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26 juin 2018

Nouveau dysfonctionnement ?

Sud-Ouest du 15 juin 2018 

Décès à Royan : elle estime que le mal de tête de son compagnon n’a pas été pris au sérieux

Décès à Royan

« Pour la mémoire de Jean-Pierre, je ne baisserai pas les bras », tempête Jacqueline Wibaut qui a même interpellé par écrit la ministre de la Santé, Agnès Buzyn SAMUEL HONORÉ 

"Son compagnon est décédé cinq jours après un passage aux urgences. Jacqueline Wibaut est convaincue que son mal de tête persistant n’a pas été pris au sérieux, en dépit des explications reçues."...

..."Jacqueline Wibaut oscille entre sanglots réprimés et sourires nostalgiques. Son compagnon, Jean-Pierre Megel, 66 ans, « en pleine forme » il y a quelques semaines encore, est mort subitement le 7 mai au petit matin, non dans les bras de sa future épouse, mais en serrant cette dernière dans les siens. 

Il m’a soudain serré plus fort, il a poussé un cri… Je ne parviens pas oublier ce cri… Quand j’ai allumé et que je me suis levée, j’ai compris

Jacqueline a entrepris un massage cardiaque immédiatement. Réflexe conditionné chez cette ancienne auxiliaire de fin de vie. « À un moment, j’y ai cru… » Sa voix s’étrangle. « Il a eu deux râles. Peut-être qu’il ne s’agissait que d’air expiré par ses poumons. » Le dernier souffle. Épilogue brutal de la vie d’un homme, épilogue aussi d’une nouvelle vie à deux construite depuis un an, riche de projets. 

Il n’avait que 66 ans, il était en bonne santé, il faisait du sport, 25 kilomètres à vélo tous les jours. Il prenait bien du Ramipril, pour sa tension mais c’était bénin

Mal de tête persistant 

Le Ramipril est indiqué dans le traitement de l’hypertension. Un bêta-bloquant courant. Jean-Pierre suivait sans manquement ce traitement somme toute banal, disposait d’un tensiomètre domestique pour se surveiller. Justement, le 1er mai, au réveil, Jean-Pierre s’est plaint d’un mal de tête accompagné d’une tension élevée. Premier passage à Allô Garde, à Royan, où un médecin généraliste lui prescrit un médicament indiqué pour réguler cette poussée hypertensive. Rien d’alarmant en cette fin de matinée. « Sauf qu’à 18 h 30, j’ai rappelé Allô Garde. Jean-Pierre avait toujours ce mal de tête… » À 3 heures du matin aussi. Cette fois, c’est le 15 que Jacqueline compose. À ce stade, l’état de Jean-Pierre n’inspire pas de crainte vitale à la régulation médicale, qui invite donc Jacqueline Wibaut à conduire elle-même son compagnon aux urgences du centre hospitalier de Royan. Où elle estime que le cas de son compagnon n’a pas été pris au sérieux. 

La médecin urgentiste a commencé à douter du niveau de la tension de Jean-Pierre. Ensuite, on lui a donné le même médicament que le matin, il a patienté sur un brancard jusqu’à 6 h 30, où on nous a dit qu’il pouvait rentrer à la maison

Cette tension élevée, ce mal de tête ne vont pas quitter Jean-Pierre pendant les cinq jours suivants. Les signes qu’il a été victime d’un accident vasculo-cérebral (AVC), comme le soupçonne Jacqueline Wibaut ? Que cette crise fatale du 7 mai au matin aurait pu être évitée ? Jacqueline Wibaut veut savoir. Elle n’a pas été convaincue par les explications qu’elle a reçues le 13 mai, lors d’un entretien avec le chef du service des urgences, le docteur Sauveur Méglio, appelé d’ailleurs le 7 mai dans l’équipe du Smur dépêchée au chevet de Jean-Pierre Megel. 

Des symptômes « courants » 

Sauveur Méglio s’étonne de la véhémence, aujourd’hui encore, de Jacqueline Wibaut. 

L’entretien avec la sœur du défunt et elle-même a duré 1 h 30. Je leur ai expliqué que, malheureusement, les poussées hypertensives accompagnées de céphalées étaient assez courantes (1) et que même si un scanner avait été réalisé, il n’aurait peut-être rien montré et aurait, du coup, été faussement trompeur. Je constate d’ailleurs que les mêmes symptômes n’ont pas entraîné une approche différente de la part des médecins généralistes que Jean-Pierre Megel avait consultés, avant et après son passage aux urgences

En attendant de pouvoir consulter le dossier rempli au service des urgences, que ne peut demander qu’un ayant-droit, Jacqueline Wibaut s’est fendue d’une longue lettre adressée le 25 mai à la ministre de la Santé Agnès Buzyn, avec copie au président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), Patrick Pelloux.

La compagne de Jean-Pierre Megel y réclame de connaître les circonstances exactes qui ont pu entraîner le décès de son compagnon. Elle s’y inquiète aussi des conditions dans lesquelles les équipes des services d’urgences de France exercent leurs métiers. 

Les médecins et les membres du service médical sont sans nul doute compétents et pour la plupart professionnels, mais trop submergés de travail dû au manque de moyens et probablement d’organisation de la part des responsables dont le but est la rentabilité à tout prix

Pas d’autopsie possible 

« Pour la mémoire de Jean-Pierre, je ne baisserai pas les bras ! », avertit Jacqueline, dans une colère blanche. Juridiquement, pourtant, ce combat tournera sans doute court. Selon la propre volonté du défunt, la dépouille de Jean-Pierre Megel a été incinérée. Ne subsiste de son passage aux urgences que les données médicales recueillies par l’urgentiste, logiquement dûment consignées, mais aucune autopsie n’a été réalisée. 

  1. Comme l’indique la Société française d’études des migraines et céphalées (SFEMC) à propos de ces céphalées (maux de tête) dits « de tension », « la durée des douleurs peut être importante, jusqu’à sept jours pour les épisodes de céphalées de tension épisodiques ». 

Orientées vers un conciliateur 

Philippe Gizolme n’a « pas de communication » à faire sur le fond des griefs que Jacqueline Wibaut adresse au centre hospitalier dont il est le directeur. À ce titre toutefois, il a reçu la compagne de Jean-Pierre Megel et l’une des sœurs de ce dernier le 1er juin. « Sans dire que les griefs qui nous sont faits sont forcément fondés, en tout cas, toutes les questions que se posent des usagers sont légitimes », considère le directeur du centre hospitalier de Royan. Et sans nécessairement être en mesure d’y apporter toutes les réponses, Philippe Gizolme assure se rendre régulièrement disponible pour recevoir un usager mécontent qui souhaiterait le rencontrer directement."...

2018_06_15_SO_Décès_à_Royan_elle_estime_que_le_mal_tête_de_son_compagnon_n'a_pas_été_pris_au_sérieux

 

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