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GIRONDE VIGILANTE
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4 juin 2018

Urgences sous tension

Madame la Ministre ne cesse de dire "haut et fort" qu'il n'y a pas de manque de moyens, alors comment se fait-il que des Smur aient dû cesser leur activité temporairement faute de médecins ? et surtout comment diminuer les dysfonctionnements s'il n'y a aucun moyen d'urgence de proximité à adresser aux victimes et que d'autres beaucoup plus éloignés doivent intervenir ? Des délais d'intervention rapides sont primordiaux pour garantir un maximum de chance de survie aux victimes.

Sud-Ouest du 3 juin 2018 

Pénurie de médecins, grève : l’été risque d’être chaud aux urgences

pénurie de médecins

Les hôpitaux sont de plus en plus obligés de faire appel à la réserve pour pallier au manque de personnels. ILLUSTRATION. DROUINAUD EMILIE 

A un mois du début des vacances d’été, l’hôpital public français est plus que jamais sous pression et risque de passer un été agité 

Déjà sous tension cet hiver, les urgences abordent l’été avec un manque persistant de médecins, qui conduit certains établissements à utiliser la réserve sanitaire, alors que des jeunes praticiens menacent de faire la grève des gardes, et des intérimaires de boycotter les hôpitaux. Huit titulaires pour 24 postes : à Bourges, les urgences sont dans "une situation très préoccupante", de l’aveu même de la directrice du centre hospitalier Jacques-Coeur, Agnès Cornillault. 

Ces dernières semaines, l’hôpital de la préfecture du Cher a été contraint à plusieurs reprises de suspendre temporairement l’activité de son service mobile d’urgence et de réanimation (Smur), faute de médecins. Les Smur voisins, dont ceux de Vierzon ou Nevers, "ont pris le relais", indique l’Agence régionale de santé, qui a tout de même demandé à l’établissement "d’identifier les périodes au cours des trois prochains mois qui posent problème" afin "d’anticiper l’activation de la réserve sanitaire". 

Ce vivier de volontaires est d’ordinaire mobilisé "pour répondre à des situations sanitaires exceptionnelles", comme une épidémie ou une catastrophe naturelle, selon la doctrine édictée par le ministère de la Santé. Depuis un an, la réserve a ainsi été sollicitée à 30 reprises, dont 15 dans les Antilles après l’ouragan Irma puis l’incendie du CHU de Pointe-à-Pitre, ainsi que 7 fois à Mayotte et 3 en Guyane. 

"Trous dans le planning" 

En métropole, aucun hôpital n’y a eu officiellement recours récemment, mais celui de Troyes reconnaît que "plusieurs médecins engagés dans la réserve sanitaire" ont été contactés début mai, après la démission d’une poignée de jeunes praticiens excédés par leurs conditions de travail. 

"On est 23 là où on devrait être 35", déplore Valéry Flipon, médecin urgentiste à Troyes, qui redoute un été "absolument catastrophique avec des dizaines de trous dans le planning.

Le maximum est fait pour assurer la continuité des soins", affirme la direction de l’hôpital, qui admet une situation "tendue", avec un manque de médecins dans certains services, notamment en pédiatrie, qui se répercute sur les urgences. 

"C’est en train de craqueler un petit peu partout", constate François Braun, président de Samu-Urgences de France. "Les soucis commencent avant même la période estivale, on l’avait remarqué ces dernières années dans de petits services, maintenant ça en touche de plus gros". 

"Attitude irresponsable" 

Les hôpitaux publics doivent aussi composer avec un appel au boycott du Syndicat national des médecins remplaçants en hôpitaux (SNMRH), créé en avril en opposition à un décret limitant la rémunération des praticiens intérimaires"Cette attitude est irresponsable", a réagi mardi la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, appelant les établissements à "ne céder à aucune forme de chantage". 

L’accumulation des écueils pose toutefois la question de la capacité des urgences hospitalières à faire face à une crise majeure durant la période estivale."Nous nous organisons pour qu’il y ait le personnel là où il le faut au moment où il y a des tensions et notamment dans les zones touristiques", a assuré Agnès Buzyn jeudi, à l’occasion du traditionnel déclenchement du plan canicule. 

Un discours qui est loin de convaincre Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf). Lui n’a "pas l’impression que le gouvernement prenne la mesure de la crise"."Je suis très inquiet de ce qui se passe, les hôpitaux ne se préparent pas", observe l’emblématique lanceur d’alerte de la canicule meurtrière de 2003, qui accuse le ministère de "planquer les chiffres sur les fermetures de lits" programmées cet été. 

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