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24 février 2020

Coronavirus

Sud-Ouest du 24 février 2020 

La France se prépare à l’épidémie 

CORONAVIRUS Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a tenu à rassurer, hier soir, alors que la situation de l’Italie, où plus de 150 cas ont été détectés, inquiète l’Europe

2020 02 24 SO Covid 19

Pays voisins de l’Italie, la France, la Suisse et l’Autriche suivent avec attention l’évolution de la situation sanitaire dans la péninsule, où plus de 150 cas de coronavirus ont été enregistrés et où onze villes ont été placées en quarantaine. La France se prépare à une possible « épidémie » du nouveau coronavirus, a déclaré le ministre français de la Santé, Olivier Véran, dans un entretien publié dans « Le Parisien Dimanche », estimant «très probable » la possibilité de nouveaux cas en France.

«Une épidémie ? Nous nous y préparons », a-t-il dit, évoquant notamment l’augmentation du « nombre de laboratoires équipés en tests de diagnostic pour atteindre une capacité de plusieurs milliers d’analyses par jour et sur tout le territoire, contre 400 aujourd’hui». 

Quelque 70 hôpitaux supplémentaires vont « être activés » pour faire face à une éventuelle propagation en France du coronavirus, afin d’avoir au moins un établissement par département en France métropolitaine, a-t-il déclaré hier soir lors d’un point presse. Il a précisé s’être entretenu avec ses homologues italien et allemand et avoir convenu d’une réunion « probablement la semaine prochaine ». 

Pas de fermeture de frontière 

Interrogé un peu plus tard sur France 2, il a par contre estimé qu’une fermeture de la frontière avec l’Italie «n’aurait pas de sens parce qu’un virus ne s’arrête pas aux frontières ». Côté transports, «Air France assure normalement l’ensemble de ses vols vers et en provenance de l’Italie », a déclaré hier un porte-parole de la compagnie. De son côté, la SNCF diffuse des messages dans les grandes gares françaises appelant les voyageurs à contacter un numéro d’urgence en cas de maladie, mais n’a pour l’heure déployé aucun dispositif spécifique au sujet de l’Italie, selon un porte-parole. 

La préfecture des aéroports indique pour sa part qu’« il n’y a pas de mesures particulières, on reste sur le dispositif existant » pour les aéroports parisiens : à Roissy-Charles de Gaulle, distribution d’affichettes pour les voyageurs en provenance d’Italie et présence d’équipes médicales pour informer, rassurer voire prendre la température des passagers qui le souhaitent. Aucun dispositif spécifique n’est en revanche prévu à Orly, où aucun vol direct n’est assuré vers l’Italie. 

Inquiétude en Suisse 

La Suisse n’a pour l’heure « pas pris de mesures supplémentaires » de type restrictions aux frontières mais « évidemment, nous regardons très attentivement ce qu’il se passe en Italie ». Mais l’inquiétude grandit parmi la population limitrophe, dans la mesure où environ 68 000 italiens frontaliers viennent travailler quotidiennement dans le canton du Tessin. Des personnalités du monde politique local réclament déjà des mesures pour protéger la population, note également l’agence, évoquant la demande d’un élu de l’UDC (droite populiste) de contrôles de température pour les transfrontaliers. 

Aucune mesure spécifique n’a été prise pour le moment non plus en Autriche en ce qui concerne les passagers en provenance d’Italie, a affirmé une porte-parole de l’aéroport de Vienne. Mais hier soir, un train Venise-Munich des chemins de fer autrichiens ÖBB a été stoppé côté italien, juste avant de passer la frontière autrichienne, en raison de deux cas suspects de nouveau coronavirus, a indiqué le ministère de l’Intérieur autrichien.

