Sud-Ouest du 26 mars 2019 

3 QUESTIONS À… Alain Renard Vice-président du Conseil départemental chargé de l’environnement et de la gestion des ressources

3 questions à

1 Vous installez un Comité départemental de l’eau. À quelles fins ? 

Il y a beaucoup d’enjeux à propos de l’eau en Gironde. Même si on connaît les acteurs des différents dossiers, il vaut mieux pouvoir entendre le discours et la logique de chacun. C’est d’abord à cela que les trois collèges serviront : un collège des élus, un collège des usagers de l’eau et un collège des experts. Cette instance doit aussi nous aider à admettre l’interdépendance de tous les sujets liés à l’eau. Ce qu’on réalise en un point du territoire impacte le voisin. 

2 Quels sont ces sujets ? L’approvisionnement en eau potable de Bordeaux Métropole par exemple ? 

C’est plus généralement de bonne entente sur l’accès à la ressource qu’il s’agit. L’époque où on tirait un aqueduc depuis Budos (NDLR: sur 41 km au sud de Bordeaux) pour alimenter Bordeaux sans rien demander à personne, c’est bien fini. Le projet de champ captant des Landes du Médoc se bâtit aujourd’hui dans la concertation. De la même manière, la gestion du risque inondation exige un dialogue entre la Métropole et le Blayais, comme le Médoc. Au Comité départemental de l’eau, on pourra parler de la préservation des zones humides comme de la valorisation agricole des champs d’expansion des crues. Ce sont des lieux sur lesquels on a vocation à produire. 

3 Pourquoi le Département est-il à la manœuvre sur ce sujet ? 

Il n’a pas compétence à distribuer le moindre mètre cube d’eau. En revanche, la solidarité et l’aménagement du territoire entrent pleinement dans nos missions. L’eau est un élément structurant de l’aménagement du territoire. On a tous intérêt à rester dans le dialogue pour ne pas laisser naître des conflits d’usage. Le sujet commence à être intégré à l’élaboration des SCoT (schémas de cohérence territoriale), il a vocation à être traité par les documents d’urbanisme. Le Comité devra être un lieu d’échanges sur la rationalisation des usages : la couverture du risque incendie en dehors du réseau d’eau potable, les bonnes façons de construire demain, la conception d’espaces de loisirs économes en eau, etc. On va s’autosaisir d’un certain nombre de sujets.