Incendie en Australie

Sud-Ouest du 12 novembre 2019 

Pourquoi l’est de l’Australie est-il dévoré par de terribles incendies ? 

Les autorités redoutent le pire ce mardi dans cette zone, où nombre de feux de forêt et de brousse sont incontrôlables. Une situation sans précédent sur ce ruban proche de la côte

1 Des centaines de milliers d’hectares ravagés par le feu 

Les incendies qui ravagent l’est de l’Australie, dans les États côtiers et peuplés du Queensland et de Nouvelles-Galles du Sud, dépassent de loin ce que l’on connaît dans l’Hexagone. En 2018, millésime fort calme en France métropolitaine, 5100 hectares de végétation y sont partis en fumée. Dans la région, l’un des pires incendies des années passées a brûlé 570 ha de pins à Saint-Jean-d’Illac et à Pessac (Gironde), en juillet 2015. 

En Australie, ce sont des centaines de milliers d’hectares de forêts et de bush – un mélange de forêts peu dense, de brousse et de savane – qui sont dévorés par le feu. Un coup d’œil sur les cartes du NSW Rural Fire Service dévoile l’ampleur de la catastrophe. Le seul « Liberation trail fire» qui s’étend vers la ville côtière de Coffs Harbour, entre Sydney et Brisbane, a déjà incinéré 135 000 hectares (135 km2 ). Les incendies sont actifs sur plus de 1000 kilomètres, du nord au sud, en ce début de semaine. 11 000 km2 ont été la proie des flammes ces derniers mois. 

2 Le mardi de tous les dangers à proximité des villes 

Les températures élevées, le temps très sec et la reprise de forts vents de terre qui poussent les incendies vers les zones côtières habitées, font craindre le pire. Les autorités de Nouvelles-Galles du Sud parlent d’un «danger catastrophique » pour ce mardi, alors qu’on déplore au moins trois morts et 150 habitations détruites depuis la semaine dernière. Plus de 350 écoles sont fermées. Les résidents doivent se tenir prêts à évacuer dès que les autorités en donnent l’ordre. Des zones peuplées, comme l’ouest de Sydney, la vallée viticole Hunter au nord et la région d’Illawarra au sud, sont menacées au premier chef. 

3 La polémique enfle au pays du déni climatique 

Cette situation est le résultat de plusieurs mois d’une sécheresse sans précédent. Elle fait ressentir ses effets après un bouquet d’années anormalement chaudes et chiches en précipitations, depuis le début du millénaire. 

Selon les spécialistes, ce changement est en lien avec le dérèglement climatique global. Le message a du mal à passer dans une Australie championne du déni climatique, où la prospérité est synonyme d’extraction minière. En mai dernier, la majorité conservatrice du Premier ministre climatosceptique Scott Morrison a gagné les élections législatives à la surprise générale. Alors que dans l’autre camp, la mobilisation de la jeunesse pour le climat est particulièrement dynamique dans le pays.