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29 mai 2019

Grève à la clinique mutualiste de Pessac

Sud-Ouest du 17 mai 2019 

Clinique mutualiste de Pessac : les raisons d’une grève

clinique mutualiste pessacDes salariés ont manifesté devant la clinique, hier matin. PHOTO T. D. 

Une partie des salariés de l’établissement se disent en souffrance. Ils dénoncent leurs conditions de travail. 

« Stress », « épuisement », « inquiétude »… Des salariés de la Clinique mutualiste de Pessac ont exprimé publiquement leur souffrance devant l’établissement de santé, hier matin, trois jours après avoir déposé un préavis de grève reconductible via l’intersyndicale CGT-CFDT. Selon Yann Pilatre, le directeur général du Pavillon de la mutualité, auquel est rattachée la structure, ce mouvement social a été suivi par 10,8 % de l’effectif, qui compte quelque 450 salariés. Une quarantaine d’entre eux a passé la matinée devant la clinique, distribuant des tracts aux automobilistes, sensibles à leurs revendications. 

Une activité en croissance 

Comme leurs collègues des hôpitaux Haut-Lévêque et Saint-André, également mobilisés hier, les infirmiers, aides-soignants ou agents logistiques de la clinique dénoncent « la détérioration de nos [leurs] conditions de travail » alors que l’activité de l’établissement est en augmentation depuis plusieurs années, ce que confirme le directeur. Une croissance qui se traduit par une augmentation du nombre de séjours – liée notamment à l’ouverture de nouveaux services – et par une pression forte des urgences. Tout cela « pèse forcément sur le personnel », reconnaissait Yann Pilatre, hier. 

Soutenus par un médecin anesthésiste et deux chirurgiens orthopédistes, les grévistes ont pourtant le sentiment de ne pas être écoutés et entendus par la direction de la clinique. « On ne nous donne plus les moyens d’exercer notre métier correctement et on met en péril la sécurité de nos patients », alerte Christine, une infirmière qui dit n’avoir « jamais connu une telle mauvaise organisation » en vingt-cinq ans de carrière. Avant-hier, un chirurgien a par exemple opéré des patients toute la journée avec une seule infirmière au bloc opératoire contre deux habituellement. 

« Il y a toujours les effectifs nécessaires pour assurer la sécurité des soins. Si on n’a pas le personnel, on reporte une intervention et on ne la force jamais », répond le directeur. Il soulève de son côté les difficultés de recrutement rencontrées de manière générale par les établissements de santé et le nombre important de congés maternités à la Clinique mutualiste de Pessac. 

« On manque tellement de personnel qu’il y en a qui reviennent sur leurs jours de récupération ou pendant les vacances », pointe Stéphanie Cron, la déléguée syndicale CFDT. D’où l’intérêt de « reconstituer une équipe roulante » suffisamment importante pour faire face à tous les aléas, selon Laurent Andrivot, de la CGT. « On a besoin de gens formés, efficaces et sereins », estime un médecin anesthésiste selon lequel cette solution permettra d’éviter les événements dits « indésirables ». Et de limiter les « risques psycho-sociaux » craints par les salariés. 

Des réorganisations à venir 

Ouvert au dialogue social, le directeur général du Pavillon de la mutualité annonce une « revalorisation salariale catégorielle pour des postes techniques » et du renfort dans certains services, « notamment sur le brancardage ». Des groupes de travail vont également s’ouvrir avec les représentants du personnel « pour qu’ils puissent être associés à la configuration de l’établissement pour les dix prochaines années », indique-t-il. Les salariés, eux, réclament la mise en place de mesures urgentes pour améliorer leur condition de travail et garantir la sécurité de tous les patients de la clinique.

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