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15 février 2020

Coronavirus

Sud-Ouest du 15 février 2020 

Un antiviral testé à Bordeaux 

CORONAVIRUS Le patient bordelais est guéri, il a quitté le CHU de Bordeaux, jeudi. Il a été traité avec du remdesivir, un antiviral « prometteur », selon l’équipe médicale qui l’a pris en charge

un antivirus

En sortant de l’hôpital Pellegrin, il n’a pas pu résister et a envoyé un mail à ses collègues, de la Chambre d’agriculture de Gironde. «Pourtant, on lui avait demandé d’attendre notre annonce officielle», a déploré le CHU de Bordeaux, qui comptait assurer la communication en avantpremière. L’important est qu’il soit vraiment guéri et qu’il aille mieux. «Il a vécu une expérience un peu traumatisante, il a été le premier patient confirmé porteur du nouveau coronavirus, en France. Placé dans une chambre d’isolement pendant vingtdeuxjours », a précisé son médecin, le professeur Denis Malvy, chef du service des maladies infectieuses émergentes au CHU.

Hier matin, lors d’une conférence de presse, le directeur général du CHU, Yann Bubien ; le directeur général de l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine, Michel Laforcade, et le professeur Denis Malvy ont décrypté la situation. « Le patient a été hospitalisé le 23 janvier, et il est sorti au terme de 22 jours d’hospitalisation. Il souffrait de ce Covid-19, un SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère) avec pneumonie bilatérale. Il a reçu des traitements supplétifs pour faire tomber la fièvre, soigner la toux et l’aider à s’oxygéner, et un traitement spécifique ciblé sur le virus. Il n’existait pas de traitement homologué. La maladie étant émergente, nous ne la connaissions pas.» Le patient a quitté l’hôpital après avoir subi plusieurs examens radiologiques et biologiques, confirmant qu’il n’était plus porteur du virus. 

Dix jours, en intraveineuse 

Le médicament qui a été choisi pour le soigner au CHU de Bordeaux est le remdesivir, du laboratoire américain Gilead. «Il agit directement sur le virus pour empêcher sa multiplication, une petite molécule capable de gagner l’ensemble des compartiments de l’organisme et dont on sait qu’elle diffuse parfaitement dans les poumons, organe cible de la maladie», a signifié le professeur Malvy. 

Le médicament, administré par voie intraveineuse pendant dix jours, est aujourd’hui «le candidat» le plus évident pour une évaluation. En effet, il doit faire l’objet d’un essai thérapeutique comparatif en Chine, en concertation avec l’Organisation Mondiale de la Santé(OMS). 

Le patient a été particulièrement entouré par une équipe médicale « très engagée ». Le directeur du CHU a, d’ailleurs, félicité le professionnalisme des soignants et des cadres. «Il avait une ligne de téléphone ouverte 24heures sur 24, avec un praticien hospitalier infectiologue, pour le rassurer et donner des informations sur son état, a précisé Yann Bubien. Un psychiatre et un psychologue sont intervenus à son chevet pour évaluer son état psychique afin qu’il puisse retrouver le monde extérieur sans trop de mal, après une telle épreuve.» 

Le directeur de l’ARS a profité de l’occasion pour rappeler qu’en Nouvelle-Aquitaine, depuis le début de l’épidémie de coronavirus (1), 21 personnes avaient été considérées comme des « cas possibles ». 

Et si l’épidémie s’aggrave? 

Dans le cas d’une aggravation de l’épidémie de Covid 19, la Nouvelle-Aquitaine fonctionnerait autour du centre de référence du CHU de Bordeaux, avec ses six chambres à pression négative et l’extension possible d’une demi-aile de l’hôpital Pellegrin de Bordeaux, qui pourrait accueillir 30 patients dans des conditions de confinement. « Les trois CHU de Nouvelle-Aquitaine – Bordeaux, Limoges et Poitiers – sont mobilisés, mais les 17 centres hospitaliers de la région bénéficient aussi tous de services d’infectiologie», a précisé Michel Laforcade. 

Le patient bordelais – qui n’était pas présent lors de la conférence de presse – a décidé de prendre quelques jours de vacances avec sa famille. Il devra se rendre à l’hôpital d’ici une semaine pour une consultation, avec analyses biologiques et radiologiques. Mais aussi pour « l’aider à construire sa re-sociabilisation et la pérennité de son état psychologique » a terminé le professeur Malvy. 

(1) Le dernier bilan faisait état, hier, d’au moins 1 400 morts. Un premier cas de contamination en Afrique a été constaté en Égypte. 

Europe 1 du 15 février 2020 

Coronavirus : plus de 1.500 morts en Chine, un premier cas en Afrique

coronavirus europe1

Le bilan de l'épidémie du nouveau coronavirus a dépassé samedi les 1.500 morts en Chine, et un premier cas de contamination en Afrique a été constaté en Egypte. Plus de 66.000 cas de contamination ont désormais été enregistrés en Chine, dont au moins 1.716 parmi les médecins et infirmiers travaillant au contact des malades, selon la Commission nationale de la santé, qui fait office de ministère. 

L'épidémie de nouveau coronavirus a fait 139 morts supplémentaires dans la province du Hubei, la plus fortement touchée, portant le bilan pour l'ensemble de la Chine à 1.523 décès, ont annoncé samedi les autorités sanitaires locales 2.420 nouveaux cas de contamination y ont été détectés. 

En Chine, les hôpitaux sont débordés 

Plus de 66.000 cas de contamination ont désormais été enregistrés en Chine, dont au moins 1.716 parmi les médecins et infirmiers travaillant au contact des malades, selon la Commission nationale de la santé, qui fait office de ministère. L'annonce du chiffre des contaminations à l'hôpital survient une semaine après la mort, due au virus, d'un médecin qui avait tenté d'alerter les autorités, mais avait été réprimandé par la police. Son décès avait provoqué la colère sur les réseaux sociaux. 

En raison d'un afflux de patients dans les hôpitaux du Hubei et d'une pénurie de fournitures de protection (masques, combinaisons intégrales), une partie du personnel soignant se retrouve à la merci d'une contamination. De plus, quatre décès ont été constatés ailleurs que dans le Hubei.  

Un premier cas en Egypte 

Le ministère égyptien de la Santé a annoncé vendredi avoir enregistré le premier cas sur le continent africain. Le porteur de la maladie, qui n'est pas égyptien, a été hospitalisé en quarantaine. La Chine concentre 99,9% des décès dus au coronavirus enregistrés dans le monde. Jusqu'à présent, le Japon et les Philippines sont les seuls autres pays ayant fait état de décès (un chacun) sur leur territoire.  

Le principal foyer d'infection hors de Chine reste le paquebot de croisière Diamond Princess, en quarantaine au Japon près de Yokohama : 218 cas de contamination y ont été confirmés, dont 44 nouveaux cas annoncés jeudi. Les centaines de passagers d'un navire de croisière américain, le Westerdam, ont pu débarquer vendredi au Cambodge. Le bateau avait erré en mer plus de 10 jours, cinq ports asiatiques lui interdisant d'accoster par crainte du coronavirus. 

En France, 181 premiers rapatriés de Wuhan ont quitté vendredi, en bonne santé, un centre de vacances près de Marseille, où ils étaient confinés depuis 14 jours.

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