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GIRONDE VIGILANTE
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23 octobre 2018

Parc éolien et risque incendie

Sud-Ouest du 10 octobre 2018 

Libournais : un parc éolien contre vents et mairies à Maransin

libournais un parc éolien

Le projet prévoit la construction de cinq éoliennes, sur la commune de Maransin. Fabienne Kier. ILLUSTRATION ABO WINDARCHIVE J. GAURY 

Entre la longue instruction et les recours judiciaires, le projet prend du temps. Peut-être verra-t-il le jour en 2022… Pas si sûr 

Il n’est pas encore certain de voir fleurir, un jour, des éoliennes du côté de Maransin. Le projet, initié en 2012 par la société AboWind, est toujours en phase d’instruction. Sur le parc de la petite Valade, l’entreprise ambitionne ainsi d’installer cinq éoliennes (ainsi qu’un poste de livraison) et vise la production de plus de 30 millions de kilowattheures sur une année, soit la consommation électrique annuelle de 25 000 personnes. Pas mal comme projet environnemental ! 

Sauf que six années sont passées et que, pour l’heure, rien ne s’est concrétisé sur place. Et même, un grand élu de la Communauté d’agglomération du Libournais (Cali) le martèle avec assurance : « L’éolien à Maransin, c’est mort et enterré. » 

180 mètres au plus haut 

Aurélien Saulières, responsable chez Abo Wind, le dit pourtant tout net : « Ah non, ce n’est pas fichu. » Dans le domaine de l’éolien, cela semble être finalement une tradition de prendre son temps. Il faut dire qu’on n’est pas dans l’installation de pacotille avec des équipements qui percheront jusqu’à 180 mètres (125 mètres de hauteur du mât avec des pales de 55 mètres) au plus haut. « En moyenne, pour un tel projet, il faut compter de six à huit ans, reprend un peu plus tard Aurélien Saulières. Là, si nous sommes vraiment réalistes, nous ne pourrons certainement lancer la construction qu’en 2022. » 

Des recours déposés 

Où en est-on aujourd’hui ? Abo Wind a obtenu deux premiers sésames : une autorisation de défrichement et un permis de construire. Sauf que deux recours ont été déposés par les opposants au projet devant le tribunal administratif : le premier a été jugé recevable, le second non. Les deux doivent finalement être jugés de nouveau en appel. 

En attendant ces suites judiciaires, le projet reste toujours dans l’attente de son autorisation d’exploitation et de ses demandes de dérogations aux mesures de protections des espèces. Concernant ce dernier point, le dossier a été déposé au cours de l’été 2017. Obtenant un avis défavorable dans un premier temps, il a bénéficié de modifications et finalement été accepté « avec des réserves. » Il devait être officiellement arrêté début juillet. Sauf que cette officialisation a été ajournée à une date encore inconnue par les services de l’État. 

« Depuis, nous n’avons pas de nouvelles, on ne sait pas ce qu’il se passe, explique Aurélien Saulières. Nous devons avoir un rendez-vous avec les services de la préfecture dans les jours qui viennent. » Ce sera le 22 octobre prochain. 

Dans le meilleur des cas pour Abo Wind et les partisans d’un dessein éolien dans le Libournais, les autorisations d’exploitation et demande de dérogations aux mesures de protections des espèces seront arrêtés. Il faudra ensuite se frotter aux recours judiciaires : ceux en cours puis ceux à venir.
Car, une certitude, le vent de la résistance tape fort contre ce projet girondin. L’association Maransin Éole, en première ligne, s’y oppose farouchement. Elle est soutenue par plusieurs dizaines de communes ayant voté des délibérations en ce sens dont quatre (Bayas, Lagorce, Lapouyade et Laruscade), tout particulièrement, qui ont participé officiellement aux recours (voir par ailleurs).
Même la députée de la onzième circonscription girondine, Véronique Hammerer, estimait cet été qu’il n’était « pas opportun, à l’heure actuelle, de monter des projets éoliens qui ne soient pas raccrochés à un besoin avéré sur le territoire. » 

"Il faut protéger notre forêt" 

« La résistance est toujours en cours », lâche Fabienne Kier, maire de Bayas, cité voisine de Maransin, aux premières loges du projet d’éoliennes qu’elle qualifie carrément de « monstres en milieu naturel. » L’élue avoue surtout sa « peur » que ce projet, s’il sort un jour de terre, en entraîne beaucoup d’autres sur ce territoire forestier. 

« Nous sommes clairement contre les éoliennes mais nous nous affichons pour des projets environnementaux adaptés à notre situation, explique l’édile. Notre forêt, il faut la mettre en valeur, la protéger.  Ces éoliennes vont seulement la détruire. Ma commune, ce sont mes racines. Mes arrières arrières grands -parents y vivaient déjà. Je ne veux pas la voir polluée, dilapidée par quelque chose que nous n’avons jamais voulu. » 

Les craintes sont multiples : « l’impossibilité pour les bombardiers d’eau de s’approcher à moins de 600 mètres de ce parc », « la destruction de nos petites routes communales, compte tenu des transports exceptionnels qui seront nécessaires pour acheminer les matériaux », « la perte de valeur immobilière dans un rayon assez large », « la pollution visuelle. » Et surtout, la maire doute de l’utilité d’un tel équipement sur ce territoire.

« On sait pertinemment que nous nous sommes embarqués dans un combat de plusieurs années mais nous restons déterminés », assure-t-elle. 

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