Sud-Ouest du 13 mars 2019 

Les étudiants en médecine bientôt obligés d’effectuer un stage en zone sous-dotée ?

les étudiants en médecineLes futurs médecins sont invités à effectuer des stages "dans les territoires ruraux ou périurbain". ARCHIVES GUILLAUME BONNAUD 

Un amendement en ce sens, proposé par des députés LREM, a été voté mardi soir lors d’une commission consacrée au projet de loi santé. 

Pour accéder au troisième cycle des études de médecine, avant l’internat, les étudiants pourraient bientôt être obligés d’avoir validé "un stage situé dans une zone caractérisée par une offre de soins insuffisante ou des difficultés dans l’accès aux soins". C’est le sens de l’amendement adopté mardi soir, sur proposition de députés LREM et contre l’avis de la co-rapporteure Stéphanie Rist, par une commission de l’Assemblée nationale consacrée à l’examen du projet de loi santé. Une façon, sans doute, de lutter contre les déserts médicaux.

Une "autre pratique de la médecine" 

Les stages sont actuellement "très largement concentrés dans les milieux urbains", or "c’est la réalisation de ces stages dans d’autres milieux, et en particulier dans les territoires ruraux ou périurbain" qui "permettrait aux étudiants de découvrir une autre pratique de la médecine et ainsi les former et les inciter à la pratique dans ces zones", a justifié l’auteure de l’amendement dans son exposé des motifs. 

Sur proposition des rapporteurs et du groupe LREM, les députés ont en outre voté le report d’un an, de 2019 à 2020, du début de la réforme de l’accès au troisième cycle des études de médecine, qui prévoit à terme de supprimer les épreuves classantes nationales en fin de 6e année. Ainsi, du fait de ce report, les futurs externes, qui débuteront leur 4e année à la rentrée 2020 (et non plus 2019), passeront de nouveaux examens. 

Fin du "numerus clausus"

Le projet de loi prévoit aussi la suppression du redoutable concours de fin de première année d’études de santé et du "numerus clausus" imposé par l’État, à la rentrée 2020. À la place, les effectifs d’étudiants en 2e et 3e années de médecine, dentaire, pharmacie et maïeutique (sage-femme) seront "déterminés par les universités", qui fixeront aussi leurs propres "objectifs d’admission" en 4e année, sous le contrôle du ministère. 

La commission des Affaires sociales a validé également cet article et poursuivra les échanges mercredi et jeudi sur les autres dispositions du projet de loi de la ministre de la Santé Agnès Buzyn.