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GIRONDE VIGILANTE
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23 juillet 2018

Météo : une situation exceptionnelle dans notre région

Sud-Ouest du 23 juillet 2018 

Sud-Ouest : une météo d’une violence exceptionnelle

sud-ouest une météo d'une violence

La foudre frappe fort depuis mai, comme ici quai de Bacalan à Bordeaux. L’année est jugée comme exceptionnelle par les spécialistes. Arc-en-ciel sur la baie de Saint-Jean-de-Luz. GUILLAUME BONNAUD/«ARCHIVES É. DROUINAUD/« 

"Orages à répétition, pluies abondantes, impacts de foudre fréquents et chutes de grêle, depuis le début mai, la météo est d’une violence exceptionnelle dans notre région. 

La météo est le sujet le plus couramment abordé dans les conversations – parfois quand on n’a rien à se dire. Mais en cette année 2018, elles ont de quoi être alimentées ! Orages, pluie, foudre, grêle, alertes à répétition, on a l’impression, au cœur de cette période estivale, de ne pas en sortir. 

"C’est vrai. Depuis fin avril, début mai, nous vivons une situation exceptionnelle dans notre région, note William Koenig, ingénieur prévisionniste au centre Météo France de Mérignac. Une dépression s’est installée à hauteur du Portugal. Depuis deux mois et demi, elle remonte régulièrement par l’Espagne vers la Nouvelle-Aquitaine et gagne tout l’Hexagone. Ce sont des flux chauds, instables et humides naissant en Afrique du Nord." Les orages et la pluie, cela arrive tous les étés, mais c’est leur intense répétition qui est pointée cette année. 

Temps très humide… 

"Habituellement, ces épisodes orageux durent deux à trois jours, ils sont typiques de la saison. Cette fois-ci, ils s’étalent parfois sur quinze jours, et reviennent vite. La deuxième quinzaine de juin fut la seule période de répit. Nous appelons ça ‘‘une situation de blocage’’. Elle débouche sur la météo agitée que nous subissons, et ce, de manière continue, ce printemps et ce début d’été. La dépression est constamment régénérée", détaille l’expert. 

Ce n’est donc pas une "impression", comme cela arrive parfois dès que l’on commente les uns et les autres les caprices du ciel, mais bien une réalité. La pluie tombée, parfois avec violence, est là pour l’attester. Avec des statistiques qui affolent les compteurs. 

"Une dépression s’est installée à hauteur du Portugal. Depuis deux mois et demi, elle remonte régulièrement par l’Espagne vers la Nouvelle-Aquitaine" 

William Koenig sort sa calculette et détaille. "En Nouvelle-Aquitaine,l’excédent de pluie par rapport à une période normale est de 20 à 40 %, jusqu’à 60 % par endroits. 

Dans les Landes et les Charentes, c’est deux fois plus de pluie pour le seul mois de mai. Dans le sud de la région, en juin, c’est trois fois plus. Depuis début juillet, l’excédent est généralisé". Et il avait déjà beaucoup plu cet hiver… 

… voire tropical 

Un temps lourd, chaud, orageux et humide qui rappellera quelque chose à ceux qui ont voyagé dans des contrées moins hospitalières que celles de notre 45e parallèle. " Dans notre métier, nous commençons à parler d’épisodes de temps quasiment tropical", révèle l’expert. L’exemple le plus saisissant s’est produit le 16 juillet en Béarn avec des pluies diluviennes concentrées sur une à deux heures. Avec maisons et autres supermarchés inondés. 

Pratiquement partout, la France subit cette météo déconcertante. Une conséquence du dérèglement climatique ? "Tout le monde se pose la question, mais nous n’avons aucun élément scientifique précis pour l’affirmer." 

Dérèglement climatique ? 

Dans le monde agricole, qui "sent" peut-être mieux que d’autres les choses avant que les scientifiques ne couchent des preuves dans des rapports, beaucoup ne doutent plus. Les attaques exceptionnelles de mildiou sur les vignes de l’Hexagone ces dernières semaines déconcertent, par exemple, les professionnels les plus aguerris. 

 

"Quelque chose change en profondeur. Nous, qui travaillons avec la météo, perdons nos repères, avoue un conseiller technique girondin dérouté par les dégâts causés par le parasite. J’ai l’impression aussi qu’il grêle plus qu’avant", avance-t-il. Référence faite à des dommages récents. 

William Koenig tempère. "On note trois épisodes de grêle dans la région : 26 mai, 4 juillet et 15 juillet. Ce n’est pas plus significatif que d’autres d’années. On la note peut-être davantage parce que la métropole bordelaise a été impactée."

comment se forme un nuage de grêle

La foudre frappe 

Par contre, dès que le sujet de la foudre est abordé, le mot "exceptionnel" revient dans la partie. Pour la quantifier, les météorologues ont leur mode de calcul : les impacts sur une zone de 25 km². Et ils parlent de densité de foudroiement. "Elle est virulente. Une année classique est à 80 impacts ; sur le seul mois de mai, des zones sont à 30. Depuis début juillet, d’autres sont à 40. Notamment sur des axes Bordeaux/Charentes et Gers/Landes." 

Et la météo à venir ? "Une semaine d’accalmie." De quoi être à peine rassuré."...

2018_07_23_SO_Sud-Ouest_une_météo_d'une_violence_exceptionnelle

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