Depuis de nombreuses années maintenant Gironde Vigilante dénonce les délais d'intervention en ruralité. Ce à quoi le Sdis, quand il veut bien répondre, lui oppose des délais d'intervention de 11 à 13 minutes. Mais il s'agit de délais moyens sur le département. A quand des délais différenciés entre la ruralité et Bordeaux Métropole, la nuit, le week-end et les jours fériés et surtout a quand des délais pris au départ de l'appel au centre 15 et non à l'appel de celui-ci au centre de secours ?

Dans l'article ci-dessous le Colonel du Sdis lui-même fait remarquer :

"Si vous voulez bénéficier de secours en quelques minutes, il vaut mieux habiter Paris que la Creuse. C'est malheureux mais c'est une réalité"

De plus lorsque l'on précise que lorsque l'intervention présente un caractère d'urgence, les pompiers partent immédiatement certes, mais d'abord comme ils sont dans la majorité des cas d'astreinte à leur domicile, ils sont d'abord "bipés", ils doivent ensuite se rendre à leur caserne de rattachement, s'équiper puis enfin aller sur les lieux de l'intervention. Tout ceci est chronophage et peut mettre la vie des personnes en danger.

BFMTV du 29 mars 2019 

Creuse: un homme de 56 ans décède en attendant les secours, une enquête ouverte

creuseUn camion de pompiers - Image d'illustration - AFP 

Après deux appels au Samu mardi, les pompiers sont finalement intervenus plus de 30 minutes après la première alerte. 

L'Agence régionale de santé (ARS) a ouvert une enquête sur d'éventuels dysfonctionnements après le décès d'un homme de 56 ans attendant des secours, dans un village isolé de la Creuse, a-t-on appris vendredi auprès de l'ARS, confirmant une information du quotidien La Montagne. 

Selon des sources concordantes, l'épouse de la victime, domiciliée à Gentioux-Pigerolles, a appelé mardi le Samu à deux reprises: à 5h44 puis 15 minutes plus tard. Ce sont finalement les pompiers qui sont intervenus plus de 30 minutes après le premier coup de téléphone, mais il était trop tard. 

"Imaginez ce qu'a dû vivre son épouse. C'est terrible d'attendre aussi longtemps", a déclaré à l'AFP la maire de la commune, Dominique Simoneau. "J'attends les résultats de l'enquête pour savoir s'il y a eu dysfonctionnement même si, dans notre secteur, des problèmes de délai d'intervention peuvent surgir fréquemment". 

Une ambulance privée 

Selon le directeur adjoint du Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) de Creuse, le colonel Vincent Neuzan, "les procédures ont été respectées. Au premier appel, la victime ne souffrait que de douleurs abdominales. Une ambulance a été actionnée" pour une intervention sans caractère d'urgence. Or "une ambulance privée à ces horaires-là c'est entre 30 minutes et une heure". Plus tard l'homme a été victime d'un arrêt cardio-respiratoire, le second appel est intervenu, et "à ce moment-là, il y a urgence et nous (pompiers) partons immédiatement", a ajouté le colonel. 

Pour lui "l'aspect pathologique" de la victime, gravement malade et ayant subi plusieurs opérations, "ne doit pas être négligé", ni l'aspect géographique. "Si vous voulez bénéficier de secours en quelques minutes, il vaut mieux habiter Paris que la Creuse. C'est malheureux mais c'est une réalité", a estimé le colonel. 

L'incident a pris une résonance particulière après la tenue à La Souterraine (Creuse) les 14 et 15 mars des "Assises nationales santé, secours et territoires".  La "couverture territoriale des secours" et la "coordination entre Samu et pompiers" ont figuré parmi les problématiques abordées, selon Olivier Lacroix, chargé de communication des pompiers de la Creuse.  Un livre blanc de propositions doit être remis aux parlementaires.