Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
GIRONDE VIGILANTE
Archives
21 mars 2019

Séisme

Sud-Ouest du 21 mars 2019 

Stupeur et tremblement de terre dans la région 

SÉISME Sans faire de victime ni causer de gros dégâts, la secousse d’hier matin a pourtant atteint une magnitude de 4,9. Son épicentre, près de Montendre (17), n’était, d’ailleurs, pas une zone à fort risque

stupeur

Le franchissement du mur du son par un avion, celui d’un nid-de-poule par un gros camion, ou bien parfois la simple sensation de vaciller pour de bon. Telles furent d’abord, hier – et par milliers – les réactions frappées d’une légère stupeur, 150 kilomètres à la ronde de Montendre (Charente-Maritime). Épicentre d’un tremblement de terre vite repéré sur les tablettes du Bureau central sismologique français (BCSF), cette commune, située à une soixantaine de kilomètres au nord de Bordeaux, aura donc vécu un événement aussi rare à l’échelle humaine qu’il est banal au regard des temps géologiques. 

Soudain, à 10 h 56… 

À 10 h 56, et durant une petite dizaine de secondes, c’est une secousse d’une magnitude de 4,9 sur l’échelle de Richter qui aura, en effet, marqué de manière fracassante l’arrivée du printemps. Sans faire de victime ni d’autres dégâts que la chute d’une grosse cheminée dans le centre-ville de Barbezieux (Charente) et des façades fissurées à Baignes-Sainte-Radegonde (Charente) ou à Donnezac (Gironde), ce tremblement de terre rappelle tout de même que la France en général, et le Sud-Ouest en particulier, ne sont pas à l’abri du risque sismique. A fortiori lorsque 2541 communes relèvent de la réglementation parasismique dans les deux (anciennes) régions Aquitaine et Poitou-Charentes. Selon Jérôme Vergne, sismologue au BCSF, l’événement d’hier n’est d’ailleurs pas anodin. «Il est même relativement exceptionnel, pas temps par sa magnitude – nous en enregistrons un tous les trois ou quatre ans en métropole – mais surtout par sa localisation 

Dans la région, un risque réel 

En l’occurrence par six kilomètres de profondeur, mais surtout à la limite de l’une des zones considérées comme l’une des moins sismiques de France. Car si les habitants du littoral charentais et davantage encore ceux des Pyrénées (lire par ailleurs) ne tremblent plus à chaque secousse, la région bordelaise n’aurait pas connu pareil soubresaut depuis la nuit du 10 août 1759. « Selon nos connaissances, l’épicentre se situait alors dans l’Entre-deux-Mers.» 

Assez loin donc de la Charente-Maritime et de ses vétérans du 7 septembre 1972. Ce matin-là, l’île d’Oléron avait soudainement réalisé que l’activité sismique n’était plus seulement un phénomène exotique. De magnitude 5,7, la secousse provoquera quelques impressionnants dégâts matériels. Mais alors que les sismologues connaissent désormais assez bien les subtilités du sous-sol charentais, les faiblesses des fonds marins demeurent en revanche plus obscures. « Tout le monde sait qu’une faille existe, sans doute dans l’axe de l’estuaire de la Charente, mais elle est encore mal cartographiée, presque mystérieuse », précise un chercheur du Centre littoral de géophysique de La Rochelle. «Nous ne risquons pas un séisme aussi puissant que ceux des grandes failles solitaires, mais la méconnaissance actuelle des réserves d’énergie accumulées ne nous permet pas, non plus, tout à fait, de l’exclure.» 

Pas de quoi, pourtant, faire trembler les anciens. «Des petits ou des gros boums, ça fait soixante-dix ans que j’en entends», souriait, hier, Jean- Yves, octogénaire insulaire. 

Une première réplique hier 

D’après les premières analyses, celui d’hier semble en revanche dû à la rupture d’une autre faille vieille de plusieurs millions d’années. « Elles sont encore assez mal connues dans cette zone, cet épisode va nous permettre de progresser », rassure Jérôme Vergne. À défaut de les craindre, faut-il alors s’attendre à des répliques ? C’est d’autant plus probable qu’une première, moins intense, a déjà eu lieu en milieu d’après-midi. En mai 2016, lors de la dernière secousse notable (4,9) qui a frappé la région, trois semaines s’étaient même écoulées avant que la terre ne tremble à nouveau entre Saintes et La Rochelle. 

Las, ne jouons donc pas à nous faire peur, quand bien même une secousse de magnitude 5 dégagera trente fois plus d’énergie qu’une mesurée à 4. Et que dire enfin de l’échelle du ressenti psychologique, notamment sur les réseaux sociaux où l’on s’est beaucoup inquiété, hier, des éventuelles conséquences sur la centrale nucléaire du Blayais. Par le biais d’un communiqué, l’organisation Greenpeace affirme, d’ailleurs, que le site «ne respecte pas les normes post-Fukushima exigées par l’Agence de sûreté nucléaire ». Si la secousse y a bien été enregistrée, la direction assure que les réacteurs sont conçus pour résister à un séisme quarante fois plus intense.

stupeur 2

 

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
GIRONDE VIGILANTE
Publicité