisir, mais ils sont bien informés.» 

Ce qui caractérise « ce moment exceptionnel», outre la flambée épidémique, est aussi la capacité des services du CHU à adapter les réponses à l’évolution de l’épidémie. Déjà, l’UDH prépare «l’inexorable » niveau3. « La structure qui, jusque-là, n’assurait que du dépistage, se prépare à assurer le suivi des patients à domicile, prétend Brigitte Bonpunt. Dans la majorité des cas, les personnes positives au Covid-19 vont bien. Une fois testées, elles ne seront plus hospitalisées, mais devront rester chez elles. Nous ne les lâcherons pas dans la nature, sans un accompagnement. Certes, les médecins généralistes vont assurer, mais l’UDH aussi.» 

Les deux patients arrivés en début de matinée sont repartis chez eux. Ils auront les résultats dans l’après-midi.

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