2020 02 24 SO En bref

2020 02 24 SO Eviter le chaos

Sud-Ouest du 24 février 2020 

Tout savoir sur le coronavirus 

BORDEAUX Organisée par le CHU et « Sud Ouest », la première réunion publique sur l’épidémie en France se tiendra demain, à Bordeaux, en présence de médecins-experts et de spécialistes

tout savoir

Vous avez des questions sur le coronavirus ? Vous pourrez venir les poser, en direct, demain soir, au Pôle juridique et judiciaire de Bordeaux (lire ci-contre). Face à cette épidémie anxiogène, le nouveau directeur du CHU bordelais, Yann Bubien, a décidé, en collaboration avec «Sud Ouest », d’organiser une réunion destinée à informer le grand public, en toute transparence. Cette soirée, ouverte à tous, permettra de faire tomber les rumeurs et les craintes inappropriées. 

Le Covid-19, ou nouveau Coronavirus, s’est invité en France, le 23 janvier dernier, lorsqu’un Bordelais d’origine chinoise, de retour de la province de Wuhan, en Chine, siège de l’épidémie, s’est présenté dans un cabinet de consultation de SOS Médecin, à Bordeaux. Le praticien qui l’a reçu a eu les bons réflexes, dans un contexte pourtant encore émergent. 

Centre de référence 

Après avoir questionné le patient, qui souffrait de forte fièvre et de toux, et appris qu’il arrivait de Wuhan, il a aussitôt contacté le Samu qui a dépêché un véhicule confiné. Les salles de consultations et d’attente de SOS Médecin ont subi une désinfection. 

À ce moment-là, nul ne savait encore que ce patient serait le premier en France à souffrir du coronavirus. La confirmation s’est faite, le lendemain, après qu’il a subi au CHU de Bordeaux, au sein du service des maladies tropicales, infectieuses et émergentes, un test qui s’est révélé positif. 

Il ne pouvait pas mieux tomber… Le CHU est centre de référence des maladies émergentes, et le professeur Denis Malvy, qui dirige ce service, est un expert mondial de ces épidémies, pandémies et nouveaux virus. Il a déjà travaillé sur le Sras, Ebola… L’infectiologue est en contact permanent avec les autres experts mondiaux, via l’Organisation mondiale de la santé (OMS). 

Le patient bordelais a été soigné dans une chambre confinée et stérile pendant exactement vingtdeux jours, il a subi quotidiennement des soins pour traiter sa forte fièvre, une toux permanente et violente et des problèmes respiratoires. Double pneumonie. 

Écarté du monde ordinaire, il ne pouvait joindre sa famille que par téléphone. Seuls les soignants, protégés et formés à ce type de maladie, se relayaient à son chevet. Le professeur Malvy et son équipe ont choisi de le traiter avec un antiviral connu, le Remdesivir, une molécule qui agit directement sur le virus pour empêcher sa multiplication. Ce traitement fait désormais l’objet d’une évaluation par l’OMS afin de le généraliser aux autres patients dans le monde. Le patient bordelais est sorti depuis dix jours du CHU, il est guéri et n’est plus contagieux. Examens à l’appui. 

La course au vaccin 

Pour autant, à ce jour, l’épidémie n’est pas enrayée. Le professeur Malvy sera le principal intervenant de la réunion publique. Il expliquera la thérapie pratiquée sur le patient de Bordeaux, mais aussi la situation mondiale. Il rappellera les règles à observer et répondra à toutes les questions. Avec lui, le directeur du CHU, Yann Bubien, et le directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS), Michel Laforcade, évoqueront la situation en Nouvelle-Aquitaine et en France. 

À ce jour, six patients sont encore hospitalisés à Paris et à Lyon, des cas probables sont en cours d’analyses. Plus de 2 400 personnes sont déjà décédées en Chine et une vingtaine dans le reste du monde. En France, un homme est mort à l’hôpital Bichat de Paris. 

L’OMS minimise la situation, rappelant que le taux de mortalité tourne autour de 2%. Les laboratoires travaillent d’arrache-pied à trouver le vaccin. L’Institut Pasteur, à Paris, en promet un pour l’été. Mais Sanofi collabore avec le ministère de la Santé américain pour en sortir un plus tôt. 

Il n’existe aucun traitement préventif valable à ce jour, sinon le respect des gestes de bon sens.

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