Hôpital psychiatrique de Cadillac
Sud-Ouest du 11 février 2019
Hôpital de Cadillac : «le meilleur et l’inacceptable»
PSYCHIATRIE Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté vient de publier un rapport. Globalement positif, il souligne des points noirs, notamment sur l’hébergement des patients
Dix jours. C’est le temps qu’ont passé six visiteurs pas comme les autres, en juin 2017, au sein du centre hospitalier de Cadillac, l’un des principaux hôpitaux psychiatriques du département. Missionnée par Adeline Hazan, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté – autorité administrative indépendante chargée de veiller au respect des droits fondamentaux des personnes privées de liberté–, cette équipe a passé au peigne fin les unités fermées accueillant des patients admis en soins sans consentement (1). Leur rapport a été récemment rendu public.
«Bienveillance» des équipes
Disons-le tout de suite, il est globalement positif. «L’établissement prend en compte, à la fois dans son ensemble et également dans son individualisation, la question des droits et libertés des patients», écrivent les contrôleurs qui soulignent «la bienveillance» et «l’attention» des équipes médicales et soignantes. Ils jugent même «remarquables », la qualité «des documents remis aux patients » sur leurs droits et «le respect des procédures relatives aux personnes hospitalisées sans consentement». Donc, tout irait pour le mieux, dans le meilleur des mondes ? Pas tout à fait. Le rapport pointe des problèmes et dresse une liste de 21 recommandations. Principal point noir soulevé : les conditions d’hébergement des malades «laissent côtoyer le meilleur et l’inacceptable». Dans l’unité Séglas, qui accueille des jeunes de 16 à 25 ans présentant des psychoses infantiles d’évolution déficitaire et des autistes, elles sont même qualifiées par les contrôleurs d’«indignes » et de « dangereuses »."...
..."En général, la faiblesse du nombre de chambres individuelles – la majorité des patients sont deux, voire plus dans une chambre – pose un problème de «respect de l’intimité». Est aussi relevé un manque de douches dans plusieurs unités ou encore de systèmes d’appel d’urgence dans beaucoup de chambres, y compris d’isolement.
Les contrôleurs ont également constaté « une sur-occupation endémique » dans des unités. Au moment de leur passage, le centre hospitalier de Cadillac, comme la plupart des hôpitaux psychiatriques en France, faisait face à un afflux de patients depuis plusieurs mois. Parallèlement, il était confronté à «des tensions de recrutement de soignants », tensions toujours d’actualité."...
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