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27 août 2019

Incendies en Amazonie

Le Parisien du 25 août 2019 

Incendies en Amazonie : comment éteint-on les feux géants ? 

Le président brésilien Jair Bolsonaro a annoncé l’envoi de l’armée pour venir à bout des flammes, et plusieurs pays ont proposé leur aide. Mais c’est souvent la pluie qui permet d’éteindre les feux les plus importants.

le parisien 25Des centaines d’hectares de forêt amazonienne ont brûlé cet été en Amérique du Sud. REUTERS/Ueslei Marcelino 

L'armée brésilienne et l'aide internationale permettront-elles d'éteindre les incendies en Amazonie? Depuis plusieurs semaines, des centaines de milliers d'hectares de forêt tropicale ont brûlé en Amérique du Sud. Le président brésilien Jair Bolsonaro a autorisé l'envoi de militaires de son pays, tandis que plusieurs pays ont proposé leur appui. 

On reste loin en Amazonie des 13 millions d'hectares de terres boisées qui sont parties en fumée depuis le début de l'année en Sibérie. Mais les forêts d'Amérique du Sud et celles du nord de la Russie ont en commun d'être très vastes. Ce qui rend les incendies particulièrement compliqués à éteindre, surtout en l'absence de pluie. 

VIDEO. Incendies en Amazonie : le poumon vert de la planète part en fumée

Pour ce genre de feux de forêt « géants », la stratégie de lutte n'est pas la même qu'en France métropolitaine. Les flammes y ravagent le plus souvent quelques dizaines, voire quelques centaines, d'hectares de surface et à proximité d'habitations. Les pompiers tentent généralement d'attaquer les flammes le plus tôt possible. 

« Seule la pluie peut arrêter l'intégralité des flammes »

Quand le feu touche déjà une surface très grande, la priorité est avant tout de limiter la propagation de l'incendie. Car il est souvent impossible d'éteindre humainement un feu sur une surface de plusieurs milliers ou dizaines de milliers d'hectares. « En France, on peut passer 48 heures à éteindre la moindre braise sur une surface de 10 ha. Donc, dans les zones très isolées, seule la pluie peut arrêter l'intégralité des flammes », nous explique un responsable de la sécurité civile. 

En attendant l'arrivée des précipitations, l'urgence est de limiter la propagation du feu. Pour les incendies les plus importants, l'armée, avec ses moyens matériels, peut « faire une déforestation naturelle en amont de l'incendie et construire une barrière déboisée », nous indique le contrôleur général Eric Flores, patron des pompiers dans l'Hérault et spécialiste des feux de forêt. 

Allumer un feu… pour empêcher les flammes de s'étendre 

Cette bande de plusieurs dizaines de mètres de large va bloquer l'avancée des flammes, puisqu'il n'y aura plus rien qui va brûler. En France, comme les surfaces sont assez réduites, les pompiers allument parfois eux-mêmes un « contre-feu » tactique. Une zone boisée est incendiée avec des flammes qui sont maîtrisées. Ce qui revient au même résultat : rendre une bande vierge de toute végétation. 

La Force aérienne brésilienne a ainsi déployé deux C-130 Hercules ce dimanche. Ces avions, capables de transporter 12 000 litres d'eau, ont commencé à larguer leurs cargaisons, a annoncé le ministère de la Défense. Ils opèrent à partir de la ville de Porto Velho, dans l'Etat de Rondonia.

Autre utilité potentielle des militaires pour les gros incendies : pouvoir transporter plus rapidement des pompiers sur zone. Concernant la forêt amazonienne, par exemple, les arbres très grands qui la composent et le manque de chemins la rendent souvent assez inaccessible. 

« Ça semble pertinent d'utiliser l'armée, par exemple pour héliporter des pompiers en plein milieu de la forêt », souligne auprès du Parisien Eric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France. Les avions bombardiers d'eau mettent en revanche plus de temps pour rejoindre la zone incendiée depuis l'aéroport ou la mer. 

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Plus globalement, l'armée apporte des bras et des engins supplémentaires, en renfort aux pompiers. Car, comme le rappelle le capitaine Eric Brocardi, « le but pour lutter contre un feu reste fondamentalement d'envoyer des hommes et du matériel sur place ». 

Pluie ou absence de vent indispensables 

Plus d'hommes et plus de moyens : c'est aussi le but de l'aide internationale. Concernant l'Amazonie, les Etats-Unis et la France ont notamment proposé leur soutien. Chez nous, la sécurité civile n'a pas prévu pour le moment de dispositif particulier, faute de demande officielle du Brésil. « Sinon, ce serait de l'ingérence », glisse-t-on. 

Reste que la majorité de ces incendies géants ne peuvent pas s'éteindre sans des conditions météo plus favorables. En Indonésie, en 2015, c'est la saison des pluies, et pas l'envoi de plusieurs milliers de soldats, qui avait permis de mettre fin aux gigantesques incendies. Près de trois millions d'hectares avaient été ravagés. Autre facteur climatique pouvant mettre fin aux flammes, « l'arrêt du vent pendant la nuit et la baisse des températures », complète Éric Florès. L'avenir de l'Amazonie va maintenant dépendre des évolutions de la météo. 

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