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GIRONDE VIGILANTE
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5 mars 2019

Pour améliorer l'accès aux médecins généralistes

Sud-Ouest du 4 mars 2019 

Des médecins généralistes sous assistance 

SANTÉ D’ici trois ans, 4 000 assistants médicaux vont être déployés pour épauler les généralistes. Leur faire économiser du temps administratif, mais aussi quelques actes médicaux

assistant de médecinLe recueil des constantes, comme la pression artérielle, fera partie des compétences des assistants médicaux. ARCHIVES THIERRY DAVID/« SUD OUEST »

Parmi la somme de remèdes miracles envisagés pour améliorer l’accès aux médecins généralistes, celui-ci est sans doute le plus spectaculaire. Outre la suppression du numerus clausus ouvrant la porte à 20% de praticiens en plus, 4000 assistants médicaux devraient ainsi s’installer dans leurs cabinets d’ici 2022. Entamées début février pour inventer ce nouveau métier, les négociations pilotées par la Caisse nationale d’assurance-maladie (Cnam) s’avèrent particulièrement houleuses. 

1 Nous n’avons pourtant jamais eu autant de médecins… 

Alors même qu’il n’y a jamais eu autant de médecins en France (226 000, soit 10 000 de plus qu’en 2012), le nombre de généralistes stagne, et les voilà moins nombreux désormais que les spécialistes. Au-delà des déserts ruralo-médicaux déjà identifiés sur la carte de France, une étude pilotée par le ministère de la Santé révèle que ce dépeuplement gagne aussi les villes. Selon la Direction de la recherche des études et des statistiques (Drees), un quart des 5,7 millions de Français souffrant de ce problème d’accessibilité vit dans un pôle urbain. Sur l’ensemble du territoire, et à géométrie évidemment très variable, comptez en moyenne six jours pour décrocher un rendez-vous chez le généraliste, ce qui est tout de même moins que le mois d’attente pour un dentiste et les 80 jours de l’ophtalmologiste. 

2 À mi-chemin entre la secrétaire médicale et l’infirmière

À mi-chemin entre l’assistant dentaire et le job de secrétaire médicale, le modèle envisagé par le gouvernement permettrait de soulager le praticien au quotidien. Et même davantage, au grand dam de la confrérie des aides-soignantes et infirmières : recueil de certaines constantes, comme la pression artérielle, vérification de l’état vaccinal et des dépistages, mise à jour des dossiers, et même quelques « actes médicaux simples» selon Emmanuel Macron en personne. Le champ des possibles est d’autant plus vaste que les médecins généralistes consacreraient en moyenne sept heures hebdomadaires rien qu’aux tâches administratives. «Quand l’État sous-exploite nos compétences, ce statut d’aide-soignant déguisé est une véritable provocation», s’insurgent les treize organisations infirmières. « Ces 4 000 assistants médicaux vont coûter 200 millions par an à la collectivité, il aurait été plus cohérent de consacrer cet argent à créer des postes en Ehpad, là où les conditions de travail sont exécrables.» 

3 Les médecins ne veulent pas faire de «l’abattage» 

Alors que les médecins devraient applaudir cette main-d’œuvre offerte sur un plateau gouvernemental, eux-mêmes ont à plusieurs reprises déjà claqué la porte de la discussion. Regrettant que la mesure ne soit réservée qu’à leurs collègues exerçant en groupe, les syndicats de généralistes dénoncent surtout une course au rendement. Selon la lettre de cadrage du ministère, les patriciens devront en effet s’engager à «améliorer l’accès au soin en augmentant par exemple le nombre de patients reçus en consultation». Concrètement, l’objectif affiché est d’atteindre la moyenne de six consultations assistées par heure."...

Disons enfin que la polémique est aussi affaire de gros sous. Car si la Cnam s’est bel et bien engagée à financer les 4000 futurs assistants médicaux, l’État n’entend pas payer le dispositif ad vitam æternam. Aux médecins donc de profiter d’un éventuel surcroît d’activité pour s’acquitter ensuite de leurs salaires sans subvention.

4 Et si le pharmacien soignait angines et autres cystites ? 

Plutôt que de parier sur les progrès maintes fois vantés et annoncés de la télémédecine, le député LREM Thomas Mesnier, qui est aussi rapporteur du projet de loi Santé, a sorti jeudi dernier de son chapeau cette proposition déjà controversée : permettre aux pharmaciens de délivrer – sous protocole – certains médicaments normalement prescrits par les médecins. « Dans le cadre de pathologies simples et du quotidien, comme l’angine, la conjonctivite ou la cystite », explique le député de Charente."...

2019 03 04 SO Assistant de médecin

2019_03_04_SO_Des_médecins_généralistes_sous_assistance

 

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