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GIRONDE VIGILANTE
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15 janvier 2020

Démission administrative

Sud-Ouest du 14 janvier 2020 

CHU de Bordeaux : une trentaine de médecins ont signé leur démission « administrative »

une trentaine de médecinsEnviron 10% des médecins du CHU aurait signé la lettre de démission ILLUSTRATION ARCHIVES SALINIER QUENTIN 

Plus de 1 000 médecins hospitaliers en France ont signé leur démission administrative ce lundi dans un courrier envoyé à Agnès Buzyn, ministre de la Santé. Au CHU de Bordeaux aussi, pour « sortir l’hôpital de l’impasse » et « remettre les soignants au cœur du projet hospitalier de demain » 

Ils disent avoir signé « par solidarité ». « On ne vise pas directement l’administration du CHU de Bordeaux, mais plus globalement la politique de santé publique qui a saturé le système hospitalier » commence le professeur Olivier Brissaud, responsable de l’unité réanimation pédiatrique et néonatal. 

Une trentaine de praticiens hospitaliers, médecins, chef de service et d’unités a signé la lettre de démission, dans la foulée du mouvement national. Une démission transmise ce lundi à la ministre de la Santé Agnès Buzyn. 

« L’inflation bureaucratique » 

Démission administrative s’entend. Ils entendent ainsi arrêter ce qu’ils nomment « l’inflation bureaucratique ». « On n’alimentera plus les tableaux de bord créés pour gérer l’hôpital comme une entreprise, on ne fera plus les démarches pour l’indice de qualité, on ne participera plus aux réunions administratives », notent les signataires. 

À Bordeaux, le docteur Olivier Richer, responsable des urgences pédiatriques du CHU et également « démissionnaire » : « Nous sommes arrivés au bout de notre capacité à restructurer nos services, on a répondu, on a réfléchi, là, on ne pourra pas faire mieux, nous ne serons jamais plus performants. Nous manquons de ressources : l’argent, nerf de la guerre. » 

« L’idée de la rentabilité du patient est totalement dépassée »

Le docteur Pascal Pillet, praticien hospitalier et responsable de la pédiatrie au CHU, a aussi signé: « L’idée de la rentabilité du patient est totalement dépassée, elle ne fonctionne plus à l’hôpital public. La santé n’a pas à être rentable. Mais, à Bordeaux, nous avons été entendus malgré tout, car le service des urgences à l’hôpital des enfants est en travaux. Un gros investissement en cours. » 

Environ 10% des médecins du CHU auraient signé la lettre de démission. Concrètement, cela va se traduire par un retrait des actes administratifs -sans conséquence directe dans l’immédiat avec la bonne marche du soin- 

Les médecins bordelais qualifient la situation de l’hôpital aujourd’hui comme « une impuissance partagée avec leur administration ». « C’est au niveau politique qu’il va falloir prendre des mesures ».

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