Dans l'article ci-dessous, la mère de la fillette déclare : « Ça ne ferait pas avancer les choses de porter plainte. L’enfant est en vie, ça va être classé sans suite. Sinon, je vais avoir des frais d’avocat et ce dossier viendrait s’ajouter aux centaines d’autres dans ce cas."

C'est bien là la question. De nombreuses personnes ne portent pas à la connaissance des Autorités compétentes les dysfonctionnements dont elles ont été victimes souvent parce que la situation s'est finalement bien terminée mais également parce qu'elles sont convaincues que cela ne servirait à rien de porter plainte (le pot de fer contre le pot de terre). 

Seulement il est indispensable de faire remonter les témoignages afin de démontrer que le système mis en place doit être réétudié et amélioré en fonction justement des expériences vécues.

La Nouvelle République.fr du 23 mai 2018 

Samu : aux urgences, il y a urgence !  

Le coup de gueule de Mireille Lemaître a été à la hauteur de sa peur. En effet, le 21 avril, la famille Lemaître estime être passée tout près d’un drame après que sa petite-fille s’est sectionné l’artère cubitale de l’avant-bras gauche en cassant un verre (voir NR du 17 mai). 

La fillette a beau déjà avoir perdu un demi-litre de son sang, ses grands-parents peinent à se faire entendre auprès du centre du traitement et de la régulation de l’alerte (Cetra), basé à Trousseau. « La première personne que mon mari a eue au téléphone n’a pas cru à l’urgence, souffle Mireille qui s’attendait à être redirigée vers le 18 et qu’on leur dépêcherait une ambulance. Ils nous ont orientés vers un médecin libéral qui, lui, a totalement minimisé la blessure. » 

CHRU et Samu en réunion le 12 juin  

La pilule a alors du mal à passer. Contrairement au coup de gueule que Mireille Lemaître a poussé au lendemain de cette affaire et alors que deux personnes âgées sont récemment décédées dans la salle d’attente des urgences de Tours, l’intéressée parvient à s’entretenir au téléphone avec le responsable adjoint du Samu. Pour faire avancer les choses.

Elle a obtenu gain de cause. Mardi, en fin d’après-midi, elle était reçue par la direction du CHRU de Tours et du Samu pour dénoncer ce scandale : « La réunion n’a pas été inutile parce qu’il y a une réelle prise en compte. Ils savent qu’il y a un problème d’accueil des urgences.
« Ils se réunissent le 12 juin pour discuter des méthodes de prise en charge des appels d’urgence. J’ai la promesse qu’ils me tiendront au courant des faits. Il est question de la séparation du 18 et du 112. »

Autre victoire pour Mireille Lemaître, elle pourra, comme elle leur en avait fait la demande, écouter la bande de l’appel qui a été enregistrée. Elle qui se réservait, dans un premier temps, le droit de porter plainte, tempère aujourd’hui la situation, mais revendique toujours une sanction : « Ça ne ferait pas avancer les choses de porter plainte. L’enfant est en vie, ça va être classé sans suite. Sinon, je vais avoir des frais d’avocat et ce dossier viendrait s’ajouter aux centaines d’autres dans ce casC’est la divulgation des faits qui va faire avancer les choses. »

Sa colère a été entendue. C’est bien là l’essentiel.