Pourquoi ne pas appliquer le même principe aux centres de secours en armant plusieurs d'entre eux H24 afin de réduire les temps d'intervention ?
Sud-Ouest du 22 mars 201924
Un dispositif de gestion des interventions à l’essai
GENDARMERIE Mise en cause sur ses délais d’intervention, la compagnie du Médoc teste, depuis le mois janvier, un nouvel outil pour mieux coordonner ses opérations. Explications
Mercredi 13 mars dernier, lors de l’inspection annuelle de la communauté de brigades de gendarmerie de Soulac, les élus s’étaient montrés plutôt critiques sur les délais d’intervention des militaires, qui auraient tendance à se «rallonger», et aussi l’organisation des patrouilles de nuit.
Contactée par « Sud Ouest», Cécile Joncour, le commandant de la compagnie de gendarmerie de Lesparre-Médoc, avait défendu son bilan et évoqué le fait que «fasse à une hausse significative de la population sur un territoire immense, la gendarmerie nationale doit adapter le dispositif humain de gestion des interventions » 45 minutes de délai, selon elle, seraient une exception. « Le constat officiel est établi à une moyenne de 20 minutes », a-t-elle assuré.
Des patrouilles 24h/24
La patronne des gendarmes du Médoc explique que « depuis le 7 janvier dernier, la compagnie de gendarmerie de Lesparre-Médoc (comme celles de Mérignac et d’Arcachon) teste un dispositif de gestion des interventions, appelé DGI. Un dispositif qui été élaboré par le commandant de groupement de la Gironde ».
Dans le Médoc, l’organisation des unités n’a pas été modifiée. Il existe toujours « six brigades territoriales autonomes, deux communautés de brigades, un peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie à Saint-Laurent-Médoc et une brigade de recherches à Lesparre-Médoc ». Selon le commandant Joncour, le principe du DGI est le suivant : « Il s’agit de disposer de patrouilles 24 h/24 dédiées à l’intervention. Pour ce faire, chaque unité de sécurité publique fournit un nombre déterminé de personnels afin de pourvoir les différentes patrouilles de DGI».
Un système qui évolue
Alors que le système évolue tout au long de la semaine, et d’une semaine à l’autre, le Médoc est découpé en plusieurs secteurs sur lesquels sont réparties des patrouilles. Si une intervention se présente, une patrouille de DGI sera engagée en priorité pour gérer l’intervention. Par ailleurs, quand ces militaires ne sont pas en intervention, ils continuent à patrouiller sur le secteur assigné, de jour comme de nuit, 24 h/24.
« Ce dispositif a vocation à ne gérer que les interventions les plus courantes (soit environ 80% des interventions) : les interventions plus spécifiques, celles commandées sous le signe de l’urgence en raison de la nature de l’événement seront toujours effectuées par la patrouille la plus proche, qu’elle soit DGI ou non. Le principe repose donc sur une forme de mutualisation », relaie encore le commandant Cécile Joncour.
Davantage d’interventions
Au final, l’officier note «une diminution de jour comme de nuit du temps d’intervention moyen sur l’ensemble de la compagnie, alors que nous avons réalisé davantage d’interventions comparativement au mois de janvier 2018, preuve que l’existence de patrouille H24 fait gagner du temps ». Le commandant de conclure : « Les militaires qui ne sont pas commdés de DGI peuvent se consacrer davantage aux autres missions […]. L’heure n’est pas encore au bilan, mais je peux déjà vous affirmer que nos délais d’intervention sont en petite diminution quand dans le même temps nous avons réalisé plus d’interventions.»