Ne pas dire la vérité à son médecin peut avoir des conséquences potentiellement graves
Ouest France du 7 décembre 2018
Sept patients sur dix auraient déjà menti à leur médecin
Image d'illustration | FOTOLIA
Une étude révèle que sept patients sur dix auraient déjà menti à leur médecin. La peur d’être jugé est la raison principale de ce phénomène. Pourtant, le fait de ne pas dire la vérité sur sa santé peut avoir des conséquences potentiellement graves.
Une majorité de personnes auraient déjà menti à leur médecin. C’est ce que révèle une étude menée sur environ 4 500 personnes par des chercheurs en sciences sociales du Collège communautaire de Middlesex (Massachusetts, États-Unis) et publiée dans la revue Jama Medical Education.
Selon les conclusions de ces travaux, sept personnes sur dix auraient déjà menti à leur médecin, notamment sur leur régime alimentaire, leur pratique sportive, la régularité avec laquelle ils prennent leur traitement ou encore leur adhésion au protocole thérapeutique.
« Nuire à la qualité des soins »
Comme l’explique Le Figaro, plus d’un tiers des patients avoue ne pas avoir montré son désaccord avec le praticien. Un quart n’a pas compris ses instructions mais n’a pas osé lui dire et près d’un malade sur cinq n’a pas suivi correctement son traitement.
« Si ces résultats sont généralisables, cela signifie que les médecins ne disposent pas en routine de toutes les informations pertinentes, ce qui peut nuire à la qualité des soins - notamment chez les malades chroniques », précisent les auteurs de l’étude. Parmi les raisons évoquées, les personnes interrogées craignaient de passer pour de « mauvais patients » ou alors ils pensaient que l’information n’avait pas d’importance.
Des risques pour la santé
Pourtant, ces mensonges ne sont pas sans risque. Le problème est que ces arrangements avec la réalité peuvent influer sur la santé des personnes.
« Une méconnaissance de certains éléments par le praticien risque de l’amener à une mauvaise orientation de son approche clinique, à une prescription de médicaments en surdosage, voire contre-indiqués, ou encore à faire réaliser des examens complémentaires inutiles », conclut le Dr Antoine Giacomini, médecin généraliste à Strasbourg cité par Le Figaro.