Sud-Ouest du 1er juin 2018
Numéro d’urgence unique : une décision sera prise cet été
Le débat sur la multiplicité des numéros d'urgence avait été relancé par les révélations en mai dernier sur la mort de Naomie Musenga. ILLUSTRATION. LEVAIN CÉLINE
"Selon la ministre de la Santé Agnès Buzyn, des décisions sur un numéro d’urgence unique seront prises cet été
Samu, médecins de garde, pompiers… Appellera-t-on bientôt un seul numéro pour toutes les urgences ? Alors que le gouvernement doit trancher cet été, cet éternel débat, toujours vif entre professionnels, a été relancé après la mort de Naomi Musenga.
Qu’ils soient urgentistes, pompiers ou politiques, tous s’accordent sur un point : avec 13 numéros d’urgence référencés, du 15 au 18, en passant par le 17, le 112 européen, le 115 du Samu social, ou les associations de secours, le système est aujourd’hui complexe et peu lisible pour l’usager. En octobre, Emmanuel Macron et Gérard Collomb avaient défendu ce regroupement, le président citant l’exemple du "911" américain.
L’organisation doit être repensée et des décisions seront prises "cet été", avait affirmé mi-mai la ministre de la Santé Agnès Buzyn, au lendemain d’une réunion avec des représentants des urgentistes. Quelques jours plus tôt, les révélations sur la mort de Naomi Musenga, décédée à Strasbourg après avoir parlé successivement à la police, aux pompiers et au Samu avant d’être redirigée vers SOS Médecins, avaient bouleversé l’opinion publique. Le débat avait déjà resurgi après les attentats du 13 Novembre 2015, sans être tranché.
"Un jeu de piste" pour les citoyens
Car plusieurs options existent et aucune ne fait consensus. D’un côté, la fédération nationale des sapeurs pompiers (FNSPF) plaide pour le "regroupement des plateformes" afin que pompiers, Samu, police et gendarmerie travaillent "ensemble, dans la même pièce" sur "tous les cas nécessitant une intervention immédiate" avec un "numéro unique, le 112".
Numéro d’urgence européen, le 112 redirige aujourd’hui soit vers le Samu, soit vers les pompiers en fonction du département. Avec au total "450 centres" recevant 30 millions d’appels par an côté Samu, et 20 millions côté pompiers, la communication entre gilets blancs et rouges est "parfois brouillée", note Patrick Hertgen, vice-président de la FNSPF. "Des milliers de fois par jour, les professionnels se passent les appels" enregistrant "plusieurs fois numéros et adresses" et le citoyen doit "se prêter à un jeu de piste" pour trouver le bon interlocuteur."...
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