Retour des pompiers partis en renfort

Sud-Ouest du 18 octobre 2018 

Les pompiers du Sud-Ouest étaient en renfort dans l’Aude

Une cinquantaine de pompiers du Sud-Ouest, dont 31 hommes du groupe inondation de Gironde, viennent de rentrer de Saint-Marcel-sur-Aude, village durement touché par la montée des eaux près de Narbonne

Terminus à la caserne de Langon, hier après-midi, après 48 heures de folie. La colonne de pompiers de la Gironde a fini son intervention dans l’Aude, département meurtri par la montée des eaux dans la nuit de dimanche à lundi. Les yeux sont cernés. 

Une cinquantaine de pompiers a répondu à l’appel lundi matin. «Tous volontaires.» Direction Saint-Marcel-sur-Aude, village noyé au nord-ouest de Narbonne. «Personne n’a hésité. Il fallait évacuer les habitants prisonniers des eaux », témoigne le capitaine Jacques Martinville. Le chef du centre de secours de Villenave d’Ornon a été désigné chef de colonne sur cette opération de renfort. 

Avec lui : 54 hommes de tout le Sud-Ouest, spécialisés dans le sauvetage aquatique et les inondations, une trentaine de véhicules et quatre embarcations. «Nous sommes arrivés à Saint-Marcel le lundi après-midi. L’eau était montée jusqu’au deuxième étage des habitations. Nous avons passé la nuit de lundi à mardi à secourir les habitants coincés dans leur logement», raconte le responsable de l’opération. Plus de 30 personnes sont évacuées en lieu sûr dans la nuit. « La situation était très tendue. Mais heureusement, personne n’est décédé dans le village. » Contrairement à Trèbes (six morts), par exemple. 

Mardi, au petit matin, l’eau laisse la place à la boue. «C’était un cloaque infernal. Il y avait 2,5 mètres de boue dans certaines maisons », indique un autre pompier qui a participé à l’intervention. «Nous avons frappé à toutes les portes du village, en compagnie des élus ou des policiers municipaux. Certaines personnes étaient dans des situations compliquées. » Une retraitée handicapée est retrouvée dans son salon, dans l’incapacité de bouger. Elle aussi s’en sort sans blessure. «Nous avons évacué des personnes seules et soigné des bénévoles de la Croix-Rouge », complète le chef de colonne. 

Odeur de fuel. L’eau des caves est pompée. «Nous avons commencé à déblayer plusieurs maisons mais nous avons été relevés mardi soir pour laisser la place à d’autres groupes de pompiers.» Retour à la vie normale en terre girondine. 

«On sait que nos collègues pompiers de l’Aude ont encore beaucoup à faire là-bas. Mais on rentre avec le sentiment du devoir accompli», conclut le capitaine Jacques Martinville.