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15 janvier 2019

Dysfonctionnements

Ouest France du 14 janvier 2019 

Décès aux urgences de Lariboisière à Paris. L’enquête interne pointe « des dysfonctionnements »

décès aux urgences de lariboisièreLes causes du décès de la patiente n’étant pas à ce jour connues et relevant de l’enquête judiciaire, elles ne figurent pas dans ce rapport.(photo d'illustration) /JOEL LE GALL/OUEST FRANCE 

Une patiente est décédée en décembre aux urgences de l’hôpital Lariboisière. Un rapport dévoilé ce lundi pointe des défaillances mais ne précise pas les causes du décès. 

L’enquête interne sur le décès inexpliqué d’une patiente aux urgences de l’hôpital Lariboisière en décembre à Paris pointe « une série de dysfonctionnements » dans sa prise en charge, dans un contexte plus général de manque de moyens, selon ses conclusions dévoilées ce lundi 14 janvier. Le rapport ne précise pas les causes du décès, encore inconnues, et relevant d’une enquête judiciaire. 

La « surveillance » de la patiente de 55 ans, retrouvée morte presque douze heures après son admission, son « identification » erronée et un « délai de prise en charge très important » font partie des défaillances soulevées dans le rapport commandé par l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France.

Sur son compte Twitter, l’AP-HP annonce mettre en œuvre les dix recommandations du rapport ARS – AP-HP.

« Une surcharge sur l’activité de garde » 

Si « le tri et l’orientation » de la patiente, reçue par une infirmière dix minutes après son arrivée à 18 h 40 le 17 décembre, ont « été conformes aux procédures du service et aux recommandations nationales », aucune réévaluation de son état n’a été effectuée entre 21 h et minuit. C’est à cette heure qu’elle a été appelée pour la première fois, plus de cinq heures après son inscription. Il s’agissait alors de l’installer dans un box d’examen. 

« Deux appels […] n’ont pas abouti à l’identification de la patiente dans une salle d’attente surchargée », notent les auteurs du rapport, la patiente n’ayant pas répondu, peut-être en raison de son nom erroné. Elle a été considérée comme sortie « sans vérification des bracelets des malades en attente ».

« Ces écarts aux bonnes pratiques ont eu lieu dans un contexte où l’activité », avec 249 passages, « était supérieure à la moyenne », de 230 passages par jour environ à Lariboisière, note l’AP-HP dans un communiqué.Les effectifs paramédicaux étaient au complet ce soir-là mais l’absence d’un médecin en journée a entraîné « une surcharge sur l’activité de garde ». 

De nombreux patients précaires

Plus généralement, « le ratio des effectifs médicaux […] au regard de l’activité, est inférieur à celui des autres urgences de l’AP-HP », alors même que les urgences de Lariboisière sont les plus fréquentées de la région parisienne, avec plus de 85 000 passages par an. 

En outre, l’établissement du Xe arrondissement accueille de nombreux patients précaires « avec ou sans pathologie » qui alourdissent la charge de travail des paramédicaux, relèvent les auteurs du rapport. Autre problème, la « surface » et le nombre de boxes d’examen insuffisants qui contribuent à l’engorgement du service « en soirée », selon le rapport. 

Ses auteurs formulent une dizaine de recommandations pour Lariboisière et au-delà, appelant plus largement à une « réflexion nationale sur la définition de normes relatives aux moyens nécessaires » dans les services d’urgences. 

Une situation devenue « impossible à gérer » 

La « problématique » de Lariboisière, bien qu'exacerbée, « se retrouve dans tous les services d'urgences de France », note le Dr Pierre Charestan, qui a codirigé l'enquête.  En décembre, le premier syndicat de l'AP-HP, l'Usap-CGT, avait rappelé que les urgences de Lariboisière étaient « fréquemment en saturation », dénonçant un « manque de lits et de moyens ». 

L'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) avait « alerté » le gouvernement « sur la situation devenue impossible à gérer » aux urgences hospitalières, qui ont enregistré 21 millions de passages en 2016. « Les moyens pour les urgences ont augmenté ces dernières années, mais pas autant que l'activité et l'exigence des besoins », a reconnu le professeur Dominique Pateron, coauteur du rapport.

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